Monde carcéral - Alimentation : la prison déterminée à devenir autosuffisante

Chaque année, les détenus consomment environ Rs 7 millions de poulet. C’est ce qu’a indiqué le commissaire des prisons Vinod Appadoo, jeudi matin, lors du « Passing Out Parade » des 146 nouveaux gardiens. « Les détenus consomment uniquement des cuisses et des blancs. Dorénavant, ils devront tout consommer », a-t-il ajouté. Son souhait : « Je veux que l’État ne dépense rien sur les prisonniers. »

Ses propos affichent clairement ses ambitions. Un des objectifs que veut atteindre l’administration carcérale dans les années à venir : l’autosuffisance alimentaire. Elle l’a d’ailleurs déjà fait en matière de pains, mais c’est loin d’être suffisant. Elle ne veut plus dépendre de l’État pour l’achat de la nourriture destinée aux détenus des sept pénitenciers du pays.

Pour atteindre son but, elle compte donner un nouveau souffle à la production d’œufs, à l’élevage d’animaux et à la plantation de légumes à la prison ouverte de Richelieu. Celle-ci accueille une centaine de détenus, qui ont fait preuve de bonne conduite ou qui sont en passe de retrouver la liberté. Ceux-ci sont initiés à des travaux manuels comme l’élevage, la production d’œufs et l’agriculture en prison. Aujourd’hui, à la prison de Richelieu, on cultive des carottes, des pommes de terre et des choux, entre autres. On y élève aussi des cabris, des canards, des vaches et des poules destinées à la consommation, sans compter qu’on y produit des œufs.

La palme de la plus grande production de poules revient à la prison de Petit-Verger. Ce n’est que dans le courant de l’année que la production de masse a débuté dans ce centre pénitentiaire. « Les prisons doivent être rentables. Je fais tout pour diminuer les coûts qu’ils engendrent. Notre production de légumes est de 40 %. Les prisonniers font de l’élevage de poules. Nous avons approché un contracteur concernant l’abattage des poules. Je ne veux plus que l’État dépense de l’argent avec les prisonniers », a expliqué Vinod Appadoo.

Cigarettes : l’administration serre la vis aux prisonniers

L’administration pénitentiaire s’est lancée dans un combat concernant l’élimination des cigarettes au sein de la population carcérale. Cette mesure fait suite aux recommandations du rapport de la Commission d’enquête sur la drogue. Depuis environ deux mois, les gardiens ne sont plus autorisés à entrer dans la prison avec leurs cigarettes. Le personnel administratif entend épuiser la cargaison destinée aux détenus et commercialisée dans la cantine de la prison. Une fois le stock épuisé, des « mesures strictes » seront introduites pour interdire toute réception de cigarettes par les détenus par le biais de leurs proches.