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Motion of no confidence contre Adrien Duval: le Deputy Speaker irrite le Premier ministre

La motion de censure a été débattue hier soir.
  • Zahid Nazurally : « Je ne laisse personne faire pression sur moi »

La motion de censure présentée par le leader de l’opposition, Arvin Boolell, contre le Speaker de l’Assemblée nationale, Adrien Duval, s’est finalement révélée être une opportunité pour critiquer également le PMSD et son leader Xavier Luc Duval. En parallèle, les prises de position du Deputy Speaker n’ont pas été du goût du chef du gouvernement.

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Lors de son intervention le lundi 5 août, Arvin Boolell a consacré une grande partie à établir un parallèle entre la nomination d’Adrien Duval en tant que Speaker et les négociations supposées en cours entre le PMSD et le Mouvement socialiste militant (MSM). Arvin Boolell a, à plusieurs reprises, ciblé Xavier-Luc Duval, affirmant que ce dernier devrait rejoindre les rangs du gouvernement plutôt que ceux de l’opposition. « Je lui demande instamment de ‘cross the floor’ », a-t-il lancé à Xavier Luc Duval.

Pour démontrer la partialité d’Adrien Duval, Arvin Boolell s’est appuyé sur le refus de ce dernier d’accéder à la demande du bloc Parti travailliste (PTr)-Mouvement militant mauricien (MMM)-Nouveaux Démocrates de revoir la disposition des sièges. « Il n’a tout simplement pas voulu reconsidérer cette décision de l’ancien Speaker pour servir les intérêts de son propre parti, le PMSD », a-t-il déclaré. « Il n’a pas voulu bouger d’un iota, et ce, alors que j’ai fait appel à son sens de la raison, mais il a préféré rester déraisonnable », a ajouté Arvin Boolell. Ce dernier soutient qu’il ne peut que conclure que le Speaker sert les intérêts d’une personne au détriment de l’opposition.

Le leader de l’opposition a également évoqué la séance de vendredi dernier pour faire ressortir ce qu’il qualifie de partialité du Speaker. Selon lui, Adrien Duval s’est contenté de réprimander le député du MMM, Rajesh Bhagwan, impliqué dans une altercation avec le leader du PMSD, tout en ignorant le comportement non parlementaire  de ce dernier. « Alors que le leader du PMSD affichait des comportements qui sont indignes du Parlement », a souligné Arvin Boolell.

C’est aussi au milieu de vives contestations, tant de la part de la majorité gouvernementale que de l’opposition, par le biais de Xavier-Luc Duval, qu’Arvin Boolell a critiqué Adrien Duval sur sa participation à une manifestation politique aux côtés du ministre Anjiv Ramdhany et de l’ancien No 2 du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), Roshan Santokhee, dans la circonscription n°6. « Il fait campagne dans une circonscription où il sera candidat. Il ne peut utiliser son poste de président pour faire de la politique », a déclaré Arvin Boolell. 

Pressé par les membres du gouvernement ainsi que par Xavier-Luc Duval pour justifier ses propos, Arvin Boolell a affirmé qu’il pouvait fournir des captures d’écran. Il a également avancé que des photos avaient été publiées dans la presse, relevant ainsi du domaine public.

Mécontentement

Les décisions prises par le Deputy Speaker, Zahid Nazurally, ont à plusieurs reprises suscité de vives contestations au sein de la majorité gouvernementale. Parmi les critiques les plus notables figure celle du Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui a exprimé son mécontentement en plusieurs occasions. La première fois, Pravind Jugnauth a reproché à Zahid Nazurally d’avoir autorisé le leader de l’opposition, Arvin Boolell, à critiquer le Speaker Adrien Duval. Boolell avait reproché à ce dernier d’avoir participé à une manifestation politique aux côtés de Roshan Santokhee et du ministre Anjiv Ramdhany, un acte jugé inapproprié pour un Speaker censé rester neutre.

La deuxième critique du Premier ministre portait sur les affirmations répétées d’Arvin Boolell selon lesquelles le Speaker Adrien Duval servait les intérêts du PMSD. Jugnauth a contesté la décision de Zahid Nazurally de lui permettre de formuler de telles accusations sans fondement clair. « Il doit étayer ses allégations concernant la participation du Speaker à un événement politique », a déclaré Pravind Jugnauth au Deputy Speaker. 

Constatant qu’Arvin Boolell continuait à être autorisé par Zahid Nazurally à formuler de telles accusations, Pravind Jugnauth a de nouveau pris la parole pour faire remarquer au Deputy Speaker qu’il devait prouver ses allégations. « Nous entendons les mêmes accusations de la part du leader de l’opposition sans qu’il ne puisse les étayer. Il continue de dire toutes sortes de choses qui ne sont pas pertinentes à la motion. Comment pouvez-vous le laisser continuer ? » a lancé Pravind Jugnauth, visiblement irrité. 

Malgré ces critiques, Zahid Nazurally a tenu bon. Il a déclaré qu’il permettait pour le moment au leader de l’opposition de continuer à intervenir, ajoutant que ce dernier présenterait ses preuves ultérieurement. 

Mais ce n’était que partie remise, car Pravind Jugnauth est de nouveau monté au créneau pour exprimer son mécontentement quant au fait que le Deputy Speaker laissait le champ libre à Arvin Boolell pour s’attaquer injustement au Speaker Adrien Duval, en affirmant que ce dernier servait les intérêts du PMSD. « Comment pouvez-vous autoriser le leader de l’opposition à dire que le Speaker sert les intérêts du PMSD ? I also move that all the unsubstantiated allegations of the leader of the opposition be erased from the Hansard », a-t-il déclaré fermement.

Jugeant le ton de Pravind Jugnauth beaucoup trop autoritaire, le Whip de l’opposition, Patrick Assirvaden, est alors intervenu pour signaler à Zahid Nazurally que le Premier ministre était en train de faire pression sur lui. Ce à quoi le Deputy Speaker a répondu : « Je ne laisse personne faire pression sur moi. Cela fait quatre ans que j’assume ce poste en toute indépendance et je le serai jusqu’au dernier jour. »
 

 

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