Miss World 2018 : « Après la cérémonie, de nombreuses personnes m’ont approchée et m’ont dit : Congratulations ! Mauritius, you deserve so much more »

Murielle Ravina a retenu l’attention des Mauriciens et des Rodriguais ces trois dernières semaines. La Miss Mauritius 2017-2018 a brillé lors de deux Head-to-Head Challenges, avant de se hisser dans le Top 30, puis le Top 12 du concours Miss World.

« La nouvelle m’est venue comme une agréable surprise. Tout le monde a d’ailleurs vu ma réaction. Je n’ai pu retenir mes larmes de joie. Je remercie le public et le jury d’avoir cru en moi. Après la cérémonie, de nombreuses personnes m’ont approchée et m’ont dit : Congratulations ! Mauritius, you deserve so much more », raconte Murielle Ravina après la finale de Miss World.

Elle révèle qu’elle a personnalisé sa robe off-shoulder rose avec une traîne qu’elle a confectionnée de ses mains. Le rose, dit-elle, est sa couleur préférée et porte-bonheur. Elle symbolise la féminité. L’annonce du Top 12 est survenue après le troisième passage. Lors de celui-ci, la Miss Mauritius a d’ailleurs été la première candidate à défiler. Distinguée parmi 118 candidates à ce prestigieux concours !

Vanessa Ponce de Leon, du Mexique, devient la 68e Miss World, alors que la première dauphine est Nicolene Pichapa Limsnukan. Murielle Ravina confie qu’elle a eu l’occasion d’échanger quelques mots avec la Miss World 2018 avant la cérémonie : « Je lui ai dit qu’elle était la deuxième femme à mériter cette couronne après moi. Elle a apprécié ma franchise. Vanessa Ponce de Leon a une très belle personnalité et son projet nous a tous émerveillés. Nous étions dans la même équipe. »

Un poids sur le cœur

« Pour la première fois et étonnamment, je n’étais pas stressée sur la scène. Je me suis consacrée entièrement aux répétitions et j’ai fait du mieux que je pouvais. Lors des précédents concours de beauté, je ressentais un poids sur le cœur. Tel n’était pas le cas samedi », ajoute-t-elle.

La Rodriguaise de 23 ans retourne à Maurice dans la matinée du mardi 11 décembre. Séjournant en Chine depuis le 7 novembre, elle a passé un mois intense en émotions. « Ce fut une expérience magique ! Cela m’a fait plaisir de découvrir un nouveau pays et une nouvelle culture. »

Murielle Ravina confie qu’elle doit sa réussite à ses proches et à ses amis. Ces derniers l’ont aidée à confectionner sa garde-robe, à l’exception de la robe de soirée. Elle remercie Maryse, sa couturière. Son costume national, inspiré de l’océan, était orné de perles, de coquillages et d’un filet de pêche. « J’ai toujours aimé l’univers de la mode. Je l’ai hérité de ma grand-mère. J’ai dessiné le costume et j’ai élaboré le haut avec l’aide d’une copine. La jupe a été cousue par Maryse », relate la jeune femme originaire de Pointe-Canon, à Rodrigues.

Premiers pas

Elle fait ses premiers pas dans l’univers des concours de beauté en 2011. élue Miss Marmite des îles, elle devient ambassadrice d’un restaurant. Quelque temps après, elle participe au concours Miss Ebony et est élue première dauphine. Plus tard, elle est retenue au concours de mannequinat Star du Catwalk. En 2012, elle est élue Miss Rodrigues et décroche une place parmi les finalistes de Miss Mauritius la même année. En 2016, l’étudiante en Sciences politiques et Relations internationales devient Miss UOM. L’année suivante, elle retente sa chance au concours Miss Mauritius et fait partie des douze finalistes.

Elle raconte que devenir Miss Mauritius 2017-2018 n’a pas été de tout repos. Elle a dû faire un choix difficile. « J’étais fraîchement élue Miss et je débutais dans une entreprise. Cependant, mon nouveau rôle de Miss exigeait d’y consacrer la majeure partie de mon temps. Et naturellement, la compagnie ne pouvait accepter mes absence fréquente. J’ai pris un emploi dans une autre entreprise, mais elle a mis la clé sous le paillasson peu après. J’ai donc décidé de me vouer entièrement à la couronne », relate Murielle. Elle doit toutefois continuer à subvenir à ses besoins. Comme elle aime les enfants, elle devient babysitter à partir de juin 2018.

« L’argent que je gagnais ne suffisait pas, mais je devais me contenter du peu que j’avais. J’ai fait des sacrifices. Ma famille et mes amis m’ont beaucoup aidée. L’organisation de Miss Mauritius a fait ce qu’elle pouvait. C’est triste que le gouvernement mauricien ne soutienne pas ce concours comme il le faudrait », dit-elle.

Outre la mode, Murielle Ravina apprécie la musique et particulièrement le R&B, le zouk, le reggae et les cantiques. L’art culinaire retient également toute son attention. Son péché mignon : l’ourite, à toutes les sauces ! « Les plats locaux m’ont manqué ! Dès que je rentre, la première chose que je ferai sera de déguster un bon petit plat bien de chez nous », annonce Murielle, qui raffole aussi du.

En janvier prochain, Murielle Ravina continuera la mise en œuvre d’un projet qui lui tient particulièrement à cœur : consolider l’éducation des enfants, notamment en les sensibilisant à l’importance de l’hygiène. Un dentiste a accepté de l’aider dans cette aventure à Rodrigues. Elle bénéficie aussi du soutien de Stars Agency, qui se consacre au social et à l’art, entre autres activités.

Sa grand-mère : « Elle est une vraie lumière dans ma vie »

Elles ont une relation fusionnelle. Murielle Ravina a grandi avec sa grand-mère Madeleine Allas, aujourd’hui âgée de 70 ans. « Je l’ai prise sous mon aile dès sa naissance et je l’ai traitée comme ma fille. » La maman de Murielle décède, alors qu’elle n’a que 12 ans. Madeleine élève alors seule Murielle et son frère Ephrahim, aujourd’hui âgé de 17 ans. « C’est une fille modèle, qui a toujours servi d’exemple à son frère. D’ailleurs, je n’ai jamais eu de problème avec elle. » Depuis que sa petite fille brille à l’international, Madeleine est une vraie star à Rodrigues. « On me demande si je suis bien la grand-mère de Murielle », lance-t-elle.

« Murielle est une vraie lumière dans ma vie. Quant à elle, elle me répond souvent qu’elle ne me remerciera jamais assez pour tout ce que j’ai fait pour elle. » Madeleine l’a suivie à chacun de ses pas.  « J’étais présente à tous ses sacres, de son premier concours Miss Marmite des îles à son diplôme. » Pour Madeleine, Dieu a un plan pour sa petite fille. « Elle a une bonne étoile qui veille sur elle. Qu’elle remporte le concours ou pas, nous sommes derrière elle. »