
Le projet de transformation de certains villages en municipalités suscite débats et inquiétudes. Le comité interministériel mise désormais sur des consultations pour concilier efficacité administrative et attentes locales.
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La municipalisation des villages reste en suspens. Entre volonté de moderniser la gouvernance locale et crainte d’un rejet populaire, le comité interministériel peine à trancher et mise désormais sur une série de consultations pour dégager un consensus.
Le projet, qui vise à transformer certains villages en entités municipales, continue d’alimenter de vifs débats au sein du comité interministériel. Depuis plusieurs mois, les discussions s’enchaînent sans parvenir à un accord. Si une partie des ministres plaide pour une réforme jugée nécessaire, d’autres mettent en garde contre la réticence des conseillers de villages, directement concernés par ces changements, et un rejet populaire.
« L’une des raisons majeures pour les partisans de la municipalisation est la réduction du nombre de conseillers de villages », confie une source proche du comité. Aujourd’hui, la multiplication des conseillers dans certaines localités entraîne lourdeurs administratives et rivalités politiques internes. La réforme, si elle voit le jour, permettrait de simplifier les structures et de rendre la prise de décision plus efficace.
« Les partisans de ce projet estiment que la municipalisation offrirait également un meilleur encadrement technique, des budgets plus conséquents et une gestion rapprochée des problématiques du quotidien – de l’assainissement aux infrastructures routières, en passant par la collecte des déchets », fait-on comprendre.
Cependant, cette perspective ne fait pas l’unanimité. De nombreux conseillers de villages redoutent une dilution de leur rôle, voire une suppression pure et simple de leur fonction. « Il existe une certaine réticence chez les conseillers, car la réduction de leur nombre est perçue comme une perte d’influence et une remise en question de leur légitimité auprès des habitants », précise notre informateur.
La proximité avec la population constitue justement l’un des atouts revendiqués par les conseillers actuels, qui craignent que la municipalisation n’éloigne la prise de décision des réalités quotidiennes des villageois. Pour ces contestataires, la gestion locale doit rester à échelle humaine et ne pas être absorbée par des structures municipales jugées trop bureaucratiques.
Vers une série de consultations
Le gouvernement, par le biais du ministère des Collectivités locales, prévoit d’organiser, dans les semaines à venir, un atelier de travail réunissant les présidents des conseils de district ainsi que les maires et leurs adjoints. L’objectif : recueillir leurs avis, comprendre leurs inquiétudes et sonder leur ouverture à la réforme.
Ce n’est pas la première étape de ce processus de concertation. En l’espace d’une quinzaine de jours, entre août et septembre, le comité interministériel s’est réuni à deux reprises. Ces discussions préliminaires ont permis de cerner les positions divergentes. Désormais, c’est au tour des conseillers de villages et de villes, autrement dit les maires et présidents de conseils de district, d’être consultés.
À l’issue de ces rencontres, le comité ministériel se réunira de nouveau afin de dresser un état des lieux plus complet, avant de soumettre le dossier final au Conseil des ministres.
Modernisation du territoire
La municipalisation, en gestation depuis plusieurs mois, s’inscrit dans une stratégie gouvernementale visant à moderniser la gestion territoriale, tout en rapprochant l’administration des citoyens. Ces futures villes pourraient bénéficier de ressources accrues, facilitant ainsi des projets d’aménagement ambitieux et une meilleure coordination des services publics.
Triolet, Goodlands, Bambous…
Parmi les mesures phares de cette réforme au niveau des Collectivités locales figure la possible transformation de certains villages en villes. Au début de l’année il était question que les villages comme Triolet, Goodlands, Bambous, Flacq, ou encore Mahébourg puissent ainsi changer de statut, accédant à une nouvelle reconnaissance en tant que municipalités. Cette décision repose sur des critères bien définis, notamment la disponibilité d’aménités comme des infrastructures modernes et des bureaux administratifs.

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