Meurtre à Vacoas : Sandrine Rathbone a ordonné l’attaque depuis les toilettes du couple Sookur

Presram Sookur, un prêteur sur gage âgé de 77 ans, et son épouse Indira, 68 ans, ont été victimes d'un plan minutieusement calculé. Si, au départ, les cinq suspects avaient en tête de voler de l'argent, finalement, lors de leur passage dans cette maison à Clairfonds, Vacoas, ils ont laissé deux cadavres sur place. Cédric Kersley Beegun, Marie Sarah Selvina Bhundhoo, Nacir Bukreedun, Sandrine Rathbone ainsi que Jean-Marie Pascal Jacquette, ont reconstitué ce double crime. 

Le plan initial pour voler de l’argent appartenant au couple Sookur a été planifié à Chebel. C’est Cédric Beegun et Selvina Bhundhoo, locataires dans un appartement de Presram Sookur, qui ont sollicité Nacir Bukreedun et sa compagne Sandrine Rathbone pour « fer travay-la ». À son tour, cette dernière a initié Jean-Marie Pascal Jacquette à ce plan d’attaque. Quelques jours avant le drame, Sandrine Rathbone a prétexté rechercher un appartement en location. C’est ainsi qu’elle est entrée en contact avec Presram Sookur. Elle voulait rencontrer ce dernier dès le mardi 19 septembre dernier.

Mais comme il était presque 20 heures, Presram Sookur a refusé toute rencontre à cette heure tardive de la nuit. Le lendemain, jour férié, Sandrine Rathbone a contacté de nouveau Presram Sookur. Elle voulait à tout prix le rencontrer. Celui-ci a accepté de la recevoir.

Mo bizin al enn kou twalet 

Il est vers 18 heures quand Sandrine Rathbone a débarqué sur place à bord d’une voiture. Elle est accompagnée de ses quatre complices. « Ena inn rant dan box, zonn bess siez a laryer pou ki bolom-la pa trouve ena ankor dimounn dan loto », ont raconté les suspects à la police.

Sandrine Rathbone était en pleine négociation avec Presram Sookur. À cet instant précis, ils discutaient dans sa cour. Mais comment faire pour accéder à l’intérieur de la maison des Sookur ? Sandrine Rathbone avait des idées plein la tête. « Mo bizin al enn kou twalet », a-t-elle demandé. C’est ainsi que le prêteur sur gage lui a ouvert la porte de sa maison. Le septuagénaire ignorait que cette négociation pour la location d’un appartement n’était qu’un appât pour que les malfaiteurs puissent débarquer chez lui.

Une fois dans les toilettes de la demeure des Sookur, comme la porte principale était ouverte, Sandrine Rathbone a envoyé un texto à un de ses complices lui indiquant que la voie était libre. C’est à ce moment-là que la bande de quatre a fait irruption dans la maison des Sookur, terrorisant et agressant violemment le couple.

« Bizin tir zot manze »

Alors que les présumés meurtriers ont conduit de force Presram à l’étage à la recherche d’argent, les voleurs ont essuyé le refus de ce prêteur sur gage. « MRA inn sezi tou mo kas ». Mais en fouillant sa chambre, les malfrats ont mis la main sur une somme de Rs 50 000, un fusil, des balles et une montre. L’un des suspects a déclaré que c’est à cet instant qu’il a vu la victime à travers un miroir s’emparer d’un sabre pour essayer de se défendre.

Sans crier gare, Presram Sookur est violemment agressé par la bande sur différentes parties de son corps. Comme les voleurs ne portaient pas de masque, Sandrine Rathbone a ordonné à la bande d’éliminer les deux victimes. « Bizin tir zot manze ». C’est toujours à sa demande que les présumés meurtriers ont enfilé des paires de chaussettes pour couvrir leurs mains afin d’éviter de laisser des traces d’ADN sur les lieux du crime. Après avoir étouffé mortellement Presram Sookur, les malfaiteurs ont infligé le même supplice à son épouse Indira.

Le jeudi 21 septembre dernier, quand les policiers ont été alertés de ce drame, ils n’ont pu prélever d’empreintes dans la maison des Sookur. En effet, après leur forfait, les malfaiteurs ont pris le soin de nettoyer la maison. 

Dimanche dernier, ce double meurtre a pu être élucidé après que les limiers, dirigés par le surintendant Ghoora et l'Asp Omrawoo, ont retrouvé la voiture du défunt à Quartier-Militaire. Poursuivant leurs investigations sur le terrain, c'est dans la région de St Martin que le premier suspect, Cédric Kersley Beegun, a été arrêté. Très vite, il est passé aux aveux. Tour à tour, les quatre autres présumés meurtriers, Marie Sarah Selvina Bhundhoo, Jean-Marie Pascal Jacquette, Nacir Bukreedun et Sandrine Rathbone, ont aussi été mis hors état de nuire.