Simla Soopramanien, 45 ans, est anéantie. Son époux, Kistnen Soopramanien, 52 ans, avait été retrouvé calciné dans un champ de canne à Moka le 18 octobre 2020. Plus de deux semaines après ce drame, cette mère de famille ne croit pas que son époux se serait suicidé. Elle ne croit pas non plus à la thèse de l’accident. Elle est d’avis que l’homme qui partageait sa vie a été assassiné.
«Il avait des documents en sa possession et voulait faire des révélations à l’Icac. Il disait vouloir se rendre à la commission anticorruption pour des dénonciations », affirme Simla. Ces habitants de Montagne-Ory comptaient une vingtaine d’années de vie commune. Ils ont un fils encore adolescent. Depuis la disparition de son époux, aussi appelé Kaya, la veuve a perdu le sommeil. Elle cherche à comprendre comment son époux est mort brûlé.
« Il était populaire. Mon époux avait le cœur sur la main et aimait aider les autres », explique-t-elle. La veuve soutient que Kistnen lui avait déjà fait part de ses intentions de se rendre à la commission anticorruption. Toutefois, elle souligne que son époux ne lui a jamais parlé des dénonciations qu’il souhaitait faire. « Il ne voulait pas que je m’inquiète. C’est pour cela qu’il ne m’a jamais donné de détails », poursuit-elle.
Il y a quelques mois, le quinquagénaire est tombé malade. « Dokter dir linn gagn lapyerr », relate son épouse. Ce qui aurait freiné ses projets. Il a subi une première intervention, puis une seconde au laser. « Une semaine avant sa mort, il avait subi sa seconde intervention », explique Simla. Malgré la douleur, il sortait. « Li fer kontrakter. Li sorti pou li al get travay », poursuit la dame.
Corps calciné
Et le vendredi 16 octobre, Kistnen est sorti. « Il ne quitte jamais la maison sans son sac et ses documents. Ce jour-là, il devait rejoindre un ami. Ils se sont rendus à Rose-Hill. Puis il a déposé l’ami et lui a dit qu’il allait se rendre à l’Icac », explique la veuve. Celle-ci a attendu que son époux rentre à maison, mais en vain. « Je l’ai attendu jusqu’à fort tard. Il n’est jamais revenu. Le lendemain, j’ai appelé ses amis, mais personne ne l’avait revu », poursuit Simla.
Ce n’est que le dimanche 18 octobre que le corps calciné de Kistnen Soopramanien a été retrouvé dans un champ de canne à Moka. L’autopsie a conclu à un œdème pulmonaire. L’enquête policière s’est orientée vers la thèse d’un suicide. Mais Simla et ses proches sont loin de se satisfaire d’une telle réponse. « Il n’a jamais eu de tendances suicidaires. Au contraire, quand une personne se retrouve dans une impasse, il lui donne des conseils. Il ne ferait jamais une chose pareille. Aussi son sac contenant ses documents n’a jamais été retrouvé», s’indigne Simla. Elle demande à avoir des éclaircissements sur ce drame qui les afflige.
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