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Motion de censure contre le GM : « Nous ne voulons pas que les choses se détériorent comme au Sri Lanka » dit XLD

« J’ai la responsabilité de porter la voix de la population à l’Assemblée nationale ».

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C’est ainsi que le leader de l’opposition a présenté, ce mardi 10 mai 2022, la motion de censure qu'il avait déposée contre le gouvernement le 25 avril dernier.

Perte du pouvoir d’achat, hausse du coût de la vie, crise sanitaire, salaire minimum, rapport de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International…autant de sujets qui ont été abordés par Xavier-Luc Duval.

« Ce débat démocratique est non seulement nécessaire mais essentiel. Nous ne voulons pas que les choses se détériorent comme au Sri Lanka…Nous allons mettre les ministres du gouvernement devant leurs responsabilités », a-t-il martelé.

Salaire minimum/ compensation salariale 

Xavier-Luc Duval est d’avis qu’on ne peut pas attendre jusqu’en décembre pour avoir la compensation salariale. Il soutient que « les gens vont se révolter ».

Subséquemment, sa première demande est l’augmentation immédiate du salaire minimum dans le prochain budget pour rattraper « toute la perte de pouvoir ».

Le leader de l’opposition a également souligné ceci : « Nous allons vers des pénuries au début du mois prochain si vous ne faites pas quelque chose immédiatement ». Soit, une pénurie d’huile et de lait, entre autres, selon ce dernier.

 Pourquoi refuser aux pensionnaires une augmentation méritée ? demande Xavier-Luc Duval. D’autant plus que « l’argent est déjà là » selon lui.

« Syndrome Sri Lanka »

Le leader des bleus a également parlé de « syndrome Sri Lanka », lors de son discours.

« Nous sommes arrivés à un gaspillage sans précèdent », dit-il, faisant ainsi référence au « syndrome Sri Lanka ». Selon lui, nous avons taxé et emprunté à outrance, mais également « financé des projets bidons ». Des projets tels que Côte d’Or. Liverpool et les caméras Safe City. Soit un gaspillage de Rs 74 milliards.

Il demande ainsi au gouvernement de reconsidérer les projets qui ne sont pas essentiels.

« Nous aurions écouté la voix de la raison »

L’opposition aurait réagi différemment dit Xavier-Luc Duval. « Nous aurions écouté la voix de la raison », ajoute-t-il.

Soit :

-         Protéger la BOM de toute possibilité de faillite

-         Apporter une aide immédiate à tous ceux au bas de l’échelle (incluant une aide alimentaire)

-         Une augmentation du salaire minimum

-         Donner Rs 2000 aux pensionnaires immédiatement

-         Mettre un stop aux gaspillages au sein du gouvernement

-         Annulation des projets inutiles

-         Punis sévèrement les cas de corruption

-         Enlever les mesures sanitaires exagérées

Donner des élections municipales immédiatement

Hors texte 

Xavier-Luc Duval explique pourquoi il a déposé une motion de blâme contre le gouvernement 

Peu après son intervention au Parlement, le leader de l’opposition a adressé une note aux salles de rédaction dans laquelle il justifie sa démarche de déposer de blâme contre le gouvernement. Voici ce qu’il a écrit :

"Mes chers compatriotes, 

J’ai présenté cet après-midi au Parlement, ma motion de blâme contre le gouvernement. Cette initiative fait suite à une situation inédite dont font face des milliers de familles mauriciennes, au bord du désespoir. Face à la colère du peuple qui a occasionné des émeutes récemment dans le pays, j’ai la responsabilité de porter la voix du peuple ici, à l’Assemblée nationale. 

J’ai été marqué par trois cas, trois drames touchant des gens que je connais personnellement. Celui d’un homme, atteint d’un cancer et qui, à l’âge de la retraite, est aujourd’hui forcé à faire une quête à chaque fin de mois pour pouvoir acheter des médicaments extrêmement chers. Celui d’une femme qui n’arrive plus à s’acquitter des frais de transport scolaire et ne sait plus comment faire pour que sa fille puisse se rendre régulièrement à l’école. Et finalement, ce père de famille qui touche le salaire minimum et est tout simplement incapable de subvenir aux besoins de sa famille. 

Voici où nous en sommes en 2022. Cela fait des semaines que nous demandons le Premier ministre, le ministre des Finances, le gouvernement d’agir. Nul autre que le FMI a conclu qu’il faudrait que le gouvernement vienne de l’avant avec des mesures ciblées. Ce débat démocratique n’est non seulement nécessaire mais essentiel. La population mauricienne, a soif de démocratie, si la démocratie parlementaire ne fonctionne pas, c’est la rue qui va parler. 

Nous ne voulons pas que la situation se détériore comme c’est le cas au Sri Lanka. Il faut que la démocratie parlementaire fonctionne, on ne peut pas museler le Parlement. 

Pourquoi cette motion de blâme ? J’ai essayé à travers deux motions précédentes, mais elles ont été refusées. J’ai eu recours au seul outil qui me reste, la motion de blâme. 

Je liste ci-dessous les points principaux sur lesquels je me suis penché : la flambée des prix, les caisses de l’état sont vides – on a tout gaspillé, le Covid-19 qui a bon dos et qui a été utilisé comme prétexte pour un autre renvoi des élections municipales, les cas de corruption qui n’ont rien donné, et j’ai fini par la démocratie. 

Il est de mon devoir de tirer la sonnette d’alarme sur le manque de vision de ce gouvernement, la désinvolture dont il fait montre et son incapacité de comprendre la vraie réalité de notre peuple. Cela ne peut plus continuer".

 

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