Christophe Firmin, 29 ans, et Élodie Jules, 19 ans, sont provisoirement accusés d’homicide involontaire, dans le sillage de la mort du petit Ezra, âgé d’un an et huit mois. Le couple, qui a participé à une reconstitution des faits le dimanche 12 février, a obtenu la liberté conditionnelle.
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Sept jours. C’est le temps qu’auront passé en détention Christophe Firmin, 29 ans, et sa compagne Élodie Jules, 19 ans, avant d’être libérés. Tous deux avaient été arrêtés après la mort du petit Ezra, survenu le 9 février dans une ferme à La Marie, Vacoas. Le couple avait comparu au tribunal de Curepipe le lendemain sous une charge provisoire d’homicide involontaire. La police avait objecté à leur remise en liberté conditionnelle. Le dimanche 12 février, ils avaient participé à une reconstitution des faits.
Ce n’est que le mercredi 15 février qu’ils ont retrouvé la liberté. « Cela a été une très dure épreuve pour Élodie et moi. Nous n’avons rien fait », lâche Christophe Firmin. Il confie qu’il reprendra son travail à la ferme ce lundi. « Je reprends ce lundi. Le propriétaire a vu que c’était un accident. J’aimais tellement mon fils. »
Au cours de l’enquête, l’hypothèse selon laquelle le nourrisson souffrait de maltraitance a émergé. Ce que réfute en bloc le père de l’enfant : « Nous nous sacrifions pour nos enfants. Nous pouvons rester sans manger, mais jamais les petits », confie Christophe Firmin. « Nous n’avons jamais maltraité les enfants. Élodie a une fille de deux ans et huit mois, et moi j’avais Ezra », poursuit-il. Pour que les enfants mangent à leur faim, explique Christophe Firmin, il achetait de la nourriture à crédit dans une boutique du coin. « J’avais trouvé cet arrangement pour le bien des enfants. Nos besoins passent après les leurs. »
La veille du drame, le père soutient qu’Ezra, qui était venu passer quelques jours avec lui, ainsi que d’autres enfants, avaient mangé. « Mon fils avait fait ses besoins dans la soirée de mercredi », relate-t-il. Le lendemain matin, Christophe Firmin dit s’être rendu à la boutique vers 9 heures. Quand il est rentré, une heure et demie plus tard, il a constaté que le portail était ouvert. « J’ai alors demandé à Élodie où était sa fille et Ezra. Elle m’a répondu qu’ils jouaient dans la cour. Nous les avons alors cherchés. C’est à l’extérieur que j’ai vu mon petit, évanoui, la tête dans une flaque d’eau. J’ai tenté de le ranimer. Puis, je l’ai emmené dans la maison, mais il était déjà trop tard. J’ai dit à Élodie de prévenir une ambulance et la police », se souvient-il.
Pris de panique, Christophe Firmin souligne qu’il a demandé à sa compagne de mentir. Il dit qu’il ne voulait pas que la Child Development Unit leur prenne leur fille. « Nous avions peur. J’ai demandé à Élodie de dire qu’Ezra était à l’intérieur de la ferme et qu’il s’était noyé. C’était mon idée », affirme-t-il.
Cependant, l’autopsie a conclu que l’enfant était décédé à la suite d’un œdème cérébral et pulmonaire, et non de noyade. Le rapport précise aussi que le nourrisson n’avait rien sur l’estomac, alors que le couple avait affirmé à la police qu’Ezra avait mangé le matin du drame.
La Criminal Investigation Division de Vacoas, chargée de l’enquête, a alors soupçonné un cas de maltraitance.
Un examen des couches du nourrisson réclamé
Pour Me Rouben Mooroongapillay, l’avocat de Christophe Firmin, il ne faut pas tirer de conclusions hâtives. « Il faut se baser uniquement sur les faits. Le petit n’a pas été victime de malnutrition. Il a mangé. D’ailleurs, la veille, de même que le matin du drame, il avait fait ses besoins. J’ai fait une demande à la police pour que les couches du bébé soient examinées », explique l’homme de loi.
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