La possession et la consommation de cigarettes en prison, que ce soit par les détenus ou par les gardiens, sont reconnues comme étant des « délits » hautement punissables par l’administration carcérale. Les détenu(e)s risquent plusieurs jours d’isolement, tandis que les gardiens seront traduits devant un comité disciplinaire.
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Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas dans les institutions pénitentiaires du pays. Il y a environ trois semaines, une lettre circulaire a été émise informant les détenus et gardiens de prisons que la possession ou encore la consommation du tabac est reconnue comme un délit grave aux yeux de l’administration. Le document, expliquent des sources à la prison, stipule également qu’une enquête « sera initiée s’il arrive que la moindre odeur de tabac est flairée dans les centres pénitentiaires ».
« La consommation, voire la possession de cigarettes est devenue un délit hautement punissable en prison, étant donné que l’espace a été classée non fumeur. Pour le moment, aucun détenu n’a été repéré avec, ou en flagrant délit de consommation de cigarettes. Si tel est le cas, il sera immédiatement traduit devant un comité disciplinaire et placé en isolement pendant un certain nombre de jours, dépendant de la gravité du délit », explique l’un des hauts gradés responsables de la prison de Beau-Bassin. Mais qu’en est-il des officiers des prisons ?
« Les règlements sont clairs depuis le début de l’année. La cigarette est interdite en prison pour les gardiens. Cette initiative vise à combattre la consommation du tabac en prison, mais aussi à freiner le trafic de cigarettes entre gardiens et prisonniers. Si un gardien est surpris avec des cigarettes, il sera dorénavant traduit devant un comité disciplinaire et des actions s’ensuivront », précise notre source.
Formations en cessation de nicotine
Des experts locaux en matière de cessation de nicotine, attachés au ministère de la Santé, pourraient être approchés par le département pénitentiaire. Des consultations seraient en cours à la prison centrale de Beau-Bassin. Ces experts ont été approchés afin de former le personnel médical concernant l’approche à adopter envers les prisonniers qui sont sous dépendance à la nicotine. L’introduction du nicotine patch n’est pas écartée pour les gros fumeurs.
« La situation est tranquille en prison. Aucune grogne n’est à déplorer. Les détenus mangent tranquillement et personne ne boude les repas pour le moment. On ne sait pas ce qui se prépare. Il se pourrait bien que des cigarettes soient en circulation entre les prisonniers, d’où le fait qu’ils sont silencieux. Mais au sein de la prison, nous sommes sur le qui-vive. Nous interviendrons immédiatement en cas de dérapage », fait ressortir un officier de la Correctional and Emergency Response Team.
Promotions retardées et privilèges enlevés
Le Dimanche/L’Hebdo a vainement tenté d’obtenir une déclaration du commissaire des prisons. Idem pour son adjoint, le DCP Jadagisen Rungadoo, ou encore la DCP Guneeta Aubeeluck. Le chargé de communication de la prison, Josian Babet, était également injoignable au téléphone. L’ACP Ravin Lugun, de l’administration carcérale, qui a été sollicité, a confirmé que la consommation de cigarettes par les détenus et gardiens est perçue comme une infraction aux règlements de la prison, conformément aux nouvelles mesures en vigueur depuis le 1er février.
Notre interlocuteur déclare que ceux trouvés coupables de possession (et consommation de cigarettes) peuvent notamment être dépourvus de leurs privilèges ou encore « perdre leurs grades ». Les officiers des prisons peuvent, précise-t-il, être sanctionnés sur le plan des promotions.
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