Musique: quand le rétro fait vibrer les jeunes

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"19976","attributes":{"class":"media-image wp-image-34111","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"687","height":"386","alt":"Nikhil Shibhauth voue une admiration sans bornes pour Mohamed Rafi, Kishore Kumar et Mukesh. "}}]] Nikhil Shibhauth voue une admiration sans bornes pour Mohamed Rafi, Kishore Kumar et Mukesh.

</div> De plus, si Nikhil s’est intéressé à ces grands maîtres de la musique, c’est bien plus que par simple culture générale. « On ne peut se prétendre chanteur si on ne se documente pas sur ceux d’autrefois. J’estime que c’est en étudiant le passé qu’on peut un tant soit peu améliorer le futur. » Quelle est sa chanson préférée ? Le jeune homme répond : « Pour moi la meilleure chanson de tous les temps est Andhre Mein de Mahendra Kapoor. Cette chanson dégage telle émotion que j’ai des frisons à chaque fois que je l’écoute. » Authenticité Âgé de 21 ans, Fabrice Étienne descend lui en dessous des années 80. La tranche de musique qu’il aime se situe dans les années 40 à 60. « Je suis un passionné de jazz et de soul. Mes références sont Luis Jordan, Herbie Hancock ou encore Sam Cooke. » Ces chansons plongent Fabrice dans une nostalgie qu’il prend toujours plaisir à retrouver. « Oui, il y a les textes, oui il y a la mélodie, mais par-dessus tout, il y a une authenticité qu’on ne trouve pas tellement aujourd’hui. » Swapna Gaoneadry, 25 ans, abonde dans le même sens. Cette institutrice en langue hindi est certainement une des plus grandes fans de Mohamed Rafi et de Yesudas, deux chanteurs dont la réputation n’est plus à faire en Inde et à travers le monde. « Leurs chansons sont empreintes de romantisme et elles ont traversé les générations. C’est ce qui arrive quand on chante avec son cœur. De plus, il y a un vrai enthousiasme autour des chansons en hindoustani actuellement. » Le déclic à un nom selon elle : Sanam Puri. « Ce chanteur indien est en train de changer la donne de la musique actuellement. En effet, ses nombreuses reprises agissent comme un catalyseur sur les jeunes. Il suffit qu’il revisite ces vieilles chansons avec un brin de modernité pour que cela plaise instinctivement aux jeunes. » Culture rétro Il y a toutefois certains jeunes qui préfèrent rester musicalement dans le passé. Julie Vacher fait partie de cette minorité. « Mes amies me disent sans cesse que je suis vieillotte et que je n’évolue pas avec mon temps. Je réponds toujours que je suis beaucoup plus sensible aux chansons à texte qu’aux chansons commerciales. Et puis, j’assume pleinement mes goûts musicaux. » D’autre part, alors que ses copines s’intéressent aux chanteuses comme Rihanna ou encore Selena Gomez, Julie, pour sa part, nourrit une admiration pour Dalida. « Quand on parle de la musique rétro, pour moi Dalida reste la meilleure. C’est mon père qui m’a fait découvrir cette grande dame de la chanson française. Et depuis, elle n’a jamais cessé d’être mon idole. Petite je chantais même comme elle en roulant les “r” ». Mais Julie ne s’arrête pas là. Parce que la jeune femme s’intéresse aussi à plusieurs styles de musique d’autrefois : « Je suis une grande connaisseuse et j’ai une notion de jazz et de Bossa Nova, entre autres. C’est autant de genres musicaux qui sont en train de se perdre, parce que la majorité des jeunes attachent de l’importance aux chansons commerciales. J’estime qu’ils devraient aller à la découverte d’autres genres musicaux. »

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Stéphan Gébert :« La majorité des artistes actuels sombreront dans l’oubli »

À la fois connu et reconnu pour ses concerts, le chanteur Stéphan Gébert, a plusieurs théories pour expliquer ce phénomène. Tout d’abord, cette passion pour les anciennes chansons vient des parents. Outre les gènes, ces derniers transmettent inconsciemment leurs goûts musicaux à leurs enfants. « J’ai grandi en écoutant Elvis Presley, Cliff Richard, Engelbert Humperdinck, Jim Reeves et les Beatles. C’est en quelqu’un sorte une éducation musicale que mes parents m’ont donnée. Et je le remercie, parce que cela m’a donné la faculté d’apprécier ce qui se faisait de mieux à l’époque. » Et c’est justement pour renouer avec la qualité des textes que les jeunes se tournent vers le passé en matière de musique. « En l’absence de la télévision, les gens écoutaient exclusivement la radio. Et en ce temps-là, quand un chanteur interprétait un de ses titres, il accordait beaucoup d’importance à la mélodie et aussi à son texte. À l’époque, la mélodie et la puissance des textes étaient une condition sine qua non pour se faire respecter. C’est pour cette raison que plusieurs chansons comme I just call to say I love you sont passées d’une génération à une autre. » Cependant, quand il en vient à des reprises, Stéphane estime qu’on ne peut pas faire n’importe quoi. « Je ne peux pas, dans une soirée, interpréter une chanson oldie sans préparer mon audience auparavant. Au cas contraire, mon public va me regarder bizarrement avec l’air de dire : “Ce type est en train de gâcher la soirée.” Pour le faire, il faut prendre les grands classiques comme Pretty woman, qui est à la fois un film et une chanson qui a fait un tabac. » « Aujourd’hui avec les émissions de télé-crochet, les chansons sont de plus en plus commerciales. Sans compter qu’avec les avancées technologiques n’importe qui peut se targuer d’être un chanteur. C’est pour la même raison que la majorité des artistes actuels sombreront dans l’oubli dans quelques années. Seules quelques grosses pointures comme John Legend et Michael Bublé passeront dans la postérité. » Pour la postérité justement, Stéphan encourage les parents à continuer à initier leurs enfants à la musique d’autrefois. « Il n’y a pas mieux que de passer du temps avec ses enfants pour leur parler des chansons qu’on écoutait autrefois. Cela leur permettra de mieux apprécier la musique de leur époque. Cependant, il faut aussi être ouvert à leurs univers musicaux pour que les deux parties finissent par mieux apprécier les goûts musicaux de l’un et de l’autre. C’est ce que je fais avec mes fils. »

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Le DJ Fabrice Pierre : « La musique des années 80 a jeté les bases de la présente vague »

Fabrice Pierre est un DJ qui s’est fait un nom dans la musique rétro durant ces 13 dernières années. Lors des soirées qu’il anime, on lui demande de plus en plus de distiller de la musique ancienne. Particulièrement celles des années 1980. « Les vrais mélomanes s’accordent tous à dire que la musique des années 80 a jeté les bases de la musique contemporaine.Les artistes de cette période accordaient beaucoup d’importance à leurs compositions textuelle et musicale. C’est pour cette raison que la majorité de ces chansons sont toujours aussi prisées dans les soirées que j’anime. On m’en demande sans cesse, je suis même étonné parfois quand on me demande du disco. »