La gifle est encore cuisante. Le Brésil, humilié il y a quatre ans par l'Allemagne (7-1), défie la Serbie mercredi pour une place en huitième du Mondial-2018, où il pourrait retrouver les champions du monde allemands qui jouent eux leur qualification contre la Corée du Sud.
La Seleçao et la Mannschaft voudront s'inspirer de l'Argentine, autre monument malmené, qui s'est qualifié sur le fil (2-1 contre le Nigeria) et rencontrera la France en 8e de finale.
Les Brésiliens ont l'avantage de jouer en soirée à Moscou (18h00 GMT) en connaissant le résultat des Allemands à Kazan et leur place finale après les matches de la fin d'après-midi (14h00 GMT). Puisque les équipes des groupes E et F sont destinées à s'affronter en huitièmes de finale, la Seleçao retrouvera la Mannschaft si les deux sélections, dans l'une ou l'autre poule, finissent respectivement première et deuxième.
Mais difficile de croire que dans une Coupe du monde, on puisse doser ses efforts, au risque d'être tout simplement éliminé! D'autant que le Brésil a grand besoin d'un match abouti contre la Serbie, pour assurer sa qualification comme pour reprendre confiance après deux premières rencontres fébriles (1-1 contre la Suisse, 2-0 contre le Costa Rica).
"Le plus important pour nous est de commencer à décoller à ce moment précis de la compétition", a résumé le latéral brésilien Fagner. "Nous abordons un match très important contre la Serbie. Si nous parvenons à concrétiser tout ce que nous savons faire, je suis sûr que le groupe prendra confiance et saura se montrer fort dans les moments décisifs."
C'est limite inhumain
Car pour l'instant, l'équipe de Tite a les jambes qui flageolent, à l'image de sa star Neymar, tombé en larmes et à genoux après avoir marqué son premier but du tournoi vendredi.
Victime de la pression, selon l'ancien international brésilien Rai : "C'est limite inhumain", a souligné le champion du monde 1994 dans une interview avec l'AFP. "Parfois, on l'impression que c'est un extraterrestre, mais non, c'est un être humain."
Sous la menace de la Suisse (4 pts), opposée à un Costa Rica déjà éliminé, la sélection brésilienne (4 pts) peut se contenter d'un nul contre la Serbie (3 pts) pour décrocher sa neuvième qualification d'affilée depuis l'introduction des huitièmes de finale en Coupe du monde en 1986.
Mais tergiverser mercredi ne serait pas la meilleure manière de se préparer mentalement à recroiser l'Allemagne, quatre ans après la demi-finale du Mondial-2014 perdue à domicile sur le score humiliant de 7 buts à 1.
Ce jour-là, les cadres brésiliens avaient failli et on se demande encore quelle part de ce traumatisme trotte encore dans les têtes...
A l'inverse, l'Allemagne de Joachim Löw a montré une force de caractère exceptionnelle samedi en domptant in extremis la Suède sur une frappe d'anthologie de Toni Kroos (2-1). Tout autre résultat aurait sans doute éliminé les tenants du titre, qui semblent revenus d'entre les morts et bien décidés à conserver leur couronne.
Pas le moment de ruminer
La Mannschaft (3 pts) est assurée d'une qualification pour les huitièmes si elle bat la Corée du Sud (0 pt) par au moins deux buts d'écart. Si elle n'y parvient pas, son destin dépendra du résultat de l'autre match de la poule F, entre le Mexique (6 pts) et la Suède (3 pts).
Et recroiser le Brésil, vainqueur 1-0 à Berlin en match amical en mars, ne semble faire ni chaud ni froid aux Allemands.
"Ce n'est pas le moment de ruminer cette question, il y a beaucoup de scénarios possibles dans chaque poule", a balayé Löw. "Nous devons affronter la Corée du Sud pour être sûrs d'être présents au tour suivant et ensuite, tout sera ouvert. Nous prendrons ce qui se présentera."
En 2014, Neymar s'était blessé en quart de finale et avait cruellement manqué contre les Allemands. L'histoire serait-elle différente cette année avec la superstar la plus chère du monde (222 M EUR), à condition que "Ney" ne prenne pas mercredi un nouveau carton jaune synonyme de suspension ?
On brûle de le savoir, mais pas sûr qu'Allemands et Brésiliens aient envie de se recroiser si tôt...
© Agence France-Presse
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