MK, l’heure du renouveau ?

Avions en panne. Décollages sans bagages. Atterrissages dans la douleur. Des attentes angoissantes dans des aéroports régionaux et ailleurs. Des remontrances contre l’administration défilent sur les réseaux sociaux. Dans la matinée du samedi 16 août, l’observateur Alain Malherbe fait état d’un vol en provenance de Rodrigues vers Plaisance, et en conclusion, affirme que « l’épisode du (vol) MK131 n’est pas un accident isolé, mais le symptôme d’une crise structurelle profonde au sein d’Air Mauritius. Une compagnie où la sécurité du passager n’est plus une priorité ».

Face à la presse dans la journée du 15 août, Kishore Beegoo, le président du conseil d’administration, et le top management d’Air Mauritius, ont expliqué que la compagnie d’aviation remonte la pente, du moins sur le volet financier. Au premier trimestre de l’année financière 2025-26, pour la première fois en neuf ans, MK a réalisé des profits, soit de l’ordre de Rs 252,7 millions, contre des pertes de Rs 611,8 millions. Air Mauritius se vante de ces résultats en dépit de pannes récurrentes de ses avions.

Après avoir mis de l’ordre dans les finances, la direction se mettra à la recherche des meilleures options, celles qui sont les meilleures pour Air Mauritius et le pays à long terme. Une Expression of Interest mondiale sera lancée afin de sonder les compagnies d’aviation intéressées à devenir partenaires stratégiques pour la compagnie. Les prétendants, sur le papier, ne manquent pas, quand on prend en considération l’appétit de certaines grandes compagnies pour les transporteurs de taille moindre dans la région et en Afrique.

Est-ce la meilleure formule pour Air Mauritius ? Réponse d’un professionnel de l’industrie : « Des partenariats sur des lignes directes vers différents marchés ont plus de sens. De plus, un partenariat stratégique avec un unique opérateur majeur risque de survenir plus tard, quand Air Mauritius sera absorbé, au vu de ses faiblesses inhérentes. »

Pour un autre profession-nel : « Dans toute réflexion en cette direction, cela ne vaut pas la peine de chercher un partenaire stratégique qui viendrait avaler Air Mauritius. Il faut chercher un partenaire stratégique qui aidera à investir, à acquérir des équipements plus modernes, à ouvrir des lignes et à rationaliser, et à bénéficier d’avantages sur l’achat d’appareils, entre autres. »