Mosadeq Sahebdin, porte-parole de la Consumer Advocacy Platform : «La tente ration la plus économique a crû de 2,4 % en deux mois»

Le lait en poudre, les couches pour bébés, le dentifrice, le beurre, les grains secs et le « corned mutton » sont quelques-uns des produits dont le prix a pris l’ascenseur ces deux derniers mois, selon Mosadeq Sahebdin. Dans cet entretien, il livre aussi son avis sur la décision des autorités de mettre à l’amende les passagers des transports « marron ».

Selon la Consumer Advocacy Platform (CAP), la tente ration enregistre une hausse de Rs 74 en deux mois. Quels sont les produits qui ont pesé le plus dans la balance ?
De nombreux produits ont subi des hausses diverses ces deux derniers mois, avec pour résultat une hausse de la tente ration la plus économique de 2,4 %, par rapport à juin 2017. Ce sont le lait en poudre, les couches pour bébés, le dentifrice ainsi que le corned mutton qui subissent la hausse la plus importante. Malgré la baisse du prix du lait en poudre par rapport à avril dernier, il est plus cher par rapport à l’année dernière. La marque de lait référencée pour notre tente ration a subi une hausse de Rs 10 le kilo. De plus, toujours au niveau du petit-déjeuner, le thé repend l’ascenseur après une récente stabilisation.

Autre produit qui plombe le budget : le beurre. La marque référence est passée de Rs 72,50 à Rs 89,50, soit une hausse de 23 %. Pour les grains secs, c’est la hausse de Rs 8,50 pour les gros pois qui est la plus importante, soit 24,6 %. En ce qui concerne les lentilles rouges, leur prix a grimpé de Rs 36,50 à Rs 46 les 500 grammes, soit une hausse de 26 %.  Les autres produits ayant pesé sur la tente ration sont les suivants : le jus concentré avec une hausse de Rs 3 sur le logement de 840 ml et les poissons panés qui sont Rs 2,10 plus chers.

D’autres hausses sont prévues  dans les jours à venir. À titre d’exemple, le prix de la viande surgelée (bœuf, mouton, agneau) augmentera de 15 % à 20 %. Vos commentaires ?
Dans ce secteur, il faut compter sur l’indice de la Food and Agriculture Organization. Toutefois, une hausse de son indice ne permet pas de conclure que les prix devraient augmenter immédiatement.

Le dollar a chuté ces derniers mois. Or, cette dépréciation ne se reflète pas sur les prix des produits de consommation, à l’exception du lait qui a enregistré une légère baisse récemment. Les consommateurs décrient le fait que les baisses tardent toujours à venir alors que les hausses se font sentir rapidement. Simple perception ou flagrante réalité ?
Il faut relever que les produits laitiers ont pris une tendance à la hausse depuis janvier. Toutefois, le beurre a subi une hausse le mois dernier. Il est possible que le prix ait pu être maintenu grâce à la baisse du dollar. Le taux de cette devise n’est pas le seul facteur à influer sur les prix. Parmi les pratiques commerciales qui pourraient modifier les prix, il est possible que des importateurs imposent aux revendeurs le prix de vente, ne permettant pas de concurrence possible.

Autre facteur qui peut influencer les prix : la pratique des grandes surfaces qui consiste à imposer sur les distributeurs des charges telles que les remises, les frais d’occupation des rayons ou encore les remises anniversaires. Pour l’heure, les autorités de la concurrence mondiale n’ont toujours pas pu statuer si de telles pratiques sont anticoncurrentielles.

Les passagers des transports « marron » devront payer une amende. C’est ce qu’a annoncé récemment la National Transport  Authority (NTA). Comment accueillez-vous cette décision ?
Je ne suis pas d’accord. Le fait que les passagers se tournent, avec les risques que cela comporte, vers des moyens de transport alternatifs démontrent l’incompétence des autorités concernées à sévir contre les autobus individuels subventionnés par les consommateurs. Les doléances à l’encontre des autobus individuels qui prennent un temps fou pour arriver à destination ne manquent pas. Il est incompréhensible qu’au lieu de trouver une solution pour les opérateurs qui, quoique dans l’illégalité, contribuent au déplacement des travailleurs dans un meilleur délai, que la NTA s’en prenne aux usagers de ces services.