Motee Ramdass : «Le MMM n’est pas dans une situation dramatique»

Le Mouvement militant mauricien (MMM) doit-il se réinventer ou est-il condamné à l’implosion ? Comme on le sait, une interview de Steven Obeegadoo a suscité la polémique au sein de ce parti.

Pour l’ancien ministre Motee Ramdass, un des plus vieux membres du MMM, les mauves ne se trouvent pas dans une situation dramatique. Il admet toutefois qu’il y a plusieurs améliorations à faire, après la dernière élection partielle à Belle-Rose/Quatre-Bornes et les autres défaites de ce parti.

Réagissant aux propos de Steven Obeegadoo, il trouve étrange que cela intervient juste après la partielle de décembre dernier. « Où était-il quand le bureau politique a pris la décision de participer à cette élection ? Pourquoi n’a-t-il pas alors trouvé que le MMM n’avait aucune chance ? C’est facile d’être wise after the event », renchérit-il. Motee Ramdass avoue que le MMM doit se réformer, doit avoir du sang neuf, une nouvelle présentation, mais avance toutefois que ce parti n’est pas à son dernier souffle.

Il ne considère pas que le MMM passe par une crise. Il explique qu’une aile de la régionale de Curepipe n’est pas en faveur des élections pour le renouvellement des instances du parti en avril prochain. « On a pris la peine de préparer une constitution, d’organiser une assemblée des délégués. Une commission, présidée par Steven Obeegadoo, a travaillé sur ce dossier pendant plus d’une année. Et aujourd’hui, on dit qu’on ne veut pas de nouvelles élections. La nouvelle constitution dit que pour renvoyer ces élections, il faut le vote de trois quarts des membres du comité central ou de notre assemblée de délégués. On a l’occasion de renouveler les instances du parti. Pourquoi faire une tempête dans un verre d’eau ? » dit-il. 

De son côté, le journaliste et observateur politique Gilbert Ahnee rappelle que le MMM a vécu plusieurs crises au cours de son histoire. Toutefois, il trouve surprenant que, bien que Steven Obeegadoo mène la contestation, il veuille rester au sein du MMM et ne réclame pas le départ de Paul Bérenger. « Cette dynamique est à suivre », dit-il. Il plaide pour plus de démocratie au sein des partis politiques, notamment au niveau du leadership.