Michael Ambolam, 37 ans, battu à mort sous le pont Latanier : son ami de beuverie, Jean Jessy Allas, arrêté pour meurtre 

• La police soupçonne la participation d’un second suspect

«Je veux que justice soit faite pour mon fils… » Marie Noëlle, la mère de Ras Michael Dan Ambolam, âgé de 37 ans, a le cœur meurtri. Ce dernier est mort après avoir reçu plusieurs coups à la tête. Son corps sans vie et en sang a été découvert mercredi matin, 10 juillet, sous le pont Latanier à Sainte-Croix. 

À ce stade de l’enquête, un premier suspect, Jean Jessy Allas, a été appréhendé pour meurtre et est actuellement en détention. C’est lui qui avait initialement alerté la police. Les limiers soupçonnent la participation d’un second suspect.

Selon les renseignements de la police, c’est vers 23 heures que cette agression mortelle aurait eu lieu. Mais ce n’est que vers 4 heures que les policiers du poste d’Abercrombie ont vu débarquer Jean Jessy Allas. Ce dernier avait du sang sur ses vêtements. Il a initialement expliqué aux agents qu’il dormait sous le pont et qu’à son réveil, il aurait été surpris de voir son ami Ras Michael Dan Ambolam au sol, inconscient et couvert de sang. Il ne respirait plus. 

Sans perdre un seul instant, les policiers se sont rendus sur place. Ils ont effectivement retrouvé le trentenaire allongé sur le côté, tenant un bâton dans une main. Son décès a été constaté. Les policiers ont tout de suite suspecté qu’il avait été victime d’une agression mortelle. D’ailleurs, l’autopsie de la victime, pratiquée par le Dr Prem Chamane, a révélé qu’il a succombé à une fracture du crâne causée par les coups reçus à la tête, ce qui confirme un cas de meurtre. Pour l’heure, les raisons derrière cet acte demeurent floues.

Jean Jessy Allas a été conduit en salle d’interrogatoire, soupçonné d’être l’auteur de cette agression. Entre-temps, les enquêteurs de la Criminal Investigation Division de Port Louis Nord, menés par l’inspecteur Lullith et les éléments du Scene of Crime Office, ont été dépêchés sur le lieu de cette découverte macabre.

Les limiers ont commencé par vérifier les antécédents de celui qui se disait être l’ami de la victime. Ils ont découvert que Jean Jessy Allas est fiché comme récidiviste et qu’il détient à son actif plusieurs cas d’agression et de vol. Lors de son audition, il a expliqué que la victime et lui avaient bu sous le pont Latanier.

Jean Jessy Allas a précisé que cela faisait trois jours qu’il s’y était installé. 

Mais par la suite, ses propos sont devenus incohérents. Il a affirmé avoir fait un rêve où il voyait quatre individus s’en prendre à la victime. Une version des faits qui n’a pas convaincu les hommes du SP Sam Bansoodeb. Jean Jessy Allas a été menotté. Au cours de la journée, il a comparu en cour de district de Port-Louis sous une accusation provisoire de meurtre avant d’être conduit en cellule policière. Il devra être de nouveau entendu sur ce qu’il s’est passé au cours de cette nuit fatidique.

Pendant ce temps, les proches de Ras Michael Dan Ambolam ont été alertés de ce drame. « Je suis allée à la morgue pour le voir. Il avait la tête en sang et était gravement atteint. Ils l’ont sauvagement agressé », déclare sa sœur Virginie, l’aînée de la fratrie. 

La victime vivait chez sa mère, Marie Noëlle, à Paul Toreau, Sainte-Croix. Ras Michael Dan Ambolam était un passionné de musique, confie-t-elle. « Yer (mardi) matin, linn vini, mo ti pe ranz lili. Monn deman li si li pou bwar tigit dite, li dir mwa wi. Li dir mwa korek li ale. Li pe al travay », nous dit-elle. Elle ne s’attendait nullement à apprendre le décès tragique de son fils.

 « Kan li pa lakaz kot nou mama, swa li vinn kot mwa ou kot mo ser », déclare Virginie. Mardi, Michael est parti travailler, ensuite il est allé rejoindre son ami Jean Jessy Allas. « Depi sa de trwa zour-la zot ti ansam. Zot abitie al bwar », précise-t-elle. 

Ras Michael Dan Ambolam était célibataire et ne manquait jamais une occasion d’être auprès de sa famille. « Il n’était pas SDF ni ne se droguait-il. Il lui arrivait d’être avec des amis, mais il rentrait toujours à la maison pour voir notre mère. Il travaillait honnêtement », ajoute sa sœur. 

Les obsèques de Ras Michael Dan Ambolam sont prévues pour ce jeudi après-midi. « Ceux qui lui ont fait cela doivent payer. Il n’a jamais eu de problèmes avec quiconque », insiste sa mère Marie Noëlle.