Dreads au vent et savates dodo aux pieds, Gaëlle Bazire nous accueille dans son magasin Waterlust, fraîchement ouvert à Grand-Baie. La designer mauricienne, qui a lancé il y a un an sa marque Shameless, s’est forgée un nom dans l’univers du prêt-à-porter local. Rencontre.
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Guidée par sa passion pour la mode depuis son plus jeune âge, Gaëlle Bazire, 28 ans, est de ceux qui n’ont jamais voulu suivre les codes et faire comme les autres. La designer de la marque Shameless attrape sa première aiguille très jeune. « À huit ans, je fabriquais moi-même mes tenues et m’amusais à redonner vie à de vieux bouts de tissus que je customisais », nous confie celle pour qui la couture était, alors, qu’un loisir.
À l’adolescence, elle a un style bien à elle et se refuse de faire comme les autres. « J’étais une vraie accro des jeans. Je les découpais et les customisais à ma façon. Je n’ai jamais voulu être comme les autres et c’est toujours le cas aujourd’hui. Je changeais de style au gré de mes envies, un jour ‘girly’ et un autre ‘hippy’. » Mais après le bac, la jeune femme laisse tomber sa passion, se résiliant même à changer de voie après les études secondaires.
« Je me suis envolée pour Perth pour mes études supérieures en ‘Marketing & Management’. J’ai détesté ! », lance-t-elle. Durant cette même époque, Gaëlle fait la découverte d’un univers qui l’a tout de suite interpellée. « J’ai été au festival le ‘Perth Earth’. C’était un autre monde, les gens s’habillaient différemment. C’était un univers coloré qui dégageait toute une philosophie. Je m’y suis sentie libre », raconte la designer.
«Ma première marque ‘People of the Sun’, dont l’item phare était des tenues réversibles.»
Double coup de foudre au Perth Earth
Conquise par ce monde qui l’inspirait, Gaëlle fait en même temps la rencontre de l’amour. « J’ai tout laissé tomber pour m’installer à Melbourne. » Elle y obtient un diplôme en ‘Fashion and Design’ et retrouve, dans la foulée, son amour pour la couture. « Je me suis acheté ma première machine à coudre industrielle et je confectionnais des tenues que je revendais en ligne et dans des festivals. C’est là que tout a commencé. J’y ai lancé ma première marque ‘People of the Sun’, dont l’item phare était des tenues réversibles. »
Elle enchaînait, en parallèle, les différents festivals en Australie, où elle puisait son inspiration dans les forêts. Elle fera aussi face à un moment creux de sa carrière lors de laquelle elle décide de retourner au bercail. « Je n’avais aucune idée de ce que j’allais faire à Maurice et je ne voulais pas travailler pour les autres. » Convaincue que ses piercings, tatouages et ‘dreadlocks’ ne feront pas l’unanimité à Maurice, Gaëlle prend la décision de lancer sa propre marque, un mélange de psychédélique, décalé, boho et hippy.
Shameless et sans tabou
« C’était il y a un peu plus d’un an et, à ce moment-là, je n’avais aucune idée de ce que les Mauriciens allaient aimer ou pas. Shameless me représente bien : sans honte, sans gène et sans tabou. Il faut oser dans la vie », lance notre interlocutrice. Elle s’envolera ensuite pour l’Inde à la recherche de nouvelles inspirations. À son retour, elle placera ses collections dans plusieurs magasins à travers le pays.
« C’est lorsque je suis parvenue à mettre la main sur une bonne couturière, que tout s’est enclenché. J’ai placé mes vêtements dans quatre magasins. Puis, pendant un an, j’étais à la recherche d’un endroit parfait où installer ma boutique. » La rasta aux cheveux d’or jette finalement l’ancre à Grand-Baie et ouvre le magasin Waterlust. Elle y présente deux collections : une plus classique avec des vestes et des petites jupes aux motifs colorés et une autre plus inspirée de son univers.
« Une artiste mauricienne a dessiné des motifs pour ma collection de t-shirts, soit des mandalas, des geocircles et designs psychédéliques qui reflètent mon univers », souligne Gaëlle. Aujourd’hui, la designer a fait de Waterlust une plate-forme pour les entrepreneurs qui recherchent un espace pour exposer leurs produits. « On n’y retrouve pas moins d’une dizaine de marques internationales et locales. »
En attendant son prochain voyage, Gaëlle Bazire travaille déjà sur une nouvelle collection de « braless » en dentelle.
Credit Photo : Gilliane Soup.
Credit Photo : Jean Daniel Villiers.
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