- La défense plaide pour une peine ne dépassant pas 10 ans
Les plaidoiries entourant la sentence de Bernard Maigrot pour le meurtre de Vanessa Lagesse ont pris fin ce jeudi 18 juillet 2024 en cour d’assises. La poursuite a évoqué les circonstances aggravantes de l’affaire tandis que la défense a soutenu que la Cour doit prendre en considération le délai de 23 ans. Le juge Luchmyparsad Aujayeb prononcera la sentence, le 1er août 2024.
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Me Darshana Gayan, Senior Assistant Director of Public Prosecutions, ainsi que le Senior Counsel Gavin Glover, avocat de Bernard Maigrot, ont tous deux invoqué la question de proportionnalité dans la sentence. Ils ont fait référence aux cas de « manslaughter » commis avant l’amendement du Code pénal en 2007 et dont la sentence a été prononcée après. Pour Me Gayan, « there was no undue delay » dans cette affaire.
La poursuite a évoqué les circonstances aggravantes dans l’affaire, notamment l’élément de confiance entre l’accusé et la victime, qui a été brisé. Les blessures qu’a subies la victime démontrent la violence de l’attaque. Pour Me Glover, il n’y a aucune preuve indiquant que c’est Bernard Maigrot qui a infligé ces coups à la défunte. La Cour est privée de toute preuve expliquant clairement les circonstances exactes de ce crime. « There is a major question mark in the prosecution’s case, this cannot be held against the accused ».
Par ailleurs, Me Darshana Gayan a avancé que les conditions médicales de Bernard Maigrot et l’état de santé de son épouse ne peuvent être considérés pour déterminer la sentence. « He will probably never see his wife face to face again », a affirmé l’avocat de la défense.
Pour la poursuite, les allégations de brutalité policière qu’a évoquées l’accusé ne sont pas qualifiées comme des facteurs atténuants. Me Glover est, lui, d’avis que la Cour ne peut pas tolérer une telle violation de droits constitutionnels.
Rappelons que Bernard Maigrot, 63 ans, a plaidé non coupable en cour d’assises pour le meurtre de Vanessa Lagesse. Le corps de la styliste avait été découvert, le 10 mars 2001, dans sa baignoire dans sa maison à Grand-Baie. Un verdict de culpabilité avait été prononcé, le 27 juin 2024, par les jurés à une majorité de sept contre deux.
Ils ont dit :
La défense :
• Pendant 23 ans, mon client a vécu avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête
• C’est un cas exceptionnel et unique
• « This is not a story but a hard and harsh reality »
La poursuite :
• Bernard Maigrot avait adopté une conduite des plus normales après la mort de Vanessa Lagesse
• Le crime s’est produit dans la maison de la victime qui était censée être un endroit sûr, tel un sanctuaire
Les peines avant et après l’amendement
• En 2001, une personne coupable de « manslaughter » était passible à une peine maximale de 20 ans.
• Le Code pénal a été amendé en 2007, la sentence pour les cas de « manslaughter » a été revue à la hausse.
• Une personne jugée coupable de « manslaughter » après l’amendement est passible à une peine maximale de 60 ans de prison.
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