L'excitation grandit dimanche autour du stade de Lusail, terminus d'un Mondial-2022 atypique et décrié au Qatar, à l'approche de la finale (19h00) entre l'Argentine de l'astre Lionel Messi et la France de la comète Kylian Mbappé, chacune tendue vers le rêve d'une troisième étoile.
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Bien avant le coup d'envoi, le parvis de l'enceinte flambant neuve de près de 90.000 places, symbole de la démesure de l'émirat gazier, commençait à se colorer d'une multitude de maillots blanc à rayures bleu ciel, les supporters argentins cherchant encore pour certains désespérément à se procurer un précieux billet.
Les Français, minoritaires en tribunes, ont eux aussi rendez-vous avec l'histoire: "Pour l'éternité", lance aux Bleus le journal L'Equipe, en s'arrêtant aussi sur "le défi d'une vie" pour Messi.
Avec son dribbleur génial, l'Argentine peut "mettre fin à 36 ans de frustration" en Coupe du monde, rappelle La Nacion. Le duel avec Mbappé retient l'attention du quotidien argentin Clarin: c'est "l'autre finale" entre "la star qui est déjà une légende contre le crack qui veut absolument hériter de son trône".
Devant la masse des bouillants supporters argentins, deux ambitions vont entrer en collision à Lusail pour une finale en apothéose qui prodiguera ivresse d'un côté, détresse de l'autre, un grand classique de la narration sportive.
Le livre d'or de la Coupe du monde retient le visage des vainqueurs, de Mario Kempes (1978) à Hugo Lloris (2018) en passant par Diego Maradona (1986) et Zinédine Zidane (1998), figures historiques de l'Albiceleste et des Bleus. Qui apparaîtra sur la prochaine page?
Quatre ans après Moscou, la France peut s'adjuger un deuxième titre d'affilée, une performance inédite depuis le Brésil de Pelé, Vava et Garrincha en 1962. Ses espoirs reposent en partie sur Mbappé, bientôt 24 ans, qui a fait du Mondial son "obsession".
- "Être prêt à souffrir" -
Les Bleus sont arrivés au Qatar dans la brume de résultats décevants, touchés par des doutes tactiques et submergés par un torrent de blessures. Mais ils se sont transformés en monstre froid qui a enjambé les obstacles les uns après les autres avec résilience, solidarité, et l'expérience des rescapés de Russie (Olivier Giroud, Antoine Griezmann, Raphaël Varane...).
"Ce qu'on a réalisé, c'est très fort, mais c'est le dernier match le plus difficile", a lancé le capitaine Lloris, conscient qu'il faut "être prêt à souffrir, à faire les efforts, à se surpasser malgré la fatigue".
Le gardien de Tottenham fait face à un ogre du football mondial. Au crépuscule de sa carrière, Messi (35 ans) rêve de s'offrir en dessert le seul trophée qui lui manque pour devenir, enfin, le "Roi Leo", 36 ans après le titre du "Dios" Maradona.
Le génie aux sept Ballons d'Or est accompagné d'une armée à son service: ses lieutenants Rodrigo De Paul et Alexis Mac Allister au milieu, le "soldat" Nicolas Otamendi et son associé Cristian Romero en défense, le robuste gardien Emiliano Martinez et la surprise offensive Julian Alvarez.
Il sera également poussé par l'élan fantastique de dizaines de milliers de supporters, intenables à Doha depuis plus d'un mois.
Ces "hinchas" bruyants et surchauffés "nous donnent le sentiment de jouer en Argentine", assure "Dibu" Martinez. "Nous avons le meilleur public du monde, ils espèrent qu'on leur apporte du bonheur et cela nous touche", appuie le sélectionneur Lionel Scaloni.
"Nos adversaires seront sur le terrain, pas en tribunes", rétorque Didier Deschamps, capitaine de la première étoile en 98 et entraîneur lors de la deuxième en 2018.
- Ombre du virus -
Et le patron des Bleus a d'autres soucis. La circulation d'un virus au sein de son groupe a touché cinq titulaires potentiels ces derniers jours, notamment en défense.
Comme Ibrahima Konaté et Kingsley Coman, Raphaël Varane n'a repris l'entraînement collectif que samedi -les dernières nouvelles dimanche étaient toutefois rassurantes concernant le vice-capitaine.
La température va monter progressivement d'ici au coup d'envoi, à 16h00, d'une finale inédite dans l'histoire de la compétition.
Le coup de sifflet final consacrera le génie de Messi ou la précocité de Mbappé, les deux têtes de gondole du Paris Saint-Germain sous bannière qatarie, lors de cette finale organisée le jour de la fête nationale du Qatar.
Le petit émirat gazier, visé par de nombreuses polémiques extra-sportives, s'offre une exposition maximale à l'issue de la première Coupe du monde organisée dans le monde arabe, diffusée aux quatre coins du globe et disputée devant un parterre de chefs d’État.
Le président français Emmanuel Macron est ainsi arrivé à Doha, a indiqué dimanche matin l'agence de presse qatarie QNA. "On remet ça?", a-t-il écrit dans un message sur les réseaux sociaux accompagné d'une vidéo des célébrations vécues dans le vestiaire après la demie.
© Agence France-Presse
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