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Mort du petit Ezra Firmin : le père du petit et sa compagne soupçonnés de maltraitance

Alors que les parents affirment que le bébé de 18 mois s’est noyé, les indices relevés par les enquêteurs portent à croire que l’enfant avait reçu des coups. Les vêtements qu’il portait lorsqu’il a été transporté à la morgue étaient secs et non trempés.

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Revirement de situation dans l’enquête sur la mort du petit Ezra Firmin. Ce garçonnet âgé de 18 mois est décédé le jeudi 9 février dans une ferme servant à l’élevage de poulets à La Marie, Vacoas. Alors que le père Christophe, 29 ans, et sa compagne Elodie Jules, 19 ans, affirmaient que le petit s’était noyé dans un bassin dans la cour de la ferme, l’autopsie pratiquée durant la journée de jeudi a révélé que l’enfant est mort d’un œdème cérébral.

La police criminelle soupçonne un cas de maltraitance et a interpellé le couple. Après leur interrogatoire, ils ont été arrêtés par la Criminal Investigation Division (CID). Ils comparaîtront ce vendredi matin devant la cour de Curepipe.

Cela faisait une dizaine de jours que Christophe et sa compagne Elodie étaient venus habiter sur cette ferme où ils s’occupaient de poulets. Le petit Ezra habitait avec eux. Dans un premier temps, la compagne du père a expliqué à la police que le matin, elle avait donné du biscuit et du lait au petit. C’est vers 10 h 45 que le drame s’est joué. Elle a soutenu qu’elle dormait quand l’enfant est sorti de la maison pour se rendre près d’un bassin, situé à côté de leur maison. C’est alors que l’inévitable se serait produit.

Christophe a expliqué qu’il nettoyait un conteneur lorsqu’il a aperçu son fils. « J’étais à une certaine hauteur quand j’ai vu mon fils flottant à la surface de l’eau dans le bassin. Je suis immédiatement descendu pour le sortir de là. J’ai tout fait pour le ranimer, mais en vain. J’ai ensuite appelé une ambulance et la police est arrivée », nous a-t-il relaté.

Le corps sans vie du petit Ezra a été transporté à la morgue de Candos pour une autopsie. Mais la police avait déjà relevé certaines zones d’ombre dans la version du couple. Les vêtements du petit n’étaient pas trempés. Interrogé par la police, le père a soutenu qu’il avait changé les vêtements de son fils avant de le transporter à la morgue. Mais à jeudi soir, les vêtements mouillés que portaient le petit n’avaient pas encore été retrouvés et remis à la police scientifique.

 L’autopsie pratiquée par les Drs Prem Chamane et Shaila Prasad Jankee, médecins légistes, a révélé que l’enfant est mort d’un œdème cérébral provoqué par une crise, et non une noyade.  Des prélèvements ont été effectués sur la victime pour analyse.

De plus, la compagne de Christophe avait soutenu avoir donné à manger au petit, mais les médecins ont constaté que le petit n’avait rien avalé ce matin-là. Après l’autopsie, le père de l’enfant a été embarqué par les limiers de la CID de Vacoas.

 Elodie Jules, accompagnée par des éléments de la CID de Vacoas, est retournée sur le lieu du drame jeudi soir. Elle a indiqué aux limiers et aux éléments du Scene of Crime Officer le bassin où le drame se serait produit. Après cet exercice, elle a été reconduite dans les locaux de la CID.

 « Christophe aimait son fils et ne l’aurait jamais maltraité »

Selon les proches de Christophe, ce dernier aimait son enfant et ne le maltraitait jamais. « Mon frère a un seul fils. Il l’aimait énormément. Il n’aurait jamais maltraité son propre enfant. Il travaillait dur pour subvenir à ses besoins. Ils étaient très proches », soutient Nathan, le frère de Christophe. Il a du mal à comprendre pourquoi le père et sa compagne ont été embarqués par la police : « La police nous a dit que c’est lorsque l’enquête sera bouclée qu’ils seront de retour. »

La grand-mère au père: « Rann mwa enn kont mo piti »

Chez Marie Thérèse Bhoyroo, la grand-mère paternelle d’Ezra qui habite à Résidence Kennedy, cette nouvelle a eu l’effet d’une bombe. Marie Thérèse peine à croire ce qui s’est passé. à l’arrivée de son fils portant le cadavre de son petit-fils, elle a du mal à cacher sa douleur. Se jetant dans les bras de Christophe, elle a fondu en larmes. « Rann mwa enn kont mo piti. Ayo Ezra… mo Ezra », ne cesse-t-elle de répéter au père du petit.

Elle nous indique que depuis que son fils et la mère biologique du garçonnet se sont séparés, c’est elle qui s’occupait d’Ezra. « Il était allé vivre avec son père pour deux semaines. J’allais justement le récupérer aujourd’hui (NdlR : jeudi). Me get kinn arive », dit-elle en pleurs.

Hier matin, Christophe est venu chercher une copie de l’extrait de naissance de son fils et elle avait trouvé cela bizarre. « Je pressentais que quelque chose de grave s’était passé, mais mon fils ne m’a rien dit. Ce n’est que plus tard que j’ai appris que mon petit-fils est décédé dans de circonstances tragiques. »  Tout le quartier s’est déplacé pour venir rendre un dernier hommage au petit bonhomme. Ses funérailles sont prévues pour cet après-midi.

 

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