Moonsamy Chinnapen, 52 ans, succombe quatre mois après un accident «Linn bien soufer», pleure la fille de la victime

Il s’est battu durant près de quatre mois en soins intensifs avant de partir sur la pointe des pieds au début de cette semaine. Le 21 mars dernier, Moonsamy Chinnapen, 52 ans, avait été renversé par une voiture à Rivière-du-Rempart. En trois ans, c’est le troisième décès qui afflige cette famille de Mon-Loisir.

« Mo papa inn bien soufer », dit la fille de la victime, âgée de 17 ans. Elle ne cesse de repenser aux dures épreuves auxquelles son père a dû faire face. Moonsamy, aussi appelé Viden, avait un fils. « J’avais un grand frère. En 2020, il est mort subitement. Cette disparition nous a profondément bouleversés », explique l’adolescente.

Viden avait dû prendre son courage à deux mains pour remonter la pente et s’occuper de sa fille. Il travaillait au Jardin de Pamplemousses. Mais alors que les choses commençaient à s’arranger, un autre drame a touché la famille. « Un neveu a perdu la vie percuté par une voiture dans la région de Piton », indique notre interlocutrice. Ils avaient pu faire leur deuil, mais le manque de ces deux êtres se faisaient sentir. 

Qui aurait pu imaginer qu’après toute cette souffrance, le destin allait leur jouer encore un mauvais tour ? Le 21 mars, Viden rentrait du travail à motocyclette. Il était à Rivière-du-Rempart, au niveau de Mon-Songe, quand une fourgonnette arrivant dans le sens opposé, après avoir doublé une voiture, l’a percuté de plein fouet. Projeté sur le bitume, Viden avait été grièvement blessé. 

Le motocycliste a été placé en soins intensifs à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam, à Pamplemousses. « Durant un mois, il était inconscient. Puis on l’a changé de lit. Il ne pouvait ni parler correctement ni manger. On a dû faire preuve de patience. On se servait d’une seringue pour lui donner à boire. Il parlait doucement et communiquait principalement en faisant des signes », raconte sa fille. Avec sa mère, elles se faisaient un devoir de ne manquer aucune visite. « J’allais le voir presque tous les jours. Si je ne pouvais pas m’y rendre, c’est ma mère qui se rendait à son chevet » poursuit-elle. 

Durant quatre mois, les proches de Viden se sont relayés à l’hôpital. Toutefois, son état de santé s’est détérioré. Lundi, à l’heure des visites, alors qu’il était avec sa fille, le quinquagénaire a poussé son dernier souffle. « Mo pann gagn lokazion koz ek mo papa. So lavi inn ale devan momem. Linn mor dan mo lame », pleure l’adolescente. L’autopsie a révélé que la victime avait succombé à une septicémie.