Jeudi soir, vers 19 heures, Missier Moustass a rendu publiques trois conversations supposées impliquant directement le Premier ministre, Pravind Jugnauth. Les voix sont cette fois attribuées au Premier ministre sortant Pravind Jugnauth, à l’ancien Chef du Cabinet Nayen Koomar Ballah, et à l’ex-Speaker Sooroojdev Phokeer. Les révélations de ces échanges téléphoniques du trio portent toujours sur l’affaire du « Sniffing Gate ».
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Dans deux des trois bandes-sonores, on entend les voix attribuées par Missier Moustass à Pravind Jugnauth et Nayen Koomar Ballah. Les échanges portent sur un certain « Motadeen » et un certain « Katapermal ». « Mo krwar zot pe liez ek Rishi Pursem (Ndlr : un avocat) pou fer li fer sertin bann soz. Me bizin reazir vit. Bizin dir Motadeen-la donn so statement Ravi Yerrigadoo. Ravi pe atann la e sa Katapermal inn blok li laba ». À cela, la voix attribuée à Nayen Koomar Ballah répond : « Less mo koz ek Katapermal la ».
La troisième bande-sonore concerne Pravind Jugnauth et Sooroojdev Phokeer. Lors de l’échange, la voix attribuée à l’ex-Speaker informe le chef du gouvernement de la Private Notice Question au Parlement. Celle-ci, posée par le leader de l’opposition d’alors, Xavier-Luc Duval, portait sur l’affaire du « sniffing ». Ce dernier voulait savoir si le Premier ministre ou son bureau avait eu des discussions avec d’autres pays ou d’autres personnes pour installer des équipements d’écoutes téléphoniques. « Ena koreksion ki bizin aporte », demande la voix attribuée à l’ex-Speaker. À cela, l’autre personne répond : « To gete si kestion-la korek ». Ce, à quoi le supposé ex-Speaker rétorque : « Ziska ler li admisib. Lir li e si to a lez mo les li. Si bizin kas enn tibout dan kestion-la, nou fer li ».
Bureau du Premier ministre : « C’est extrêmement grave »
« Il faut savoir qui a enregistré. Il y a des lois qui autorisent des enregistrements sous certaines conditions spécifiques », devait-on déclarer, jeudi soir, au Bureau du Premier ministre, précisant qu’il s’agira de vérifier si les enregistrements sont authentiques ou si ce sont des enregistrements authentiques qui ont été manipulés. « La façon dont je l’entends, il semble que c’est carrément le Premier ministre qui a été placé sur écoute », poursuit le représentant.
« Cela démontrerait que cette personne, qui accuse tout le monde de l’enregistrer, est finalement celle qui enregistre tout le monde depuis le début. C’est extrêmement grave », insiste-t-il.
Selon le PMO, ce dernier développement vient prouver que le Conseil des ministres avait raison de mettre sur pied une commission d’enquête pour clarifier l’origine de ces enregistrements diffusés par « Missier Moustass » au compte-gouttes depuis exactement deux semaines.
« Il y a un petit malin, et tout le monde sait de qui il s’agit, qui est en train de faire des choses complètement illégales. On a maintenant la preuve concrète qu’il est derrière les écoutes, car la personne qu’il accuse d’écouter est elle-même écoutée », dit-on au niveau de la cellule de communication du Bureau du Premier ministre.
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