- Me Glover argue que son client n’a jamais été confronté aux conclusions de ces rapports
- Selon l’ex-DCP Jangi, Bernard Maigrot avait été convoqué, mais ne s’était pas présenté à l’exercice
Me Gavin Glover, Senior Counsel et avocat de Bernard Maigrot, a, le lundi 10 juin 2024, réclamé que la partie du témoignage du Professeur Christian Doutremepuich, faisant état de ses quatre rapports soient exclus comme preuves. La poursuite a objecté et procédé vers un « voir-dire ».
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L’objection de la défense est intervenue au moment où référence a été faite aux rapports du Professeur Christian Doutremepuich lors du témoignage de ce dernier par visioconférence. Notamment ceux datés du 29 juillet 2010, du 12 août 2010, du 15 novembre 2010 et du 1er avril 2011 respectivement. Me Gavin Glover a argué que son client n’avait jamais été confronté aux conclusions de ces rapports durant l’enquête policière.
L’ex-Deputy Commissioner of Police (DCP) Hemant Jangi a été appelé à la barre lors des débats. Il a expliqué l’échange de correspondance entre la police et le bureau de l’avocat de Bernard Maigrot, en février 2022, pour que celui-ci se présente au Central Criminal Investigation Department (CCID) pour une confrontation avec des rapports scientifiques. Dans un premier temps, la date de la convocation était le 14 février 2022.
Des policiers avaient rencontré Bernard Maigrot, en Cour suprême et au poste de police de Grand-Gaube où ce dernier est appelé à se présenter, comme le stipule une des conditions attachées à sa remise en liberté sous caution. Ces officiers avaient pour tâche de l’informer de sa convocation au CCID. « Je suis au courant de cette lettre. Je viens de parler à mon avocat, il n’a pas de problème pour ça », avait répliqué l’homme d’affaires aux policiers.
À plusieurs reprises, la date de convocation avait été étendue. Entre-temps, l’avocat de Bernard Maigrot a répondu à la police en accusant réception de la lettre de convocation. Le 9 mars 2022, la police avait réitéré la requête à Bernard Maigrot pour lui donner l’opportunité de fournir une explication à la suite de l’exercice de confrontation avec les rapports scientifiques.
L’ancien DCP Hemant Jangi a maintenu que malgré tous les efforts de la police, Bernard Maigrot n’est pas venu à l’exercice de confrontation. Le contre-interrogatoire du témoin se poursuivra ce mardi 11 juin 2024, devant le juge Luchmyparsad Aujayeb.
Madhubala Madhub-Dassyne : « Un seul échantillon de sang de Bernard Maigrot »
La directrice du Forensic Science Laboratory (FSL), Madhubala Madhub-Dassyne, a complété son témoignage le lundi 10 juin 2024. Elle a déclaré qu’un seul échantillon de sang avait été prélevé sur Bernard Maigrot. Cet échantillon, selon elle, avait été envoyé à Bordeaux, le 23 juillet 2010. Elle dit ne pas savoir si un rapport avait été rédigé à la suite de l’expérimentation de lavage des cellules qu’elle avait effectué sur un drap en 2011 et quelles sont les conclusions.
Selon ses dires, c’est la police qui lui a remis le protocole ainsi que des informations et quelques matériels pour le bon déroulement de l’expérimentation. Elle a confirmé que le FSL n’a pas obtenu les rapports du Professeur Doutremepuich.
Professeur Doutremepuich : « C’est le CP d’alors qui avait retenu les services de mon laboratoire »
Le Professeur Christian Doutremepuich a témoigné par visioconférence, lundi, de la cour d’appel de Bordeaux. Le biologiste s’est présenté en présence d’un substitut du procureur.
Le témoin a affirmé que c’est le bureau du commissaire de police de Maurice d’alors, Dhun Iswar Rampersad, qui avait sollicité les services de son laboratoire dans cette affaire. Cette demande a été faite dans le cadre d’une coopération technique avec le gouvernement français. La première mission était le 22 mai 2009, dit-il.
Le Professeur Doutremepuich a fait ressortir qu’au laboratoire, ils ont pour but de ne pas chercher à connaître les affaires sur lesquelles ils effectuent des recherches. « Nous sommes biologistes et non enquêteurs. Nous faisons des analyses et nous rendons des résultats. En aucun cas, nous ne devons avoir des conflits d’intérêts. Nous sommes impartiaux concernant le dossier », a expliqué le témoin.
Il a par la suite expliqué en quoi consiste l’ADN dans le corps humain, mais aussi le but des analyses ADN.
Qui est le Professeur Christian Doutremepuich ?
Le Professeur Christian Doutremepuich est détenteur de trois doctorats, notamment en pharmacie, en médecine et en biologie. Il enseignait dans des universités et a également travaillé dans des hôpitaux.
Il a aussi agi comme expert auprès des instances judiciaires françaises. De plus, il a été amené à effectuer des analyses au Federal Bureau of Investigation (FBI) à Quantico.
Depuis 1996, le Professeur Christian Doutremepuich dirige un laboratoire à Bordeaux qui est spécialisé dans les analyses ADN.
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