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Musique et affaires : le karaoké, une belle histoire de famille

Veeramootoo Venkatasawmy Veeramootoo Venkatasawmy chantant aux côtés de son fils Kesaven.

S’adapter au marché de l’emploi, tenter une percée dans un nouveau secteur, croire en ses compétences... Veeramootoo Venkatasawmy, plus connu sous le nom de « Kong » dans la circonscription Port-Louis Nord/Montagne Longue (No 4), aura tout fait. Aujourd’hui, c’est dans le monde du divertissement qu’il souhaite se frayer un chemin.

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Il a toujours eu une passion pour la musique et les chansons d’antan. Veeramootoo Venkatasawmy, natif de Montagne-Longue de 50 ans, marié et père de deux enfants, chante dans des cérémonies officielles du village depuis 20 ans. Il brasse large : chansons européennes, en hindoustani ou en langue tamoule. Mais ses interventions publiques sont sporadiques car il a déjà un emploi à plein temps.

Le déclic survient en août 2015. Son fils ramène à la maison un attirail de karaoké. Le système dispose d’une mémoire pouvant contenir 3 000 chansons. « Les paroles défilent sur l’écran qui est connecté au système. La première chanson que j’ai choisie est un morceau de feu Kishore Kumar », explique Veeramootoo Venkatasawmy. « J’ai estimé que j’avais le potentiel de mieux faire. De fait, j’ai commencé à m’entraîner. J’ai gratuitement offert mes services d’animateur pour le mariage d’un ami. C’était un succès. »

La musique dans le sang

Avec son entrée de plain-pied dans le monde de la musique et de l’animation, Veeramootoo Venkatasawmy vient confirmer que paroles et chansons sont une affaire de famille. En effet, sa sœur aînée a obtenu des distinctions dans ce domaine et fait partie de groupes de chants. Ses enfants et ceux de sa soeur, fait ressortir notre intervenant, ont également du talent. « Nous avons puisé notre inspiration dans la famille », dit-il en précisant que la source de cette inspiration vient de son père qui chantonnait de temps en temps de vieux morceaux en hindi de Mukesh et de Kishore Kumar, au grand plaisir de ses proches.

La demande pour des services de divertissements démontre que modernisme et ouverture culturelle aidant, les familles mauriciennes veillent désormais à intégrer une touche différente aux cérémonies et rencontres traditionnelles. Dans un mariage traditionnel hindou, il y a de la musique à fond pendant quatre jours, dépendant des goûts, us et coutumes. Quand on célèbre l’anniversaire en famille, on pousse à fond la chansonnette et on danse. Dans le cadre des célébrations religieuses, il y a des cérémonies culturelles au cours desquelles s’enchaînent chants, danses et sketchs. Et l’animation occupe une place essentielle dans ces rassemblements et ces célébrations familiales majeures.

« Quand j’assure l’animation dans une réception ou un mariage, je suis toujours à la recherche d’invités qui sont prêts à faire montre de leurs talents devant l’audience familiale. On trouve toujours une ou deux personnes », précise Veeramootoo Venkatasawmy. « Mon fils Kesaven, qui a une belle voix, est à mes côtés. Je travaille avec le DJ, ce qui permet d’avoir de la continuité et une meilleure harmonisation des services. »

Est-ce que solliciter un prestataire de services d’animation et de karaoké représente une dépense importante pour les familles et entreprises ? Notre intervenant dit que, lui, mise sur une offre avec un bon rapport qualité-prix. Pour une séance de trois heures – animation, blagues, karaoké et chansons – , le tarif est de Rs 3 000. Son objectif est de se faire un nom en premier lieu et de laisser le marché dicter le prix. Il souhaiterait que ses services soient sollicités partout à Maurice et pas uniquement dans la localité ou la région avoisinante, car il y a une demande pour ce genre de services, dit-il.

Long et sinueux cheminement

Avant d’en arriver là et de tenter de se faire une place au soleil dans ce secteur, Veeramootoo Venkatasawmy a connu un long et sinueux cheminement. Cet ancien élève de Mohabeer Foogooa Government School et du Professor Hassen Raffa State Secondary School démarre dans le monde du travail en tant que stockeur dans une usine à Baie-du-Tombeau. Il y travaille pendant 17 ans.

S’ensuit d’autres jobs mais il y reste peu de temps. Il sera tour à tour courtier maritime, employé dans une maison de jeu et travaillera pendant cinq ans dans un snack du village. Puis, il se voit offrir un emploi de chauffeur et planton dans un organisme parapublic. Nous sommes alors en 2014. Mais trois ans plus tard, il est licencié pour des raisons de conflit avec la direction. « Je suis passé par des moments difficiles. Je venais de contracter un important emprunt. Je suis toujours en train de le rembourser. C’est difficile ! Mais il faut bien gagner sa vie. »

Son tempérament de fonceur viendrait sans nul doute du fait de sa carrière sportive, étant un footballeur. Il a créé en septembre 2002 une équipe de vétérans du village, connu comme le Long Mountain Old Boys, dont la renommée serait nationale. Tout est une question de se donner à fond…

 

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