Marie Missline Bonne, 85 ans, habitant route Bassin, Quatre-Bornes, croque la vie à pleines dents. Malgré son âge, elle s’occupe de sa maison, prépare ses repas et surtout prend soin de son jardin. Et oui, la toujours souriante Missline, qui a la main verte, est toujours aux petits soins avec ses fleurs et ses arbres fruitiers. La vieille dame passe le plus clair de son temps libre dans cette oasis de verdure car elle aime « cette communion avec la nature ».
Missline est mère de trois fils, notamment Lindsay, l’aîné qui vit en Australie, Christian, qui est décédé à 17 ans, et François, le dernier, qui est dans l’orchestre de la police. Elle raconte que la vie n’a jamais été facile pour elle.
« Ma famille était très pauvre. Nous habitions Plaine-Magnien. Mon père était maçon sur la propriété de Mon-Désert et ma maman est bonne et laboureur », nous dit-elle.
N'ayant pas les moyens de poursuivre sa scolarité et comme il fallait prendre soin des plus petits, elle a quitté l’école en seconde.
«Pou 10 sou, gagn enn kar delwil, ant 10 ek 15 sou, diri, 10 sou lafarinn, 5 sou dite, etc. On utilisait aussi la monnaie ‘chelin’ à la place du sou.»
« J’accompagnais maman parfois au travail », se rappelle-t-elle. « J’ai commencé à travailler à 14 ans. J’ai été tour à tour bonne à tout faire, nounou et cuisinière pour pouvoir subvenir aux besoins de la famille », dit l’octogénaire qui se rappelle de son premier salaire de Rs 10. « On ne pouvait dépenser nos sous à tout-va. Nous achetions des vêtements neufs que pour la fête de l’Assomption, la Pâques ou pour le Nouvel an. Une robe neuve pouvait coûter entre Re 1 et Re 1,25. Nous allions à la foire de Mahébourg pour nos achats et quand le tarif du transport a augmenté, nous y allions à pied », poursuit Missline, qui dira que pour eux, « Noël pa ti existe ».
Des moments difficiles, elle en a connus. « Quand ma mère allait travailler, elle me donnait 5 sous pour la nourriture pour la journée. Mo ti sanz manze toulezour. Enn zour mo manz dipin pou 2 kas ek 1 kas diber, enn lot zour mo manz dipin ek 1 kas legim ,swa mo manz sardinn ek pima konfi. Se koumsa ki mo ti p fer mo zour pase. Nou ti manz la patat dou, maniok, arwi, vyolet, sons Saint-Joseph ek kanbar, ki nou pi apel ‘sonz poupet’ », dit Missline.
Elle nous raconte aussi qu’on achetait des denrées alimentaires dans « korne papye zournal ». « Pou 10 sou, gagn enn kar delwil, ant 10 ek 15 sou, diri, 10 sou lafarinn, 5 sou dite, etc. On utilisait aussi la monnaie ‘chelin’ à la place du sou. Un ‘chelin’ représentait 25 sous et on pouvait bien se nourrir avec 25 sous. Aujourd’hui, des gens arrivent difficilement à se nourrir. Lavi aster inn vinn enn lux, me li bien amer », dit la vieille dame.
À 63 ans, Missline, après avoir pris sa retraite, a intégré un club de 3e âge. Elle fait des sorties à travers l’île et s’est aussi rendue en Australie. Aujourd'hui, elle passe son temps avec ses plantes. Son conseil aux jeunes : « Soyez patients, persévérants et obéissants. Respectez vous-même et respectez les autres. Si vous avez un travail à faire, allez droit au but.
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