Un père de famille reproche à sa femme d’avoir déserté le toit conjugal pendant cinq ans, les laissant derrière, lui et leurs deux fils. Il souhaite divorcer pour pouvoir tourner une page de sa vie. Si la procédure a tardé jusqu’ici, c’est parce que son épouse était introuvable. Elle ne s’était pas non plus présentée en cour au moment venu. Si la femme confirme avoir quitté le toit conjugal, elle affirme que la faute revient à son mari.
Publicité
Mohit (prénom modifié) a vécu pendant cinq ans sans avoir de nouvelles de sa femme. Puis un beau jour, elle est ré-apparue dans sa vie et celle de leurs deux fils. « J’ai eu un choc. Elle était accompagnée de sa mère. Cette dernière m’a adressé quelques mots pour me dire que sa fille rentrait au bercail. Je n’ai pas adressé la parole à ma femme. Elle m’a posé quelques questions, mais je ne lui ai pas répondu. Elle ne nous a même pas demandé pardon à moi et aux enfants », raconte le père de famille qui habite le Sud.
Mais le retour de la femme à la maison après ces années d’absence au cours desquelles ses enfants ont tenté de l’appeler n’a pas plu à ces derniers. Rohan (prénom modifié), l’aîné, s’est réfugié dans sa chambre, sans adresser la parole à sa mère. Après deux jours, sentant bien qu’elle était indésirable dans la maison, la femme de Mohit a fini par prendre ses vêtements avant de repartir. Sollicitée pour sa version (voir encadré), elle affirme que c’est son mari qui est responsable de tout ce qui est arrivé.
Procédure de divorce
Autre son de cloche de Mohit qui aujourd’hui ne souhaite qu’une chose : divorcer au plus vite. Il avait déjà entamé des démarches en ce sens, mais elles n’ont pas abouti. D’abord parce que sa femme était introuvable à l’époque. Puis il y a le fait qu’elle ne s’est jamais présentée devant le juge malgré des convocations. Maintenant qu’elle a refait surface, compte-t-il poursuivre la procédure de divorce ? « Plus que jamais », répond-il.
« Je veux divorcer pour le bien-être de mes enfants. Ils ont grandi. Ils doivent bâtir leur avenir. La maison nécessite des travaux d’agrandissement et de rénovation. Mais vu que nous sommes mariés civilement, cela risque de poser problème. Je veux que le divorce soit effectif et que ma femme s’en aille après avoir obtenu la part qui lui revient. Je ne veux pas courir le risque qu’elle revienne un jour pour me réclamer la moitié de la maison alors que c’est moi qui ai tout investi dedans », explique-t-il.
70 appels à sa mère
Si aujourd’hui Mohit semble pouvoir prendre du recul par rapport à cette histoire, cela n’a pas toujours été le cas. Il avait 50 ans quand sa femme a quitté le toit familial en 2014. Il martèle que la décision qu’elle a prise ce jour-là n’a pas été sans conséquences sur lui et ses fils. Son aîné Rohan avait 18 ans à l’époque. Au réveil, il a découvert que sa mère n’était plus là. Son père lui a alors appris qu’elle était introuvable depuis 6 heures. Il est vrai que la femme de Mohit travaillait mais elle ne sortait jamais aussi tôt.
La surprise a laissé place à l’angoisse. Où avait-elle pu se rendre ? Désespéré et inquiet, Rohan s’est mis à appeler frénétiquement toutes les personnes chez qui sa mère aurait pu se rendre. Mais avant cela, il a tenté d’appeler sa mère elle-même. « Je lui ai téléphoné pas moins de 70 fois, depuis le matin jusqu’à 17 heures. Ça sonnait mais elle ne prenait pas l’appel », raconte Rohan. Fou de rage ou de désespoir, il a cassé son téléphone portable.
Selon ses dires, il n’a jamais vraiment ressenti l’amour de sa mère pour lui. « Elle n’a jamais montré de l’affection à mon égard. Certes elle prenait soin de nous. Mais je n’ai pas connu cet amour maternel et cette chaleur d’une maman auxquels ont droit les enfants. » Aujourd’hui âgé de 23 ans, Rohan est un beau jeune homme doux et bien élevé.
Mohit confirme que son fils aîné a terriblement souffert de cette histoire. « Mon second fils a lui aussi été très marqué par ce drame. Il était en Grade 7 (Form I) quand cela s’est produit. Il est allé au collège pendant quelques mois. Puis il a cessé ses études. Il n’arrivait plus à se concentrer », raconte Mohit. Son fils cadet est aujourd’hui sans emploi. « Les choses auraient pu être différentes pour lui s’il avait continué ses études. Hélas, cet incident familial a gâché sa vie. Heureusement que mon aîné a fait ses études jusqu’au School Certificate et qu’il a trouvé du travail dans l’hôtellerie », relate Mohit.
Le père de famille n’a-t-il rien vu venir ? « Elle était une femme normale. Autant que je sache, elle n’avait connu aucun traumatisme pendant l’enfance ou l’adolescence. Notre mariage avait été ‘arrangé’ par un oncle. J’avais 30 ans et elle 18. Tout s’est bien passé. Il n’y a eu aucune objection de la part des deux familles. Pourtant, je n’avais pas de travail fixe à l’époque. Je vivais grâce à des petits boulots chez les gens. »
Pas la moindre dispute
Selon ses dires, pendant toutes ces années de vie conjugale, il n’a jamais eu de problème avec sa femme, pas même une dispute. « Je suis quelqu’un de tranquille. Même quand elle est revenue à la maison après cinq ans d’absence, je ne me suis pas comporté de manière violente envers elle. Je ne lui ai pas dit le moindre mot », déclare-t-il.
N’a-t-il jamais songé à refaire sa vie ? « Non », répond Mohit avant d’ajouter : « J’ai préféré me sacrifier pour mes deux enfants. Pour moi, le chapitre était clos. J’avais d’ailleurs le soutien de mes enfants. » Rohan le confirme : « J’ai dit à mon père que nous devions rester soudés, que nous ne devions pas perdre espoir et que nous serions capables de nous débrouiller seuls. »
La femme de Mohit : «C’est de la faute de mon mari»
Contactée par la rédaction de Le Dimanche/L’Hebdo, l’épouse de Mohit l’a accusé d’être responsable de tout ce qui est arrivé. « Oui, je suis partie, mais c’est de sa faute », a-t-elle déclaré sans vouloir s’attarder sur la question. N’a-t-elle pas ressenti du chagrin pour ses deux fils quand elle est partie ? « Oui. Mais je me suis arrangée pour que mon second fils vienne avec moi. Sauf qu’après un certain temps il est retourné vers son père », répond-elle.
Que s’est-il passé quand elle est revenue à la maison après cinq ans d’absence ? « Il y a eu un gros bouleversement. Une fois mon second fils a lancé quelque chose sur moi, mais c’est son père qui avait été blessé à la tête. C’est triste que mon fils ait agi de la sorte. Auparavant il était très attaché à moi. Je présume que les choses ont bien changé maintenant… » confie la femme.
Quid du souhait de Mohit de divorcer ? Elle a affirmé qu’elle réfléchit toujours à la question.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !