L'Allemagne sera-t-elle victime de la malédiction des champions du monde en titre ? Ils ont été éliminés au premier tour du Mondial trois fois sur quatre au XXIe siècle. Une défaite samedi contre la Suède condamnerait la Mannschaft presque à coup sûr.
Après la France 2002, l'Italie 2010 et l'Espagne 2014, l'Allemagne 2018? "Ca n'arrivera pas", a sèchement répondu Joachim Löw à un journaliste qui lui rappelait les déboires des précédents champions, après la défaite inaugurale 0-1 contre le Mexique.
A l'heure d'éviter une catastrophe historique (la Mannschaft n'a jamais quitté un Mondial avant les quarts de finale depuis 1954), le sélectionneur devra recomposer au moins sa défense.
Le pilier de la charnière centrale Mats Hummels souffre d'une vertèbre cervicale et va probablement céder sa place, soit à son coéquipier du Bayern Niklas Süle, soit au défenseur de Chelsea Antonio Rüdiger.
Löw ira-t-il plus loin dans le renouvellement des cadres? C'est la question que tout un pays se pose après la sortie ratée contre "El Tri", où les Allemands ont cumulé des erreurs tactiques grossières en défense et un manque de créativité et d'efficacité désespérant en attaque.
Plus de joker
Le sélectionneur n'a en tous cas annoncé aucune révolution, au contraire: "Pourquoi douterais-je de mes joueurs?" a-t-il demandé, lors de la conférence de presse d'avant-match à Sotchi. "Ok, nous avons subi cette défaite contre le Mexique mais nous ne devrions pas tout jeter par la fenêtre alors que nous avons connu bien des succès ces trois ou quatre dernières années. Nous ne devons pas commencer à douter de notre style de jeu. Si l'équipe montre sur le terrain son talent et ses qualités, nous gagnerons".
Il faudra aux Allemands venir à bout de Suédois en pleine confiance, qui rêvent des 8es de finale en cas de résultat favorable dans l'autre match.
"C'est le genre de match qu'on attend dans une vie, dans une carrière entière, et pour lequel on travaille", a lancé leur sélectionneur Janne Andersson.
Dans le camp des Allemands à Sotchi, sous le soleil de la Mer Noire, après l'auto-critique du début de semaine on cultive désormais la pensée positive. "Nous devons gagner, nous n'avons plus de joker", admet le milieu défensif Sami Khedira, très décevant dimanche.
Les Belges peuvent passer
Jamais depuis 1982 l'Allemagne ne s'est trouvée en position d'être éliminée d'un Mondial dès le deuxième match. Cette année-là, après une surprenante défaite d'entrée contre l'Algérie, elle s'était ressaisie et avait tout de même atteint la finale.
Dans l'autre match du groupe, les Mexicains voudront rester sur leur élan contre la Corée du Sud, le petit Poucet de la poule F. Eux aussi visent les 8es de finale.
Auparavant, le premier match de la journée opposera, dans le groupe G, la Belgique à la Tunisie. Comme les Mexicains, les Belges peuvent faire un pas de géant vers la qualification s'ils battent les Tunisiens, dans un groupe où l'Angleterre et le Panama se rencontreront dimanche.
Les Diables Rouges restent sur vingt matches sans défaite et sont convaincus que l'heure est venue pour leur génération dorée - Eden Hazard, Kevin De Bruyne, Romelu Lukaku, Thibaut Courtois - de concrétiser enfin les promesses non tenues ces dernières années.
S'ils gagnent, ils aborderont plus sereinement la "finale" de ce groupe G contre l'autre favori, l'Angleterre, le 28 juin, pour déterminer -a priori- qui terminera premier.
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