La passion de Mohammad Bashir Beeharry pour les pirogues est inconditionnelle. Cela fait vingt ans qu’il construit des modèles réduits de manière artisanale pour les vendre aux touristes et aux Mauriciens. Rencontre.
Les embarcations que fabrique Mohammad Bashir Beeharry sont aussi vendues en Europe. La relève sera assurée par son fils Ahsan Lall Beeharry.
« J’avais acheté une embarcation pour la revendre, mais elle s’est abîmée. Alors je me suis mis à la réparer. Elle est devenue plus jolie et le client était satisfait. C’est ainsi que l’idée de construire des pirogues miniatures m’est venue », explique Mohammad Bashir Beeharry. Il a son atelier à la route Nicolay à Port-Louis et vend ses produits au marché de la capitale. Auparavant, il avait des employés, mais pour l’heure il n’en a pas. C’est son fils qui l’aide à écouler les produits qu’il fabrique. Il aime la perfection. « Li tro amani », dit son fils en souriant.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"23406","attributes":{"class":"media-image alignright size-full wp-image-37266","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"1067","alt":"Mohammad Bashir Beeharry"}}]]Outre les touristes qui achètent ses produits, il y a aussi plusieurs ministères qui passent des commandes. Mais en ce qui concerne les touristes, ce n’est plus comme auparavant. « Avant la crise économique, mes fidèles clients venaient au pays chaque année, mais avec la crise tel n’est plus le cas. Maintenant c’est tous les deux ans », dit-il.
Les produits de l’artiste sont aussi vendus dans les pays européens comme la Belgique et l’Angleterre. « Il y a des commerçants de ces pays qui viennent au pays pour acheter des bateaux et les revendre dans leur pays », dit-il.
Ses pirogues sont aussi vendues dans des magasins. « Des commerçants mauriciens viennent acheter des pirogues pour ensuite les vendre dans leur magasin qui se trouve dans de grands centres commerciaux », ajoute-t-il.
Mais avec tristesse, il souligne qu’il n’exporte plus des bateaux au pays du soleil levant. « Auparavant, on exportait dix bateaux chaque semaine au Japon, mais tel n’est plus le cas. Il y a des Chinois maintenant, mais le plus gros souci c’est la communication. Ils n’arrivent pas à comprendre l’anglais », explique-t-il.
Un de ses plus beaux souvenirs c’est quand l’ancien footballeur italien Marco Materazzi est venu dans son étal pour acheter un objet souvenir et des chapeaux.
Selon Ahsan Lall Beeharry, la compétition se fait rude dans le domaine. « On a dû diversifier nos activités. Outre les pirogues, on a aussi d’autres souvenirs du pays qu’on vend à nos clients à un prix abordable », précise-t-il. Son père Mohammad ajoute que c’était plus facile de travailler auparavant, car il y avait un boom économique.
Il s’est fait une réputation dans ce domaine grâce à son réseau de contacts. « J’ai des amis à travers le pays et de bouche à oreilles les gens ont découvert mes produits », raconte-t-il. Son courage et sa détermination l’ont aussi aidés à se faire un nom.
Selon son fils, il y a des commerçants malhonnêtes qui ne savent pas travailler et quand un client n’est pas satisfait alors c’est l’image de Maurice qui en pâti. « On doit savoir comment exporter un produit », fait-il observer. Avec un large sourire, il fait ressortir que quelqu’un lui a dit qu’il y aura tout le temps des personnes qui achèteront des modèles réduits de pirogue, car c’est un beau souvenir.
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