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Meurtre à Résidences La-Cure  : Marguetson Legentil voulait éviter les ennuis

Le lieu ou le drame s'est joué. En médaillon Marguetson Legentil avait déjà été arrêté lui même pour meurtre.

Marguetson Legentil, 63 ans, condamné pour meurtre, avait été libéré en 2020. Ce père de famille, originaire de Rodrigues, voulait se tenir loin des ennuis. Il s’était installé à Résidences La-Cure dans la cour où vit sa sœur. Toutefois il avait un fort penchant pour la bouteille et pouvait être violent. 

Le dimanche 5 juin, quatre personnes ont lancé des pierres sur sa maison et se sont introduites chez lui. Il a été trouvé mort dans la matinée de mardi. L’autopsie a conclu à un meurtre. Ses agresseurs ont voulu maquiller ce crime en une pendaison. Au jeudi 9 juin, deux suspects avaient été arrêtés. 

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Marguetson Legentil a eu une vie entachée d’épreuves. Il était né à Camp-Pintade, à Rodrigues. Il était marié et a une fille. Mais son penchant pour la bouteille lui a valu des ennuis. Il avait agressé son épouse à Rodrigues et celle-ci l’avait quitté.

C’est par un concours de circonstances qu'il s’est retrouvé à Maurice. En 2012, sa mère qui s’était installée en terre mauricienne est tombée gravement malade. « So mama ti anvi trouv so garson. Mo tonton inn vinn Moris. Depi sa li pann retourn Rodrig », explique sa nièce. 

Le 27 novembre 2014, il était allé chez des proches à Batterie-Cassée et avait bu plus que de raison. Il avait poignardé Darnley Jolicoeur, 23 ans, le gendre de sa sœur, qui n’avait pas survécu. Il avait répondu de meurtre. En janvier 2018, il avait été jugé coupable de coups et blessures ayant entraîné mort d’homme. Et il avait été condamné à huit ans de prison.

Mais il n’est pas allé au bout de sa sentence. « Mon oncle a été libéré pour bonne conduite », raconte Rachelle. Quand il est sorti de prison, il est venu s’installer de nouveau à Ti Rodrigues, Résidences La-Cure, aux côtés de sa sœur Fleurette, la mère de Rachelle. 

« Il est venu lors du premier confinement en 2020. Il disait qu’il allait changer d’attitude et se tenir loin des problèmes », raconte sa nièce. Pas question de rester les bras croisés. « Linn aranz enn lakaz ek fey tole ek dibwa. » Il vivait de petits boulots. 

La nièce dit qu’elle n’a jamais eu de soucis avec son oncle qui était de nature généreuse. « Li ti enn pansioner. Kan li gayn so kass ena pran prete ar li. Li amen dimoun la bank tou », relate-t-elle. 

Dimanche dernier, peu avant le drame, elle avait croisé son oncle. « Li ti pe sorti travay. Monn dir li vini nou bwar enn labyer. Monn donn li kas pou al pran. Nou finn koze ek danse », poursuit-elle.

« Linn dir mwa sa zour la ki li pe anvi aranz so lakaz bien. Kan fini li ti pou fer elvaz poul, porc. Dan mwa desam lerla li ti pou touye pou la fami », raconte-t-elle. Après la petite fête improvisée, le sexagenaire avait regagné sa modeste bicoque. « Linn al dormi », dit-elle. 

Mais tard dans la nuit, la famille a été réveillée par des bruits. « Kan nou finn sorti ti ena kat dimoun kinn avoy enn lapli ross lor lakaz mo tonton. Nou finn rekonet enn ladan. Mo tonton inn batt enn. Apre lin retourn kot li linn ferm so laport. Zot finn sove », ajoute-t-elle. Vers 3 heures ils ont de nouveau entendu du bruit. Cette fois à l’intérieur de la maison. « Nou kone kan li bwar li abitie fer tapaz ek desord ek galon delo ki ena kot li. Nou ti panse sa mem ki ti arive. »

Lundi Fleurette pensait que son frère se reposait après une nuit agitée. Ce n’est que mardi que ses proches se sont rendus chez lui. « So laport ferme. Inn bizin defonse », indique Fleurette. Ils ont trouvé Marguetson sans vie, à genou avec un raccord d’arrosage autour du cou accroché à une poutre au plafond. 

« Nou trouv sa drol. Ti enn bout dibwa mem kinn atass ek laroswar la. Ler nou ti pe panse li fer tapaz ek galon, banla ti pe bat li. Zot rod fer krwar linn siside », lâche sa nièce. La police criminelle de Port-Louis Nord a arrêté Yolann Cedric Henriette, 19 ans, et Jacques Perrine, 49 ans, des habitants de la localité. Deux autres suspects sont recherchés.

 

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