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À Mon-Choisy Trou-aux-Biches: 70 enfants propriétaires de duplex de la NHDC

Le ministre Soodhun visitant des appartements de la NHDC après le début de l’enquête.
Une enquête, commanditée en juin 2015, révèle que sur les 174 duplex construits à Mon-Choisy et à Trou-aux-Biches, 70 appartiennent à des enfants. La commission anti-corruption sera appelée à se pencher sur ces cas. Les cadres de la National Housing Development Company (NHDC) semblent avoir été bien inspirés en choisissant les noms des duplex construits à l’intention de la classe moyenne sur des terres de l’État à Mon-Choisy et à Trou-aux-Biches. En effet, sur les 174 propriétaires des appartements des blocs ‘Le Corsaire’ ou ‘Le Flibustier’, 70 étaient encore des mineurs au moment de l’acquisition. C’est ce qui ressort du rapport d’une enquête commanditée en juin dernier par le ministère du Logement et des Terres après qu’il a découvert que nombre de ces maisonnettes ont été laissées à l’abandon. On en compte 33 à Mon-Choisy et 14 à Trou-aux-Biches. Sur les 76 acquéreurs des duplex au ‘Flibustier’, 24 étaient des enfants, contre 36 sur les 98 propriétaires répertoriés au ‘Corsaire’, souligne le rapport rédigé par Robin Appaya et ses assesseurs. Parmi l’on retrouve les deux enfants d’Eshan Khodabacus, ancien Managing Director de la NHDC, et ceux de 10 cadres de cet organisme, dont la mission première est de construire des logements destinés aux plus démunis de la société. Le ministère du Logement et des Terres va soumettre le rapport Appaya à l’Independent Commission Against Corruption (Icac) d’ici quelques jours, car il explique comment des responsables de la NHDC ont délibérément contourné des conditions d’achat afin que leurs enfants soient propriétaires de ces maisonnettes. En premier lieu, le conseil d’administration de l’organisme avait rejeté, en août 2004 et en mai 2005, une demande d’Eshan Khodabacus pour permettre à des salariés de la NHDC de se porter acquéreurs de ces maisons.

Décision non communiquée

Cependant, la décision du conseil d’administration n’a jamais été transmise au comité de direction chargée de la vente de ces duplex. Une circulaire a même été placardée sur le ‘notice board’ de la NHDC pour inciter les salariés à s’intéresser à ces duplex, dont la vente devait servir à financer des logements sociaux. Les conditions d’achat que le comité de direction a édictées n’ont pas été suivies à la lettre non plus. Il était, entre autres, stipulé que tout nouvel acquéreur devait se présenter à un entretien pour certifier qu’il n’était pas propriétaire d’une maison. Comment se fait-il que 70 mineurs se soient retrouvés propriétaires ? En fait, il n’y a jamais eu d’interview et ce sont les cadres de la NHDC et deux hauts fonctionnaires au ministère du Logement et des Terres qui se sont précipités sur les ventes faites sur un ‘first come, first serve basis’ entre janvier et mai 2004. La commission anticorruption sera ainsi appelée à enquêter sur ces deux fonctionnaires qui ne sont autres qu’un actuel Permanent Secretary et le député travailliste Osman Mahomed. Celui-ci a fait l’acquisition d’un duplex en 2006, alors il aurait été « seconded for duty » à la Housing Division du ministère du Logement et des Terres. « Je n’ai jamais été impliqué dans le fonctionnement de la NHDC, sauf en 2010 quand j’ai été nommé Managing Director. Quand j’ai démissionné de la Fonction publique, j’étais ingénieur au ministère des Infrastructures publiques », explique Osman Mahomed.  Il rappelle qu’un Fact-Finding Committee a déjà été institué sur ce dossier et attribue des motivations politiques derrière le rapport Appaya. « Je suis en train d’organiser une réunion dans ma circonscription. Il est clair qu’on veut m’éclabousser. Je ne vais pas me laisser faire », déclare-t-il.
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