Mise en opération du Drug Users Administrative Panel : les toxicomanes sous méthadone seront aussi traités

Le ministère de la Santé est disposé à venir en aide aux patients sous méthadone qui continuent à se droguer. Ils devront au préalable en faire la demande auprès du Drug Users Administrative Panel.

Le Drug Users Administrative Panel (DUAP) sera opérationnel vers la première semaine du mois de mars. Les sessions de désintoxication démarreront immédiatement au centre psychiatrique Brown Séquard de Beau-Bassin. Les consommateurs de drogue arrêtés, dont l’usage de la substance illicite était uniquement à des fins personnelles, auront désormais le choix entre la voie judiciaire, impliquant des poursuites légales, et le traitement. Et selon nos recoupements, des patients sous traitement de la méthadone, mais qui continuent à consommer de la drogue secrètement, pourront eux aussi se faire désintoxiquer. 

En effet, le ministère de la Santé et du Bien-être est disposé à leur venir en aide. Mais ces consommateurs sous méthadone doivent au préalable formuler une demande auprès des responsables du DUAP. Les demandes seront étudiées minutieusement. Chaque cas, fait-on comprendre, sera examiné individuellement en raison des traitements spécifiques qui seront accordés.

« Il y a de multiples raisons qui peuvent pousser un patient sous méthadone à rechuter. C’est la raison pour laquelle il est important de connaître ces raisons. Au niveau du DUAP, nous allons faire en sorte d’accorder un traitement taillé sur mesure aux patients afin qu’ils puissent guérir complètement de l’enfer de la drogue sans avoir recours à la méthadone comme traitement », souligne-t-on à l’hôpital psychiatrique de Beau-Bassin. 

On indique, dans la foulée, que les patients toxicomanes qui sont sous traitement de la méthadone, mais qui envisagent de se désintoxiquer, doivent toutefois se responsabiliser pendant et surtout après la cure. Nos tentatives pour connaître le nombre approximatif de patients sous méthadone soupçonnés de consommer de la drogue sont demeurées vaines. 

Le traitement, visant toutes les drogues, sera uniquement dispensé à l’hôpital psychiatrique Brown Séquard. La cure de désintoxication comprend environ une dizaine de programmes variés, incluant le traitement à la méthadone, au suboxone, à la naltrexone ; la thérapie familiale, le counseling, entre autres. Environ quatre psychiatres, une dizaine de psychologues et douze médecins généralistes seront affectés à ce programme de désintoxication. Environ cinq ONG, telles que Lakaz A et le centre Idrice Goomany, seront sollicitées pour collaborer avec le ministère de la Santé et du Bien-être dans la mise en œuvre de ce projet. 

Les représentants du DUAP redoublent d’efforts pour entamer les premiers traitements dès la première semaine de mars. Une réunion s’est tenue mercredi dernier, suivie d’une autre ce lundi. La mise en place des procédures administratives est 
en cours.

« Le processus de désintoxication, qui s’annonce comme un parcours de longue haleine, vise à offrir une seconde chance aux usagers de drogue. Ces individus, principalement des victimes, méritent d’être réhabilités et réintégrés dans la société », affirme-t-on au ministère de la Santé et du Bien-être.