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Ministère du Travail : la prise de décision de Business Mauritius est illégale, car les règlements ont force de loi

Business Mauritius conteste les mesures prises par le GM sur le dossier de la relativité salariale.

Le ministère n’a pas tardé à réagir suite à la note de Business Mauritius à ses membres sur la position à adopter sur les réajustements salariaux.

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La position du ministère sur… 

…le fait que, selon Business Mauritius, les règlements « ne sont pas conformes à la législation en vigueur »
Tous les processus pour apporter des règlements ont été faits sous l’égide du State Law Office (SLO). C’est un exercice très pointu où chaque clause a bien été analysée.

…la recommandation de Business Mauritius à ses membres de maintenir le statu quo
Cela démontre une prise de décision illégale parce que ces règlements ont force de loi. Du moment qu’ils sont « gazetted », il faut les appliquer. Toutes les entreprises qui vont à l’encontre de ces règlements seront en porte à faux avec la loi du Travail, commettront ainsi une infraction et sont sujettes à des poursuites. 

…la perception qu’on laisse une porte ouverte à cette situation dans la mesure où les entreprises ont jusqu’à décembre pour réajuster les salaires
À partir du moment que les règlements sont « gazetted », la loi est là. Il faut que les entreprises accordent leurs violons, car à la fin du jour, elles devront payer. Dans le cas contraire, elles seront en infraction. On leur a donné une période de moratoire pour payer les arriérés. Elles ont tout intérêt à payer les premiers mois de nouveaux salaires au mois de septembre. Nous n’avons pas repoussé la mesure, mais on a donné la possibilité aux entreprises de payer jusqu’à décembre si elles sont dans l’incapacité de tout décaisser d’un coup en fonction du nombre d’employés qu’elles ont. C’est juste un délai et non une porte de sortie. 

…Business Mauritius qui souhaite poursuivre le dialogue avec les autorités et trouver une « solution équitable » 
Le ministère du Travail a toujours adopté une politique de porte ouverte, que ce soit envers la plateforme tripartite, les syndicats et les membres du patronat. Le dialogue a toujours été là, de la genèse à la préparation du rapport sur la relativité salariale. Au cours des pourparlers sur l’augmentation du salaire minimum à Rs 23 000 pour les titulaires de diplômes et de Rs 25 000 pour les Degree Holders, il y avait des craintes. Nous avons expliqué dans quel contexte cela va s’appliquer. De même, le ministère a été au siège de Business Mauritius pour faire une présentation du rapport. Nous avons répondu à toutes les questions. Ce rapport a été préparé avec minutie depuis des mois et des mois en tenant compte des observations du patron et du syndicat avant de franchir l’étape cruciale de passer au Cabinet et d’être « gazetted ». 

…les actions que prendront les autorités envers les entreprises qui ne conformeront pas aux règlements passé le délai de décembre
Les employés pourront alerter le ministère s’ils n’ont pas reçu leurs ajustements. Le ministère vérifiera les informations, fera des inspections et s’assurera que la loi soit appliquée. 

…le fait que les entreprises qui paient déjà plus que ce que recommandent les RO n’auraient pas dû être concernées par la relativité salariale
Il y a eu une augmentation significative du salaire minimum. Du coup, les bas salaires ont presque rejoint les « middle salaries ». Le but de la relativité salariale est d’intervenir pour régler les distorsions causées par l’augmentation du salaire minimum entre les différents types de travailleurs. Pour ce qui est de ceux qui paient déjà plus de ce que recommandent les RO, il faudra maintenant analyser au cas par cas dépendant de la dimension des entreprises et du nombre d’employés.

Points de vue des syndicalistes

La CTSP envisage l’option d’une grève générale 

reeazReeaz Chuttoo, porte-parole Confédération des Travailleurs des Secteurs Publique et Privé (CTSP), ne mâche pas ses mots. Business Mauritius se sert de la même stratégie utilisée quand le rapport sur la catégorisation par occupation allait être publié en mars. « Les membres du patronat ont attendu le dernier moment pour dire qu’il s’y oppose, car il n’y a pas eu de consultations avec eux », explique-t-il. Aujourd’hui, poursuit-il, la Fédération patronale se sert de la même stratégie en disant qu’il n’y a pas eu de consultations au niveau du National Remunerations Board et du National Wage Council. « Business Mauritius essaie de gagner du temps jusqu’à les élections pour loger une affaire en Cour. Cela va provoquer du mécontentement et les travailleurs du secteur privé seront révoltés », prévient-il. Et d’ajouter : « Gouvernman pou sibir enn set back politik ki kapav inflians vot dan eleksyon. Business Mauritius pe challenge gouvernman pou pa pey travayer parski zot inn donn modord zot bann mam. Ankor enn fwa silans lopozisyon vedir boukou kitsoz pou travayer sekter prive ». La Confédération des Travailleurs des Secteurs Publique et Privé dit être sans le choix que de demander aux travailleurs qui ne recevront pas leur argent fin octobre d’entamer une grève générale, « car les règlements sont à l’Officiel et le gouvernement a dit qu’il fallait payer ».

Ivor Tan Yan, syndicaliste : « Le GM ne pourra pas atteindre ses objectifs économiques si les salaires n’augmentent pas » 

ivor« C’est incroyable et surprenant de voir Business Mauritius demander à ses membres de ne pas respecter les règlements pour le réajustement des salaires alors que cette organisation a pour mission de s’assurer du bon respect des lois par ses membres. Pourtant, le gouvernement a demandé à ce que ces mesures soient appliquées », commente, pour sa part, Ivor Tan Yan. Le syndicaliste soutient cependant que s’il y a déjà eu un rééquilibrage pour la relativité salariale à l’interne, les augmentations que recommande le gouvernement ne devrait pas avoir d’effet. « Pour les cas où les réajustements n’ont pas été faits pour les employés qui sont impactés par la perte de la relativité, il paraît naturel que la relativité doive être rétablie. Ce qui maintient la hiérarchie dans l’entreprise », soutient-il.  

Pour Ivor Tan Yan, Business Mauritius aurait dû « anticiper et protéger » ses membres contre l’inflation galopante. « Cette politique d’inflation, qui est encouragée et assumée par le ministre des Finances, ne peut pas être menée si les entreprises n’augmentent pas les salaires. Le gouvernement ne pourra pas alors atteindre ses objectifs économiques », avance-t-il. Le syndicaliste concède, cependant, que Business Mauritius a raison de dire que les augmentations de salaires devraient se faire en accord avec les cadres institutionnels (National Remuneration Board et Remuneration Orders). « Ce qui est regrettable, c’est que le présent exercice ait été réalisé sans aucune consultation avec le syndicat et le patronat », déplore-t-il.

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