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Micro-trottoir - Levée des subsides : comment font les Mauriciens pour gérer leurs budgets ?

Lors de la présentation du budget 2022-2023, Renganaden Padayachy, le ministre des Finances avait mis beaucoup d’accent sur le paiement d’une allocation de Rs 1 000 afin de soulager la population. Nombreux étaient ceux qui pensaient pouvoir sortir la tête de l’eau grâce à cette allocation, mais la levée des subventions sur plusieurs commodités est une véritable douche froide. De toute évidence, la somme de Rs 1 000 va fondre comme neige au soleil. Le Défi Plus a fait un tour dans la capitale pour découvrir comment les citoyens gèrent leurs budgets avec cette nouvelle vague d’augmentations. Voici le témoignage de dix d’entre eux.

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keshaveeKeshavee Chinapiel : 21 ans, étudiante de Curepipe

« Chaque jour, les Mauriciens continuent à perdre leur pouvoir d'achat. Ce gouvernement sera attendu au tournant par la population qui subit la cherté de la vie. Personnellement, chez moi, on achète en petite quantité les produits coûteux, comme le fromage, l'huile et le lait. Il n’y a pas que la classe ouvrière qui souffre. La classe moyenne a aussi du mal à gérer son budget ».


allamAadil Allam : 27 ans, vendeur de Port-Louis

« Avant, on pouvait se permettre d'économiser, mais maintenant c'est difficile. Le budget était déséquilibré avant même la levée des subsides. Aujourd’hui, c’est pire. La ligne entre la classe moyenne et la classe ouvrière est floue. Maintenant, il y a  deux extrémités  : les pauvres et les riches.  Il ne fallait pas enlever les subsides. En tant que citoyen, il est extrêmement difficile de vivre à Maurice, sauf pour les expatriés, etc. ».


verinicaVeronica Gery : 48 ans, femme au foyer de Tranquebar

« Ce n’est pas facile, mais on est obligé de faire avec. Chez moi, on achète moins produits, comme l’huile, dont le prix a doublé. Selon moi, le gouvernement doit revoir à la baisse certains produits, car c’est trop cher. Je pense aussi aux pensionnaires. Malgré l’augmentation de la pension, cela ne fait pas une grande différence ».


ajayAjay : 57 ans, huissier de Flacq

« Pour l’instant, j’arrive à gérer mon budget comme d'habitude, car je vis seul.  Toutefois, je suis au courant que ce n’est pas le cas pour tous. D’autres citoyens, surtout ceux qui ont une famille à nourrir et d’autres engagements subissent les conséquences. À entendre plusieurs personnes, c’est compliqué pour beaucoup ».

 


emilienEmilien Christophe : 35 ans, maçon de Port-Louis

« C’est très difficile et compliqué. J’ai trois enfants. Pour ne pas manquer les produits de base, je dois diminuer l’achat des provisions et réduire nos portions. Parfois, on saute des repas. Les fast-foods deviennent un luxe maintenant. L’allocation qu’a donnée le gouvernement ne suffit pas. En fait, cela ne sert pas à grand-chose ». 


bhansheeKunal Bhanshee : 35 ans, « attendant » de Montagne-Blanche 

« La vie est devenue pénible, car beaucoup de produits ont augmenté et on ne peut plus faire des économies. Moi, personnellement ma stratégie est d’établir une liste des priorités. Nous essayons de limiter les sorties. Nous vivons un temps assez incertain au niveau de nos finances ». 


edouardOlivier Edouard : 36 ans, clerc de Trou-d’Eau-Douce

« À chaque achat, il y a un choix à faire. Il faut sacrifier d’un côté pour palier à d’autres choses afin de ne pas trop déséquilibrer le budget. La situation est assez difficile. J’ai des enfants et d’autres engagements. Même le lait, il faut penser à deux fois avant d’en acheter tellement que c’est cher. De plus, les salaires à Maurice sont trop bas. Il faut les revoir ».


girishaGirisha Locknauth : 20 ans, étudiante de Grand-Gaube

« C’est un vrai coup dur pour tout le monde. Personnellement, la situation me stresse énormément, car je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait. Faut-il s’attendre à encore d’autres augmentations ? Dans ce cas, comment ferons-nous ? Mon budget est instable, tout comme notre économie. C’est un peu le cas pour beaucoup de Mauriciens, je suppose...».


bilkissFeroza Bilkiss : 52 ans, agent de sécurité de Plaine-Verte

« On n’a pas d’autres choix que de se serrer la ceinture. D’ailleurs, c’est ce que je fais depuis le confinement. Il faut que le gouvernement remette les subsides. Une boite de sardines est passée de Rs 25 à Rs 45, c’est grave. Malheureusement, on ne pourra pas arrêter de manger. Il faudra faire avec. J’espère que tout ira mieux par la grâce de Dieu ». 


marie reneeMarie-Renée : 56 ans, secrétaire de Sainte-Croix

« Nous devons faire avec, car on doit vivre. Je sacrifie sur certains produits. Au lieu d’acheter de la glace, je prends trois pommes pour compenser. C’est très dur, la vie n’est pas facile. Nous arrivons à nous ajuster pour joindre les deux bouts, mais il y a des personnes qui ne peuvent pas le faire. Le gouvernement aurait dû réfléchir avant d’enlever les subventions sur les aliments ».

 

 

 

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