Selon une étude de Kantar, effectuée par Transparency Mauritius en collaboration avec le Canada Fund for Local Initiatives, un Mauricien sur deux pense que la sextorsion est une pratique habituelle pour gravir les échelons au travail, entre autres. Cette forme de corruption qui prend de l’ampleur, est considérée comme le deuxième problème majeur dans le pays. Qu’en pensent les Mauriciens ? Le Défi Plus a recueilli leurs avis.
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Yash Bhavish Jeetun : 21 ans, de Triolet
« La sextorsion est présente dans tous les secteurs - public et privé. Cette forme de corruption, dont la monnaie est le sexe, est en pleine expansion, surtout à l’ère numérique où il est facile de partager des images ou des vidéos intimes. Les victimes, ayant peur du jugement des autres, cèdent souvent aux chantages de leurs escrocs. Les Mauriciens ne sont malheureusement pas assez sensibilisés sur cette pratique. »
Madvisharan Kumar Conhye : 22 ans, de Nouvelle-France
« La sextorsion est un acte criminel et une forme de chantage où des informations ou des images sexuelles sont utilisées pour extorquer de l'argent à la victime. Selon la Cybercrime unit à Maurice, la sextorsion fait partie des infractions les plus courantes. Ce sont des cas sensibles. Le gouvernement devrait promulguer des lois plus sévères pour décourager cette pratique contraire à l'éthique. »
Junesh Dussoye : 21 ans, de Triolet
« La sextorsion est effroyablement courante à Maurice. On ne réalise pas l’envergure de cette nouvelle forme d’agression sexuelle. Les adolescents sont plus susceptibles d’en être victimes. L'absence de loi appropriée a fait que la sextorsion est devenue une pratique courante et les criminels demeurent impunis. »
Sunil Lalldharee : 61 ans, de Rose-Hill
« À l’ère de la technologie, on est plus susceptible de faire face à des dérives et la sextorsion en est une. Il faut redoubler de vigilance lorsqu’on partage des photos ou vidéos à caractère sensible. On ne peut faire confiance à quiconque. Cependant, je suis d’avis qu’il faut avoir une loi plus centrée sur le sujet afin de décourager ce genre de pratique malsaine. Cette forme de corruption faisant désormais partie de la liste des problèmes majeurs concernant le pays, elle doit alarmer les autorités concernées. »
Gaëlle Saminaden : 24 ans, de Beau-Bassin
« La sextorsion est très peu connue. Elle vise à faire chanter des victimes en retour de faveurs sexuelles. Elle est présente dans les secteurs public et privé et des institutions telles que les établissements scolaires. Cette forme de corruption a pris de l’ampleur avec Internet et la majorité des victimes souffrent en silence par peur de se faire juger. La sextorsion est très peu abordée et les lois ne sont pas assez sévères compliquant ainsi la tâche des victimes au niveau de la dénonciation »
Dhosheena Moojee : 20 ans, de Pointe-aux-Piments
« Je suis d’accord qu’il faut des lois plus sévères, car l’Internet joue un rôle prépondérant dans l’augmentation des cas de sextorsion. C’est très facile de faire connaissance sur les réseaux sociaux où des personnes font semblant de s’intéresser à vous. Alors qu’en fin de compte, le but, c’est de faire du chantage qui est un acte punissable. Il faut traîner en justice ceux qui menacent de diffuser les photos intimes de leurs victimes pour se faire de l’argent. »
Ali : 53 ans, de Port-Louis
« Je suis d’avis qu’avec l’évolution de la technologie, les cas de sextorsion sont devenus monnaie courante. La technologie est un outil à double tranchant. Dans les cas de sextorsion, c’est un poison. »
Sylvio : 64 ans, de Quatre-Bornes
« De nos jours, les gens font confiance trop facilement. On doit revoir nos rapports avec les autres, surtout lorsqu’on est dans un stade précoce de la relation. Mon conseil, surtout aux jeunes, serait d’observer l’attitude de votre partenaire afin de développer un bon jugement sur la personne. »
Keizer Sozé : 38 ans, de Vacoas
« Les cas rapportés à Maurice ne sont que la pointe de l’iceberg. La sextorsion ne date pas d’hier. Elle a toujours existé, sauf qu’on n'en parlait pas. Aujourd’hui, les Mauriciens sont un peu plus ouverts d’esprit pour aborder le sujet. »
Jeelani Azmutally : 53 ans, de Pamplemousses
« Le terme Sextorsion est encore méconnu de beaucoup de gens à Maurice. De ce fait, on doit éduquer et surtout briser le tabou autour du sujet afin de mieux attaquer le problème à la racine. Actuellement, je suis d’avis que l’ampleur du problème réside dans la stigmatisation. Rongées par la honte et craignant le jugement de la société, les victimes cèdent aux chantages, car elles ne peuvent dénoncer publiquement. »
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