Depuis le samedi 25 février, Yashna Beeharry porte la couronne de Miss Environment International Indian Ocean. Elle veut que la protection de l’environnement soit l’affaire de tout le monde. Cette fille au grand cœur souhaite également militer pour la cause de la femme et des enfants. Rencontre.
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Svelte, pétillante et surtout très à l’aise devant l’audience, Yashna Beeharry, 24 ans, n’a pas laissé les membres du jury insensibles lors de la finale de Miss Environment, le 25 février.
« Je crois que c’est quand je me suis adressé à l’audience, lors de l’étape questions-réponses, que j’ai conquis le jury. J’ai parlé du besoin de venir en aide en contribuant au Télédon pour les sinistrés du séisme en Turquie et Syrie. C’est une cause que j’avais à cœur. Et j’ai mis tous mes talents de ‘public speaking’ à profit, pour convaincre le public », confie Yashna Beeharry. Elle a un degré en Economics and Law et elle est Research consultant pour une compagnie privée.
L’art oratoire est un domaine qu’elle maîtrise sur les bouts des doigts. Elle suit même des cours pour améliorer son aisance devant le micro.
L’art oratoire est une histoire qui dure depuis qu’elle est à l’école. Cette ancienne étudiante de Seewa Bappoo State Secondary School a participé à plusieurs compétitions lors desquelles elle devait s’adresser à un public.
« J’ai participé au Model United Nations, ainsi qu’à d’autres débats quand j’étais au collège. Idem pendant mes années à l’université. J’ai aussi été vice-head girl, class representative, etc. J’aime bien convaincre et m’adresser aux autres. La parole est un outil redoutable pour influencer et inspirer », confie-t-elle.
C’est son art de persuasion qu’elle a utilisé pour convaincre les Mauriciens sur les enjeux environnementaux. Car la protection de l’environnement est une des préoccupations de la nouvelle Miss. Et elle a plein de projets en tête !
« J’ai beaucoup de projets que je souhaiterais mettre en place. Et en premier lieu, je vais sensibiliser les habitants de mon quartier sur le recyclage. Je vais faire placer des poubelles dédiées un peu partout », avance cette habitante de Saint-Paul.
Un autre projet de Yashna Beeharry : la récupération de l’eau de pluie
« L’eau de pluie est renouvelable et gratuite. Le ‘rain harvesting’ favorise la végétalisation, la biodiversité et aussi à lutter contre le réchauffement climatique. Récemment la sécheresse a fait bien des dégâts, donc il faut commencer à songer à cette solution écologique », estime-t-elle.
Son terrain de chasse sera sans conteste les réseaux sociaux. « Je compte utiliser les réseaux sociaux comme outils pour faire passer des messages, sensibiliser, et regrouper les gens et plus particulièrement les jeunes. Il faut une sensibilisation dès le jeune âge pour parvenir à changer les choses. »
Toutefois elle concède qu’elle aura besoin de volontaires pour l’aider dans ses projets. Comme pour les campagnes de nettoyage, qu’elle compte mettre en place très prochainement.
« J’aurais besoin de mains pour m’aider à accomplir plusieurs de mes projets et j’espère que les gens répondront positivement. »
Sa mère : son inspiration
Née dans une fratrie de trois, Yashna Beeharry concède qu’elle doit sa réussite dans ses études à ses parents. Sa mère est son inspiration. « Ma mère ne sait ni lire ni écrire. Et elle s’est toujours sentie vulnérable vis-à-vis des autres, car les gens ont tendance à la juger. Et pourtant c’est une mère aimante qui n’a jamais laissé tomber ses enfants. Même si elle n’a pas reçu d’éducation, elle possède des qualités bien plus exceptionnelles. Je l’emmène partout où je vais, et on partage beaucoup de choses. Elle est mon inspiration. »
Les enfants et le social
Yashna Beeharry veut changer les choses ! Outre les projets environnementaux, elle souhaite se joindre à d’autres organisations non gouvernementales. « Les enfants, surtout ceux qui sont vulnérables, me touchent beaucoup. J’ai été la baby-sitter de deux petites filles pendant une année. La mère avait abandonné l’une d’elles et l’autre avait une mère très jeune. Je sentais que je devais faire quelque chose. Elles habitaient près de chez moi, mais ont déménagé par la suite. Je ne vais pas m’arrêter là. Je souhaite accorder du temps aux enfants et même aux parents vulnérables. »
Sur les fronts pour défendre les droits de la femme
« Je ne suis pas féministe, mais je souhaite me battre pour l’égalité des genres voire l’émancipation de la femme. La femme a certes évolué, mais il y a encore beaucoup à faire », souligne notre interlocutrice.
En tant que Research consultant, elle a noté qu’à Maurice comme ailleurs, surtout en Afrique et dans l’océan Indien, la femme peine à se faire une place dans la société. « Il y a toujours un sentiment de supériorité de la part de la gent masculine, dans plusieurs domaines. Ce n’est pas général, mais c’est parfois le cas. Il faut changer cette mentalité. D’ailleurs, mon plus grand rêve c’est de travailler pour les Nations unies et faire avancer la cause féminine dans les pays d’Afrique. »
Ses passe-temps : randonnées, mannequinat et lecture
« La nature me passionne. Je fais beaucoup de randonnées avec les amis. J’aime aussi lire, surtout les livres de développement personnel et de motivation. Je lis beaucoup de Robin Sharma et aussi les livres d’Eckhart Tolle. » Elle a découvert et a pris goût au mannequinat tout récemment. Le monde du glamour l’attire surtout parce qu’elle n’avait pas confiance en elle quand elle était plus jeune. « Plus jeune, j’avais de l’acné et je ne me trouvais pas belle. D’ailleurs, je ne croyais jamais que j’allais participer à un concours de beauté. Mais, je me suis dit qu’il n’y a pas que le physique qui compte et j’ai tenté ma chance. Depuis une année, j’ai découvert le mannequinat et cela m’a redonné confiance en moi. »
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