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MIC : la malversation présumée de Rs 300 M en faveur d’Apavou Hotels intéresse la FCC 

Mardayah Kona Yerukunondu, Ragen Swaminathan et Swadicq Nuthay.

La Financial Crimes Commission (FCC) est passée à l’offensive en convoquant vendredi d’anciens membres du conseil d’administration de la Mauritius Investment Corporation (MIC). Elle se penche sur une malversation présumée de Rs 300 millions impliquant la MIC et Apavou Hotels Ltd dans le cadre d’une transaction approuvée le 5 février 2024. 

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La Mauritius Investment Corporation (MIC) se retrouve au cœur d’une double tourmente. D’une part, l’Anti-Money Laundering Unit du Central Criminal Investigation Department (CCID) mène une enquête ayant conduit à l’arrestation de Jitendra Bissessur, son ancien Chief Executive Officer. Cette affaire concerne un « Equity Investment » de Rs 45 millions accordé à Menlo Park/Pulse Analytics à la veille des dernières élections générales. 

D’autre part, le vendredi 21 mars 2025, la Financial Crimes Commission (FCC) a intensifié ses investigations au Réduit Triangle. Son enquête, portant sur une malversation présumée de Rs 300 millions au préjudice de la MIC et en faveur d’Apavou Hotels Ltd, a conduit à l’audition de plusieurs ex-membres du conseil d’administration vendredi. 

Les enquêteurs cherchent à élucider les dessous du rachat de 70 % des actions d’East Coast Hotel Investment, propriétaire de l’hôtel Ambre du groupe Apavou, par la MIC. Cette transaction, d’un montant de Rs 2,4 milliards (48 millions d’euros), a eu lieu le 7 juin 2024. Mais elle présente une anomalie flagrante : malgré l’acquisition de 1 596 actions représentant 70 % du capital, la MIC s’est paradoxalement retrouvée en position minoritaire face au groupe Sun. 

Plus troublant encore : la transaction, qui s’élève à Rs 2,4 milliards alors que la demande initiale n’était que de Rs 2,1 milliards, n’a jamais été évaluée ni recommandée par l’Investment Committee de l’institution. Pourtant, elle a été approuvée le 5 février 2024. C’est ce que la FCC reproche justement à d’anciens membres du conseil d’administration. 

Après avoir examiné minutieusement, il y a quelque temps, le bilan financier et le rapport annuel mentionnant ladite transaction datant du 7 juin 2024, la FCC a convoqué d’anciens membres du Board le vendredi 21 mars 2025. Il s’agit de Mardayah Kona Yerukunondu, ancien First Deputy Governor de la Banque de Maurice, de Ragen Swaminathan, qui avait quitté son poste de Secretary for Public Service en 2021, et de Swadicq Nuthay, ancien Independent Non-Executive Director de la MIC. 

L’interrogatoire de Ragen Swaminathan et celui de Swadicq Nuthay se sont achevés vers 23 heures. Celui de Mardayah Kona Yerukunondu a pris fin vers 21h15. Face aux journalistes, il a affirmé n’avoir rien à se reprocher dans cette affaire. Il avait précédemment été entendu par l’Anti-Money Laundering Unit le 9 janvier 2025 concernant le versement controversé de Rs 45 millions à Menlo Park Ltd par la MIC. 

En sa capacité d’ancien Deputy Governor de la Banque de Maurice, il avait expliqué que les dossiers remis à la MIC étaient d’abord évalués par un comité d’investissement avant d’être validés par le conseil d’administration. Après son audition, il avait été autorisé à rentrer chez lui. 

À travers cette enquête, la FCC veut établir le rôle de chacun de ces individus dans cette malversation présumée de Rs 300 millions au préjudice de la MIC et au profit des intermédiaires. Ce que les limiers veulent surtout comprendre, c’est la décision inexpliquée de la MIC de céder 21 % de ses actions au groupe Sun une fois l’accord entériné. Cette manœuvre a considérablement affaibli sa position, la laissant avec une participation dévaluée et dans l’impossibilité de récupérer les fonds injectés. 

Les officiers de la FCC s’interrogent aussi sur les liens présumés entre l’ancien Grand argentier, Renganaden Padayachy, et Jitendra Bissessur. Ils examinent également le rôle joué par Verde Frontier Solutions Ltd, une tierce partie qui a agi comme « Transaction Advisor » auprès de la MIC. Ils veulent déterminer si une malversation présumée a eu lieu en faveur de ce facilitateur. Car cette société, dirigée par le couple Dirish et Venna Noonaran, est réputée très proche de Renganaden Padayachy. Ce qui soulève des questions d’éthique et de conflit d’intérêts potentiel. 
 

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