Politique

MMM : Paul Bérenger craint un autre scandale financier

La Financial Services Commission n’a pas fait son travail. C’est ce que pense Paul Bérenger. Le leader du MMM est revenu sur l’affaire Quantum Global et a déploré « un manque de volonté politique » dans la mise en place d’une réforme électorale. Il était face à la presse, samedi à Ébène.

Publicité

Affaire Quantum Global

Cette affaire ressemble à celle d’Alvaro Sobrinho, selon Paul Bérenger. La compagnie Quantum Global, dit-il, enregistrée à Maurice sous le nom de QG Africa Investment Ltd, - dont la maison-mère est en Suisse -, appartient à un certain Jean-Claude Bastos de Morais. Paul Bérenger affirme que cet homme est un proche du fils de l’ancien Président angolais José Eduardo dos Santos.

Le fils Dos Santos, qui était à la tête du fonds pétrolier, vient d’être révoqué. Il est accusé d’avoir détourné Usd 500 millions. La compagnie QG Africa Investment Ltd gérait une partie de ce fonds. Selon Paul Bérenger, il faut en savoir plus.

En ce qui concerne notre pays, poursuit le leader du MMM, un article de la British Broadcasting Corporation (BBC) rapporte que Jean-Claude Bastos de Morais a investi à Maurice après une condamnation en Suisse. Les journalistes britanniques disent avoir contacté la FSC, mais l’organisme n’a pas voulu commenter. Jean-Claude Bastos de Morais a été condamné en 2011 pour crime financier. Or, dans l’article, le principal concerné dit que la condamnation n’a pas pris effet et qu’il a cessé ses activités à Jersey. Il a débarqué à Maurice quelques mois après.

Paul Bérenger souligne qu’il faut une enquête complète sur cette affaire : « Il s’agit d’une affaire qui concerne le service financier et il faut que le permis d’opérer de QG Africa Investment Ltd soit révoqué avant que les services financiers de la Grande-Bretagne ne prennent des sanctions. Ce serait un coup dur pour le pays ». Il dit savoir qui a fait pression sur le défunt Board of Investment (BoI) pour faciliter ce type d’investissement, dont ceux d’Alvaro Sobrinho.

Pas de réforme électorale sous SAJ

Paul Bérenger dit ne pas croire en une réforme électorale. Il souligne que la réponse de Pravind Jugnauth à la question de Rajesh Bhagwan à ce sujet est décevante. En 2017, le comité sur la réforme électorale s’est réuni une fois. « Mettre sir Anerood Jugnauth à la tête de ce comité n’est pas une bonne chose, car c’est la personne la plus rétrograde », affirme le leader mauve. Paul Bérenger rappelle que le comité n’a travaillé que sur le financement des partis jusqu’ici. Pour lui, le plus important, c’est « l’introduction d’une dose de proportionnelle ». Il est clair, selon Paul Bérenger, que « la réforme n’aura pas lieu ». Il fait le parallèle avec le système français et la proposition faite par le président Macron d’introduire 15 % de proportionnelle.

Le leader des mauves rappelle qu’à Maurice, entre 2000 et 2005, la Commission Sachs avait proposé un ratio d’un tiers de députés élus sous la proportionnelle. Le MMM était d’accord, affirme-t-il, « mais il y avait des blocages de la part du MSM ». En mars 2005, un Draft Constitutional Amendment Bill avait été circulé et proposait que 18 députés entrent au Parlement sous la proportionnelle. En avril 2014, un système avec 24 % d’élus sous la proportionnelle, soit 20 députés, avait été proposé. « Nous demandons que le gouvernement circule les deux Draft Bills de la réforme électorale, soit ceux de 2005 et de 2014. »

Selon Paul Bérenger, « aussi longtemps que le ministre mentor sera là, il n’y aura pas de réforme ». Il pense que si la réforme électorale ne se concrétise pas avant les prochaines élections, « il faudra voter une loi pour dispenser les gens de venir déclarer leur appartenance ethnique ».

Par ailleurs, Paul Bérenger apporte son soutien à l’athlète Jessika Rosun et dénonce « ceux qui font honte au pays ». Il dit que le gouvernement doit apporter tout le soutien possible à cette athlète. Il critique aussi la descente de l’Icac à la State House : « Il n’y a aucun respect pour la State House. Il s’agit quand même d’une institution. »

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !