Faits Divers

Mort de Jayantee Jhugur en 2006 - Michel Fayolle : «Si j’ai fait une erreur, je m’en excuse»

Joseph France Michel Fayolle Joseph France Michel Fayolle, à droite, en compagnie de son avocat.

Le procès intenté à Joseph France Michel Fayolle tire à sa fin. Il est propriétaire d’une ferme à Anse-Jonchée où Jayantee Jhugur, 56 ans, a trouvé la mort en août 2006, tuée par un cerf. Le jeudi 26 avril, les dépositions du prévenu ont été présentées en cour.

Joseph France Michel Fayolle a comparu en cour intermédiaire, le jeudi 26 avril 2018. Il est accusé d’homicide involontaire dû à la négligence. Le ministère public l’accuse d’avoir, le 19 août 2006, causé par négligence, la mort de son employée, Jayantee Jhugur, 56 ans, au Domaine Ylang Ylang, Anse-Jonchée. La victime a été tuée par un cerf, particulièrement agressif. L’animal a été abattu d’une balle au cou, le jour du drame.

Le prévenu est accusé de n’avoir pas pris les mesures de sécurité nécessaires afin d’éviter le drame. Il plaide non coupable. Deux témoins ont été appelés à la barre, notamment l’ancien Assistant Commissaire de police, Jean-Claude Gunga, et le caporal Diraj Thumiah de la Criminal Investigation Division (CID) de Rose Belle.

Les dépositions du prévenu à la police ont été présentées en cour. Du banc des accusés, il a déclaré : « Si j’ai fait une erreur, je m’en excuse ». Il est défendu par Me Dick Ng Sui Wa. La poursuite est représentée par Me Medaven Armoogum. Le procès est présidé par la magistrate Ida Dookhy-Rambarun. Les plaidoiries ont été fixées pour le 8 juin 2018.

« Garçon, le mâle dominant »

À la police, Joseph France Michel Fayolle avait notamment expliqué qu’il élève plusieurs animaux à Anse-Jonchée. Il emploie six personnes pour s’occuper des bêtes de la ferme. « J’ai expliqué à mes travailleurs qu’il y aurait des périodes rudes, surtout durant la période de reproduction des cerfs, vers les mois d’avril, mai, juin et juillet et qu’il ne fallait pas entrer dans l’enclos des cerfs », souligne-t-il dans sa déposition. Des 15 cerfs qu’il possède, l’un était particulièrement agressif. « C’était le mâle dominant et il s’appelait Garçon », a-t-il indiqué dans sa déposition.

Le jour du drame, il se trouvait à la maison lorsqu’un employé est venu l’avertir que la victime avait été agressée par un cerf. Il s’était alors rendu sur place avec son fusil. « J’ai vu Garçon en train d’attaquer Jayantee à coups de corne ». Il dit avoir demandé à l’autre employé de faire diversion pour attirer l’attention de l’animal. Très vite, Garçon s’est placé dans la ligne de mire de Joseph France Michel Fayolle. L’animal est abattu d’une balle au cou. La victime, elle, gisait dans une mare de sang. Joseph France Michel Fayolle a appelé la police.

Le prévenu a concédé dans sa déposition qu’il n’y avait pas d’écriteau pour avertir qu’il est dangereux d’approcher les cerfs. Pas plus qu’il n’y avait de cadenas aux portes des enclos de cerfs. Confronté au fait qu’il ne détenait pas de permis, le prévenu a expliqué qu’il n’en avait pas besoin ayant moins de 25 bêtes sur sa ferme. S’il a concédé que cet incident aurait pu être évité, il a soutenu que « Garçon, étant le mâle dominant, il a voulu protéger ses femelles ». Jayantee Jhugur est morte d’une exsanguination suivant la lacération des vaisseaux fémoraux. Elle avait aussi plusieurs côtes fracturées.

 

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