Paul Bérenger se dit en faveur du droit de vote aux jeunes dès l'âge de 16 ans, une mesure déjà en vigueur dans certains pays. Le leader du MMM compte soumettre cette proposition à la Plateforme de l’Espoir. Qu’en pensent nos citoyens ? Est-ce que les adolescents sont prêts à prendre cette responsabilité ? Nous avons donné la parole à dix personnes qui ont accepté de nous livrer leurs opinions à visage découvert. Leurs avis sont mitigés.
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Sudesh Bissessur : 60 ans, chef de gare, Triolet
« À 16 ans, les adolescents sont vulnérables et influençables, sans oublier la crise identitaire qui vient avec la puberté. Ensuite, les jeunes de nos jours sont trop irresponsables pour voter à cet âge. L’idéal pour accomplir son devoir civique doit être de 18 ans comme c'est actuellement le cas ».
Usha Prayag : 38 ans, consultante en voyage de Quatre-Bornes
« Les adolescents de 16 ans sont encore des enfants qui ne connaissent pas grand-chose à la vie. Ils manquent la maturité nécessaire pour décider de l'avenir du pays. Selon moi, c’est davantage à 18 / 20 ans qu’ils commencent à s'intéresser vraiment à la politique ».
Yashna Bojam : 21 ans, travaille dans la vente, Bambous
« Je suis d’avis que l'âge actuel pour voter est idéal, car à 18 ans, nous sommes des adultes. Par contre, à 16 ans, on se permet d'être insouciant et on ne s’intéresse pas à la politique, comme cela a été le cas pour moi. Maintenant, je suis consciente que la situation dans le pays a des répercussions sur les citoyens et je réfléchis davantage avant de voter ».
Christelle Papillon : 41 ans, sales attendant, Port-Louis
« Selon moi, peu de jeunes vont s’intéresser à la politique à 16 ans. Ils risquent d’aller voter juste pour le plaisir ou parce que c'est nouveau pour eux. Ensuite, ils peuvent se laisser influencer par leurs parents. Je suis d’avis qu’à 16 ans, ils doivent se concentrer sur leurs études. Il y a plusieurs aspects à prendre en considération ».
Aqeel Karim : 27 ans, analyste financier de Terre-Rouge
« Avant de venir de l’avant avec cette proposition, il faut se demander si elle sera efficace ou encore le but derrière. Je pense qu’il est temps d'initier nos jeunes à la politique en l’incluant au cursus scolaire. De ce fait, ils comprendront mieux les enjeux et seront capables de faire le meilleur choix pour le pays. Ensuite, le taux d'abstention baissera. En revanche, abaisser l'âge du droit de vote à 16 ans sans préparation n'est pas une bonne idée ».
Ricardo Gabriel : 33 ans, travaille à son propre compte, Pamplemousses
« Je suis tout à fait d’accord avec cette proposition, car les jeunes d'aujourd'hui sont plus matures et très intelligents. Vu qu’ils forment partie de la population, il est normal de les autoriser à voter. On dit souvent que les jeunes sont l'avenir, alors, autant les faire confiance. Avec les divers médias, ils auront accès à des informations qui leur permettront de faire le bon choix. De surcroit, cette réforme peut inciter les jeunes à faire de la politique ».
Neermal Chatun : 42 ans, contracteur de l'Escalier
« 18 ans, c'est l’âge idéal pour voter, car les jeunes adultes commencent à comprendre la vie et ses implications. À l’heure actuelle, très peu de pays ont avancé l'âge de vote à 16 ans. Il faut donc avancer avec prudence ».
Galvyn Severe : 17 ans, étudiant, de Port-Louis
« Étant de cette tranche d'âge, je pense que les jeunes mauriciens ne seront pas intéressés à voter même s’ils avaient la possibilité de le faire. Toutefois, il se peut qu’ils se passionnent pour le sujet s’ils obtiennent le droit de vote. Cela pourrait être aussi une motivation pour que les politiciens et les ministres à faire davantage plus pour les jeunes en les encadrant »
Ritvik Bhaugeerothee : 20 ans, étudiant, de Montagne-Longue
« Accorder le droit de vote à 16 ans est une stratégie politique. Pour avoir le soutien des personnes âgées, il suffit d’augmenter le montant de la pension. Concernant les jeunes, les politiciens pourraient leur proposer des avantages fiscaux pour obtenir leurs votes. Il est donc totalement irresponsable de donner ce droit aux adolescents, car la politique est inexistante dans le syllabus. Bisin penser ki zot kapav faire pu zot pays et non pas ki zot pays kapav faire pu zot ».
Lirish Fokeerah : 20 ans, Clerk de New-Grove
« Je suis assez mitigé, mais je ne suis pas contre cette proposition. D’un côté, accorder le droit de vote à 16 ans, c'est avoir plus de votants. Il faut donc leur donner le choix, car les jeunes sont l'avenir du pays. Sur le long terme, on va assister à un rajeunissement de la classe politique. Mais de l'autre côté, ils sont influençables et risquent de voter comme leurs parents ».
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