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MRA : 800 opérateurs au système de facturation électronique 

La prochaine étape, annoncée dans le Budget 2025/2026, concerne les entreprises qui ont un chiffre d’affaires annuel de Rs 80 millions et 100 millions.

Lancé progressivement depuis juin 2023, le projet de facturation électronique de la Mauritius Revenue Authority compte déjà plus de 800 opérateurs intégrés, générant plus de 260 000 factures électroniques tous les jours. Cette transition numérique vise à moderniser l’administration fiscale et à renforcer l’efficacité du système de collecte des recettes.

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Depuis son lancement en juin 2023, le système de facturation électronique (e-Invoicing System) de la Mauritius Revenue Authority (MRA) marque une étape décisive dans la numérisation de l’économie mauricienne. À ce jour, plus de 800 opérateurs économiques dont le chiffre d’affaires dépasse Rs 100 millions ont déjà intégré la plateforme. Ces entreprises proviennent de secteurs variés comme les supermarchés, l’hôtellerie, la construction, l’industrie manufacturière, ainsi que le commerce de gros et de détail.

En parallèle, près de 70 fournisseurs de solutions de facturation électronique ont obtenu la certification de la MRA, confirmant la conformité de leurs systèmes aux exigences de la plateforme. « Nous avons adopté une approche basée sur l’accompagnement technique ciblé et une collaboration étroite avec les opérateurs pour répondre à leurs besoins spécifiques », souligne la MRA.

Prochaine étape 

La prochaine étape, annoncée dans le budget 2025/2026, concerne les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est de Rs 80 à 100 millions. Celles-ci seront progressivement intégrées au dispositif, après notification officielle de la MRA. « L’objectif est de généraliser la facturation électronique à un nombre croissant d’acteurs économiques d’ici fin 2025 », indique l’instance.  L’un des indicateurs clés du succès du système est le volume quotidien de transactions : plus de 260 000 factures électroniques sont déjà traitées tous les jours via la plateforme. « En moyenne, la fiscalisation d’une facture s’effectue en milliseconde, garantissant ainsi rapidité et efficacité dans le traitement », précise la MRA.

Sur le plan technique, la MRA s’appuie sur une infrastructure distribuée dotée d’un système d’équilibrage de charge (« load balancing ») pour absorber le flux croissant de données. « Nous avons déjà pris les dispositions nécessaires pour l’augmentation attendue du nombre d’utilisateurs et de factures par utilisateur », explique la MRA. Elle est confiante dans la robustesse de son système. Quant aux résultats financiers, l’administration fiscale reste prudente. « Nous sommes encore dans les premières phases de déploiement. Les effets positifs sur l’efficacité de l’administration et la collecte des recettes sont attendus à long terme et seront évalués de manière structurée en temps voulu », indique-t-elle.

Concernant la lutte contre la fraude, la MRA précise que le système est avant tout un outil de modernisation et d’amélioration des services aux contribuables. À terme, les données collectées permettront notamment le pré-remplissage des déclarations fiscales, l’accélération des remboursements de TVA et la suppression de certaines obligations déclaratives, comme le « VAT Annex ». « Notre objectif principal reste l’amélioration continue de l’expérience contribuable et la modernisation de l’administration fiscale. Ce système profitera à l’ensemble des acteurs économiques à long terme », conclut la MRA.

Inquiétudes de certains opérateurs 

Le projet de système de facturation électronique suscite des inquiétudes chez certains opérateurs. Ils soulèvent des questions sur la confidentialité des données. Certains disent que c’est trop intrusif, car on verra leurs opérations quotidiennes. « Ce dispositif permettra à la MRA d’avoir un accès en temps réel à l’ensemble des transactions commerciales des sociétés. La MRA pourra ainsi capter chaque facture, chaque vente et aura accès à des informations personnelles des acheteurs, etc. Quelles informations personnelles des acheteurs seront captées ? Qui pourra consulter ces données sensibles ? », demandent-ils.

Ce que pensent les opérateurs dans le commerce 

Dominique Filleul, président de la General Retailers Association (GRA) :

« La GRA a rencontré la semaine dernière la cellule de la MRA concernant l’e-invoicing. Nous avons fait part de nos difficultés à mettre ce dispositif en place pour plusieurs de nos membres. Les coûts pour relier les caisses à la plateforme de l’e-invoicing sont très importants et varient en fonction de la taille des entreprises. Nous avons également abordé la question de la fiscalisation des tickets de caisse “ ticket par ticket ”, jugée très intrusive. La GRA préconise, à la suite de cette réunion, une remontée journalière plutôt qu’une remontée ticket par ticket. L’échange a été fructueux et a permis d’avancer vers des solutions viables pour tous. »

Théo Rebeyrotte, General Manager de Decathlon Maurice :

« La mise en place du système de l’e-invoicing n’a eu aucun impact pour nous, car notre fonctionnement était déjà bien en place. En revanche, je ne constate aucune amélioration pour les petites boutiques. Au contraire, ce dispositif semble surtout engendrer de nouveaux problèmes techniques et provoquer des ralentissements dans les grandes surfaces de manière générale. Le projet initial visait à fiscaliser l’ensemble du commerce, mais cette avancée tarde à se concrétiser pour les plus petits commerces, qui continuent à fonctionner comme auparavant. »

 

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