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Meurtre d’une ressortissante mauricienne Un rapport officiel accuse la police londonienne de «négligence»

La victime était enceinte au moment des faits. L’ex-époux a été condamné à 33 ans de prison.

La police métropolitaine de Londres se retrouve dans de beaux draps après le meurtre de Sana Muhammad. Cette ressortissante mauricienne de 35 ans, enceinte, a été tuée d’un tir d’arbalète en plein estomac en 2018. Les médecins avaient pratiqué une césarienne sur la victime et le bébé a survécu. Le criminel est son ex-époux, un infirmier âgé de 51 ans, également d’origine mauricienne. Ce dernier a été condamné pour meurtre un an plus tard, soit en novembre 2019, à une peine d’emprisonnement minimale de 33 ans.

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Les deux individus, indique le journal quotidien conservateur anglais, « Evening Standard », avaient contracté un mariage de convenance (Ndlr : mariage arrangé) en 1999 à Maurice. La victime était alors âgée de 17 ans, tandis que l’accusé avait 31 ans. Le couple avait divorcé en 2014.

Le quotidien anglais rapporte qu’une « domestic homicide review » (DHR) stipule que les policiers auraient, toutefois, « raté l’occasion de protéger la victime des griffes de son ex-époux entre 2012 et 2018 ». Le DHR a été mené par le Redbridge Council et présidé par l’ancien officier de police, Bill Griffiths. Le rapport indique que deux policiers se seraient débarrassés du « kit de cambriolage » relié au criminel et retrouvé devant le domicile de la victime l’année précédant le meurtre. Le DHR relève le fait que l’épouse aurait sollicité l’intervention de la police en soulignant le fait qu’elle ne « se sentait pas en sécurité en présence de son mari ».

Le criminel aurait, selon le DHR, également formulé un aveu de taille lors d’une conversation téléphonique avec sa mère. « Dans l’état d’esprit dans lequel je me sens actuellement, je pourrais tuer quelqu’un. Voulez-vous que j’aille en prison ? », aurait-il dit avant le meurtre. Le président du Redbridge Council n’a pas manqué de préciser que « l’on s’attendait à un exercice d’évaluation des risques après l’appel téléphonique de la victime ». Mais rien, déplore-t-il dans le rapport, n’a été fait dans ce sens par la police. Le DHR est plus critique envers les deux policiers pointés du doigt dans cette affaire. « C’était loin d’être un exemple de l’oubli, de manque d’expérience ou d’absence de formation, mais plutôt un acte délibéré pour éviter la paperasserie », fait ressortir le journal britannique.

Une audition pour mauvaise conduite a été menée en février 2021 et les deux policiers ont avoué n’avoir pas effectué leur travail correctement en sécurisant les objets retrouvés sur les scènes de crime. Le DHR a, par ailleurs, formulé une série de recommandations, notamment une formation de renforcement des biens trouvés et une révision de la loi sur l’octroi d’arbalètes. Un système de permis a aussi été proposé.

 

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