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Mœurs: abus sur les enfants : l’escalade

Le nombre de cas d’abus sur les enfants rapportés à la Child Development Unit a connu une hausse ces cinq dernières années. Le Défi Plus est en présence de chiffres qui interpellent. Décryptage…

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Ils ont entre cinq et 18 ans. Ils ont été violés, abandonnés par leurs parents, forcés à mendier ou à se prostituer… De nombreux cas d’enfants ayant subi des abus de toutes sortes ont été rapportés à la Child Development Unit (CDU) du ministère de l’Égalité des genres entre 2011 et 2015. Ainsi, 3 181 plaintes pour violence physique ont été enregistrées, avec une moyenne de 650 cas par an. Fait notable : en 2015, il y a eu 165 plaintes formulées contre des mères et 110 contre des pères. Par ailleurs, de 2011 à 2015, il y a eu 1 886 plaintes pour abus sexuel. Le crime le plus rapporté : les relations sexuelles avec mineur de moins de 16 ans. Plusieurs cas de négligence ont également été rapportés. La CDU a enregistré 4 432 cas en cinq ans. Rien qu’en 2015, les officiers de l’organisme ont enquêté sur 1 030 cas.  Quant aux cas d’abus psychologique et émotionnel, ils se chiffrent à 7 374 depuis 2011, dont 995 ont été enregistrés en 2015. Anooradah Pooran, présidente de l’Association pour l’éducation des enfants défavorisés, estime qu’il y a un manque d’écoute et de dialogue au sein de la famille, ce qui pousse les jeunes à se renfermer. Si les autorités ne prennent pas de mesures concrètes, les chiffres risquent d’augmenter dans les années à venir, affirme-t-elle. [blockquote]« Les parents doivent assumer leurs responsabilités. »[/blockquote] Elle est aussi d’avis que « pour maîtriser la situation, nous devons constituer un comité avec les parties concernées. Le gouvernement ne réussira jamais seul. De plus, il faut encadrer les ONG et apporter du soutien aux travailleurs sociaux ». Anooradah Pooran réclame un durcissement de la loi, ainsi qu’un changement d’attitude de certains officiers de la CDU. « Cela encouragerait d’autres personnes à dénoncer les abus sur des enfants, car les chiffres ne reflètent pas la réalité. Plusieurs cas ne sont pas rapportés. » Pour Edley Maurer, coordinateur de l’ONG SAFIRE, le ministère ne doit pas se fier uniquement aux cas rapportés pour évaluer la situation. « La situation sur le terrain est bien plus alarmante que les chiffres de la CDU. La majorité des cas ne sont pas rapportés », affirme-t-il.  

Mubarak Boodhun, PS au ministère de l’Égalité des genres :« Les psychologues et les officiers de la CDU effectuent un suivi énorme » Il s’est longuement attardé sur le rôle des effectifs du National Children Council et de la CDU sur le terrain, quand il a fait sa déposition devant la commission d’enquête sur la drogue, le lundi 18 juillet. Interrogé à sa sortie, Mubarak Boodhun nous a confié que tous les cas rapportés à la CDU sont pris très au sérieux : « Les officiers de la CDU sensibilisent les jeunes et les parents sur les fléaux qui rongent la société. Les cas sont pris au sérieux et nous ouvrons une enquête. Tous les enfants victimes d’abus bénéficient d’un suivi psychologique. Il y a un énorme travail qui est fait. »

 

Rita Venkatasawmy, Ombudsperson for Children :« Chaque jour, un enfant est victime d’abus sexuel » Les cas rapportés reflètent-ils la réalité ? Définitivement. C’est clair qu’il y a une hausse du nombre de cas d’abus sur des enfants. Je reçois le rapport de la police tous les mois et je peux vous dire qu’il y a un enfant, par jour, qui est victime d’abus sexuel. Ce sont des cas qui sont rapportés à la police. Comment empêcher ces abus ? Nous ne devons pas nous contenter d’organiser des causeries. Il faut miser sur la prévention et travailler avec les parents, surtout ceux qui sont encore mineurs. La loi est-elle efficace pour protéger les enfants ? Nous ne pouvons pas dire qu’il y a un vide juridique. Nous avons des lois, mais il faut les appliquer. Qui plus est, il faut changer les mentalités d’abord. Le prochain Children’s Bill aidera énormément dans cette lutte. Ce projet de loi s’est inspiré de la Convention internationale des droits de l’enfan
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