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Meurtre du petit Ayaan - Nawsheen Beeharry : «Je n’ai jamais aidé Ashar à frapper mon fils» 

La maman est poursuivie sous une accusation de "exposing a child to harm".
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Depuis son arrestation, son incarcération et même depuis sa sortie de prison en octobre dernier, Nawsheen Beeharry s’était murée dans le silence. Son fils Ayaan est décédé sous les coups de son beau-père, Ashar Sobratee. Brisant le silence, la maman se dit meurtrie depuis le décès de son fils. Elle affirme « avoir voulu le meilleur » pour l’enfant martyr après que son père Adil Ramdoo se soit retrouvé derrière les barreaux. Elle s’est confiée au Défi Plus. 

« J’ai fait confiance ». Ce sont les propos de Nawsheen Beeharry qui avait contracté le nikkah (mariage religieux) avec Ashar Sobratee dans l’espoir d’une vie meilleure. « Les gens me jugent. Quand je marche dans la rue, on me lance des jurons. Or, je garde la tête haute. Je sais que je suis innocente et j’ai voulu le meilleur pour Ayaan », lâche Nawsheen Beeharry. Après que son époux, Adil Ramdoo, a été emprisonné, Nawsheen Beeharry s’est retrouvée sans repère avec son fils de deux ans à sa charge. 

C’est ainsi qu’Ashar Sobratee lui a proposé le nikkah, et elle a accepté. « Je lui ai dit que je cherchais la stabilité pour mon fils, que je voulais lui offrir une famille. Je lui avais dit que j’allais m’occuper de mon fils, mais il m’a dit qu’il allait prendre soin d’Ayaan. Je lui ai fait confiance. Il le traitait bien en ma présence, mais je ne savais pas ce qui se passait derrière. Quand vous faites confiance, les gens abusent de vous », dit Nawsheen Beeharry. 

La jeune maman, âgée de 28 ans, est, quant à elle, poursuivie sous une accusation de « exposing a child to harm ». Elle affirme n’avoir rien vu d’anormal. « Il y a des gens qui demandent comment je n’ai pas vu les marques sur le corps de mon enfant. Ayaan souffrait d’allergies et avait des champignons sur le corps. Il suivait des traitements à l’hôpital », dit-elle. 

Selon l’enquête, le petit Ayaan, dont le décès a provoqué la consternation et la tristesse de l’ensemble de la population, Ashar Soobratee, qui a été reconnu coupable du meurtre, a été condamné à 39 ans de prison. Les délits ont été commis entre juillet et novembre 2020, à Midlands. Le 13 novembre 2020, l’enfant de deux ans a succombé sous les coups que lui avait infligé son beau-père la veille.

Elle affirme ne pas savoir ce qui s'est réellement passé le jour du décès du petit qui se trouvait chez une voisine. « Je suis allée le chercher et l'ai ramené à la maison. Ashar allait prendre sa douche. Je lui ai demandé de doucher Ayaan. Je suis partie dehors pour aider mon beau-père, car il y avait un problème d'eau », relate Nawsheen Beeharry.

Elle dit être retournée dans la chambre et avoir vu que le petit avait déjà pris sa douche et qu'Ashar l'habillait avant de retourner à l'extérieur. Selon elle, c'est par la suite que sa belle-mère lui a dit qu'Ashar l'appelait. « Je suis allée voir, il était paniqué et disait qu'Ayaan s'étouffait. Ashar m'a dit que le petit était tombé du lit. Je n'ai jamais vu mon enfant dans cet état », pleure la maman.

Ayaan a été transporté à l'hôpital où son décès a été constaté. Nawsheen Beeharry affirme ne pas savoir ce qui s'est passé par la suite. « J'étais sous le choc. C'est Ashar qui s'est chargé de tout. Il est allé voir un médecin privé. J'étais dans un état second et je ne sais pas ce qui s'est passé. Je sais juste qu'il a payé Rs 2 500 et le médecin est venu me présenter ses condoléances », avance l’intervenante.
Elle dit avoir tenu rigueur à sa sœur qui avait alerté les autorités sur les ecchymoses sur le corps d'Ayaan. « J'étais en colère parce qu'elle ne m'a pas fait confiance. Nous en avons discuté, et nous nous sommes comprises. Notre relation est la même », souligne Nawsheen Beeharry.

« Je souffre tous les jours. Personne ne peut comprendre. On pourrait dire que j'ai préféré mon amant à mon enfant. J'étais dans une situation difficile. Personne n'allait me donner un centime pour élever mon enfant. Je ne voulais pas emprunter un mauvais chemin. J'ai cherché une voie droite », raconte Nawsheen Beeharry.

Depuis sa sortie de prison, après avoir obtenu une liberté conditionnelle en octobre 2022, Nawsheen Beeharry s'est remise avec son époux Adil Ramdoo. Elle se dit reconnaissante que ce dernier ne l'ait pas jugée comme d'autres personnes l’ont fait, y compris sa famille. « Mon époux me connaît par cœur. Je lui ai expliqué ce qui s'est passé. Il a compris. On essaie de se reconstruire. C'est difficile, mais ensemble, on pourra y arriver », déclare-t-elle.

Le séjour de la mère en prison 

Nawsheen BeeharryLa femme de 28 ans raconte que cela n'a pas été facile en prison. « J'aurais pu me suicider. Cela me trottait dans la tête. Je ne suis pas une fille facile. J'ai juste pensé à l'avenir de mon fils. Je prends courage et maintenant j'ai le soutien d'Adil qui sait à quel point j'aimais Ayaan », évoque-t-elle.

Nawsheen Beeharry revient sur son enfance qui n'a pas été tout rose. « Je n'avais pas de parents. C'est ma grand-mère maternelle qui s'est occupée de moi. J'ai ensuite épousé Adil. Ma grand-mère est décédée par la suite. Quand Adil était en prison, je perdais espoir et quand Ashar m'a approchée, j'ai cru en lui, j’ai cru qu'il allait s'occuper de nous », se désole-t-elle.

Elle dit garder espoir que justice sera faite et que tout le monde saura qu'elle est innocente et n'a jamais voulu que quelqu'un fasse du mal à Ayaan. « Dieu sait tout. Je n'ai jamais aidé Ashar à frapper mon fils. Je suis innocente », clame-t-elle.

Nawsheen Beeharry avoue que faire des câlins, embrasser son fils, faire des vidéos TikTok, tout cela lui manque. « Il y a un grand vide dans ma vie. Adil me dit d'arrêter de pleurer et de ne pas me stresser. Ayaan est au paradis où il est mieux. Il me dit que c'est la vie et qu'on doit y faire face. On souffre tous deux de la perte de notre fils. On se soutient mutuellement dans cette douloureuse épreuve », affirme-t-elle.

Il n'y a pas un jour qui passe où Nawsheen Beeharry ne regarde pas des vidéos et des photos d'Ayaan. Avec son époux Adil, ils souhaitent avoir un enfant après que tous leurs démêlés avec la justice seront réglés. « Aucun enfant ne pourra remplacer Ayaan dans notre vie. Ayaan reste à jamais gravé dans mon cœur et dans celui d'Adil », déclare-t-elle.

Adil Ramdoo, le père biologique d’Ayaan : « J’ai pardonné à mon épouse »

Depuis sa sortie de prison, Adil Ramdoo essaie de mener une vie tranquille. Il a renoué le contact avec la mère de son fils. La douleur d'avoir perdu Ayaan reste palpable. « Je suis dans une immense tristesse. Je vais régulièrement au cimetière », dit-il.

Il avoue qu'alors que Nawsheen Beeharry était encore incarcérée, il l’avait contactée. « J'ai pardonné à mon épouse. Je sais qu'elle est innocente dans cette histoire. La police la poursuit pour avoir exposé Ayaan à des dangers. Elle ne sait rien de ce qui s'est passé. Même Ashar dans ses dépositions n'a rien dit d'incriminant contre elle », explique Adil Ramdoo.

Perdre Ayaan les a rapprochés. « On a perdu notre fils à cause de nos erreurs. Les gens peuvent parler. On sait à quel point c'est difficile pour nous. On essaye de se reconstruire », lance-t-il.

La mère a plaidé coupable en cour

Elle est accusée d'avoir exposé son enfant aux violences infligées par son ex-concubin, de juillet à novembre 2020. Nawsheen Beeharry, la mère biologique du petit Muhammad Ayaan Moeen Ud Din G. Ramdoo, dit Ayaan, a plaidé coupable, le jeudi 16 mars 2023, en cour intermédiaire. Elle réclame un procès séparé de celui intenté à la doctoresse Nesha Soobhug et au caporal Moontaj Emambocus, également poursuivis dans cette affaire.

Le jeudi 16 mars 2023, l'affaire a été appelée devant le magistrat Nithiraj Bisnathsingh. Nawsheen Beeharry a plaidé coupable à l'accusation retenue contre elle. La Dr Nesha Soobhug et le caporal Moontaj Emambocus avaient, quant à eux, déjà plaidé non coupable. L'avocat de Nawsheen Beeharry a ainsi réclamé un procès séparé pour sa cliente.

La poursuite, représentée par Me Arvin Ramsohok et Mohammad Irfaan Mittoo, a demandé du temps additionnel pour faire part de sa position face à la requête de Nawsheen Beeharry. Le procès sera appelé le 31 mars 2023.


Rappel des faits

Ashar Sobratee.
Ashar Sobratee.

Pour rappel, le 12 novembre 2020, Sheik Mohammed All Ashar Sobratee et sa compagne, Nawsheen Beeharry, avaient dans un premier temps tenté d'avoir rapidement la signature d'un médecin de l'hôpital Jawaharlal Nehru, qui était de service, pour certifier le décès du petit Ayaan. Cependant, le médecin a refusé d'accéder à leur demande. C'est ainsi que la doctoresse Nesha Soobhug, qui exerce dans le privé, est entrée en jeu. Celle-ci avait déclaré, lors de son interrogatoire, qu'elle avait été contactée pour venir à l'hôpital. Elle avait émis l’acte de décès du petit Ayaan, certifiant que le nourrisson était mort de cause naturelle (simple arrêt du cœur). Cependant, la police lui reprochait d'avoir fait cette certification, car le médecin légiste, Dr Shaila Prasad-Jankee, avait relevé des hématomes sur le corps du petit Ayaan lors de l'examen post-mortem et avait confirmé qu'il était un « enfant battu ». 

En outre, le défunt avait également subi des brûlures au deuxième degré à un doigt. On soupçonne que Moontaj Emambocus a autorisé la Dr Soobhug à avoir accès au corps d'Ayaan, permettant ainsi à la mère du bébé et à son compagnon d'obtenir un faux certificat de décès signé par le médecin.

  • defimoteur

     

 

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