Le meurtre de Shobanand Bhoyroo a été prémédité. Rutil Sookun, 21 ans, a relaté dans les moindres détails aux enquêteurs pourquoi et comment il a fait pour en finir avec son voisin Shobanand Bhoyroo, le 11 mars à Ville-bague. « Il était la source des soucis de mon père Ranjiv Kumar Sookun à cause des eaux usées. Mo ti envi donn li enn leson », a-t-il admis.
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Lors de son interrogatoire, Rutil Sookun, a expliqué avec moults détails comment il a tendu un piège à la victime. Shobanand Bhoyroo, dit Kishore, est descendu le lundi 11 mars, d’un autobus et s’apprêtait à regagner sa demeure. Après avoir effectué quelques pas, l’homme âgé de 61 ans est tombé nez à nez avec son bourreau. Rutil avait bien pris soin de stationner son camion et sa fourgonnette devant sa maison pour barrer la route à son voisin.
« Une fois qu’il est passé devant moi, je lui ai donné un coup de poing au visage. Kishore a commencé à se débattre. Pour l’empêcher de crier, je lui ai ensuite mis un morceau de tissu dans la bouche. Je lui ai à nouveau donné un coup de poing, à la suite de quoi, il est tombé au sol. Il s’est mis à saigner. Je lui ai donné encore un coup de genou dans le ventre, il s’est évanoui », laisse-t-il entendre aux enquêteurs.
Rutil Sookun a ensuite pris la direction de Barlow pour rencontrer son père qui travaille comme chauffeur. Il lui a demandé Rs 1 500. Il s’est garé à Flacq pour s’acheter de quoi manger et à boire. Il a ensuite attaché le corps de Kishore avec une corde et lui a passé un vêtement au cou.
Selon les détails recueillis par les enquêteurs, Rutil Sookun a passé la nuit à Flacq jusqu’à 4 heures, le mardi 12 mars. Le corps de la victime était toujours dans la fourgonnette. Il s’est ensuite rendu à La Nicoliere où il s’est débarrassé du cadavre près d’un pont.
« Mo ti pe envi donn li enn leson, kass so lame et lipie. Li ti pe fer dominer avek mo fami », a avoué le suspect. La famille de la victime a signalé la disparition de Shobhanand Bhoyroo.
Son corps a été retrouvé dans un terrain boisé à Salazie. Il avait les mains attachées derrière le dos, la bouche recouverte d’une bande adhésive et un vêtement autour du cou.
L’autopsie a révélé qu’il a succombé à une « ligature strangulation ».
Ranjiv Kumar Sookun, 50 ans, père du jeune homme, a de son côté nié toute implication dans cette sordide affaire. Il dit avoir eu de vifs échanges avec la victime, mais assure qu’il ne lui a jamais fait de mal. Il sera de nouveau entendu en présence d’un avocat.
Mercredi, père et fils ont comparu en cour de Pamplemousses. Rutil Sookun a été inculpé provisoirement de meurtre, alors que son père a été inculpé de complot. La police a objecté à leur remise en liberté sous caution.
Au cœur de toute cette affaire, une histoire d’eaux usées qui dure depuis plusieurs années. Une plainte civile avait été enregistrée par Kishore, dont une sentence a été prononcée en cour. « La famille Sookun devait payer une amende de Rs 100 000, mais elle ne l’a pas fait. C’est alors que Ranjiv Kumar Sookun, père de Rutil a dû purger un mois de prison », raconte Pradeep Bhoryoo, l’un des frères de la victime. Il est ressorti le 7 mars dernier. Dès le lendemain, il y a eu une dispute entre les deux clans.
« Ranjiv Sookun était fou de rage contre mon frère après sa sortie de prison, le 7 mars. Sa femme et lui sont sortis à l’extérieur de leur maison et ont commencé à insulter mon frère. Ils ont eu une altercation et Ranjiv a menacé mon frère qu’il lui réglerait son compte ». Il y a eu une déposition faite à la police. Et lundi, la situation a atteint le point de non-retour. Les funérailles de la victime ont eu lieu mercredi.
L’enquête des limiers de la CID de Pamplemousses est menée par l’inspecteur Rambarrun et le sergent Forod, placée sous la supervision du SP Behary et le Divisional Commander du Nord l’ACP Dawoonarain.
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