Mœurs : battue par son concubin pour avoir repoussé ses avances

« Je ne sais pas si je vais pouvoir supporter cette situation », confie Justine*, qui se dit victime de violence domestique. Cette femme, âgée de 33 ans, accuse son concubin Pascal* de l’avoir battue et d’avoir tenté de l’étrangler le lundi 28 mai 2018 parce qu’elle a repoussé ses avances sexuelles. La femme, qui a eu deux enfants de lui, dit ne plus savoir quoi faire pour sortir de cette situation. 

Pour bien comprendre son histoire, il faut remonter à 15 ans de cela. Elle a fait la rencontre de Pascal. Tous deux se sont mis en concubinage pour vivre à Pailles. « Il buvait. Il rentrait tard et il a rapidement commencé à me frapper », indique Justine. 

Elle espérait que les choses changeraient avec l’arrivée de leur premier enfant, puis du second. Mais rien n’y a fait. « J’ai dû retourner chez ma mère. Pascal trouvait toujours le moyen de me faire revenir. Nous finissions par nous remettre ensemble pour nos enfants. » Son compagnon a ensuite des démêlés avec la justice. « En 2015, il a été condamné à cinq mois de prison », confie Justine. Sauf qu’à son retour, il a recommencé à la battre. « J’ai dû réclamer une Protection Order », confie la mère de famille. Elle a pris son courage à deux mains pour le quitter définitivement. 

« Il a refait sa vie avec une autre, mais il refusait que je refasse la mienne », déplore Justine. L’an dernier, son concubin s’est retrouvé derrière les barreaux. Il y a trois semaines, il est sorti de prison. « Il a commencé à me harceler à tel point que j’en ai parlé à sa concubine lors d’une rencontre », explique Justine. Elle a alors cru que cela le calmerait. « Il a débarqué à la maison. Il m’a dit que l’autre femme l’avait mis à la porte car je lui avais dit qu’il me harcelait. J’ai été obligée de le reprendre chez moi. » 

Pascal n’avait pas changé. « Li kontinye bate pou nanye », dit Justine. Le lundi 28 mai 2018, elle s’est réveillée en sursaut. Il était 3 heures. « Il a voulu avoir des relations sexuelles. Je lui ai dit que je ne pouvais pas car j’étais indisposée. Il a insisté. J’ai refusé. Il s’est mis en colère et il m’a frappée avant de tenter de m’étrangler avec une chaîne. » 

Justine s’est réfugiée dans la cuisine. « Linn pran enn brok linn tap lor mo latet. Apre linn kraz brok-la lor latab. Linn donn mwa enn kalot. » Toute cette violence a réveillé leur fille de dix ans et leur fils de cinq ans. « Il est allé les border. J’en ai profité pour aller au poste de police de Pailles. » 

Lorsque les policiers ont débarqué, Pascal n’était plus là. Il a été arrêté plus tard. Il a été traduit en cour correctionnelle de Port-Louis sous une accusation provisoire de violence domestique. Il a écopé d’une amende de Rs 5 000. L’homme est retourné vivre chez Justine.

*Les prénoms ont été modifiés