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Meurtre de Swapna Ibrahim Dawood, âgée de 32 ans - Smita, la sœur : «So 15 zan mariaz ti kouma 15 zan martir» 

Le lieu où la cadavre a été découvert. Burkut Ally était un homme violent. Swapna a subi les coups de son mari pendant de longues années.

Swapna Ibrahim Dawood avait déjà porté plainte contre son mari Burkut Ally pour violence domestique. Cependant, son amour pour son bourreau était plus fort, et cela lui a coûté la vie. Cette mère de trois enfants n’a pas eu une vie de couple de tout repos, entre les nombreuses séparations et les coups de son mari. Ils comptaient 15 ans de vie commune. Mais Swapna ne pouvait plus supporter le comportement violent et la jalousie excessive de son époux.

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Le jeudi 5 octobre, la police a arrêté le suspect, Burkut Ally Ibrahim Dawood, 37 ans, après la découverte du cadavre de Swapna, âgée de 32 ans, dans un terrain en friche à Grand-Baie. Le corps enveloppé dans un drap a immédiatement confirmé qu'il s'agissait d'un acte criminel. Interrogé jeudi, Burkut Ally a avoué avoir agi par jalousie après avoir appris que Swapna envisageait de refaire sa vie.

À Triolet, chez les Mahadnack, la famille de Swapna, c’est la consternation et la détresse. Smita, la sœur aînée de la victime, est meurtrie, tout comme d'autres proches. Depuis mardi, jour de la disparition de Swapna, la famille, connaissant la situation qui prévalait au sein du couple, s'inquiétait. Les multiples appels sur le téléphone portable de Swapna sont restés sans réponse jusqu'à jeudi. Un appel de la police pour identifier le corps a finalement alerté les Mahadnack. C’est à Smita qu’est revenue la pénible épreuve d’identifier le cadavre de sa sœur à la morgue de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo.

Smita se confiant aux journalistes.

Smita parle d'une « relation toxique » entre Swapna et Burkut Ally et de l'obtention d'un Protection Order contre l’époux. Elle relate au Défi Plus : « So 15 zan mariaz ti kouma 15 zan martir ». Cependant, elle confie que sa sœur trouvait la force à chaque fois de retourner vivre avec son époux parce qu'elle avait peur qu'il ne fasse du mal aux enfants.

Smita raconte que le mardi 4 octobre, leur mère a appelé Swapna, mais elle n'a pas répondu. D'autres membres de la famille ont également tenté de la joindre, mais en vain. Dans la soirée du mardi, la disparition a été signalée.

Smita parle d’une « situation difficile » pour Swapna, qui avait trois enfants. Elle raconte que sa sœur avait vécu chez elle pendant sept mois après une dispute conjugale. « Li (Burkut Ally) ti kraz boutey lor so latet. Set mwa linn res kot mwa Triolet, so mari ti pous li ». Puis, il y a eu l’incarcération de l’époux pendant quelque temps. Swapna avait entre-temps décidé de vivre sa vie sans lui.

Mais, à peine sorti de prison, Burkut Ally a tenté de reconquérir. Il a essayé  de la convaincre qu'il allait changer. Mais, selon Smita, il demandait de l'argent à sa sœur pour se droguer. En cas de refus, il faisait chanter Swapna en menaçant de s'en prendre aux enfants. « Li dir si to pa vinn donn mwa kass, mo pou touy ban zanfan-la. » Ces menaces ne laissaient pas insensible la jeune mère de famille. 

Selon ses proches, surtout Smita, « ti fasil pou manipil Swapna, sirtou kouma koz so zanfan. Okenn mama pa pou aksepte ariv kitsoz so zanfan, mem si zot bizin gagn tou problem ek soufrans, zot pou fer li pou zot zanfan ». À chaque fois, Swapna finissait par céder et se remettait en couple avec son bourreau. 

Smita confie que Swapna ne vivait que pour un meilleur avenir pour ses enfants. Sachant qu’elle ne pouvait compter sur le père, la femme de 32 ans avait ainsi fini par accepter qu’elle devait enchaîner les petits boulots pour subvenir aux besoins des enfants. 

Messages troublants

À Jeudi, Swapna ne donnait toujours pas signe de vie. Il revient que Burkut Ally lui avait pris son téléphone et elle ne pouvait communiquer avec ses proches. La famille vivait dans l’angoisse. « Mo ankor lamm mw mo bien pa gagn mo traça... » Ce message a été envoyé sur le numéro de téléphone de l’époux de Smita. Mais cela n'a à aucun moment rassuré la famille. « Mo pa pou revinn à Triolet maintenant », disait dans un autre message. 

Mais, pour Smita, cela ne présageait rien de bon. « Mo ti fini kone pa mo ser akoz so manier ekrir mesaz ». Smita savait que quelque chose ne tournait pas rond. Dans un autre SMS, mention est faite que Swapna a décidé de se remettre avec Burkut Ally. « Mo bien mwa, Cassam ine vini la talere mo kol tw », peut-on lire encore. Ces messages ont été récupérées par la police pour les besoins de l’enquête. Cet élément est perçu comme la preuve d’un acte prémédité. Au niveau des enquêteurs, on affirme que le suspect n’avait nullement l’intention d’avouer son forfait et avait tout planifié en vue d’éviter de se faire prendre. 

Le cadavre de Swapna a été découvert enveloppé dans un drap blanc sur un terrain en friche. Selon Burkut Ally, il utilisait ce drap au travail. Il était gardien de nuit. Cependant, après son service, le mardi 3 octobre, il l'avait avec lui lorsqu'il a rencontré Swapna qui se rendait au travail. C'est ainsi qu'il l'a convaincue de le suivre sur ce terrain en friche pour discuter, mais la situation a rapidement dégénéré, et Burkut Ally a étranglé Swapna sous un arbre. Après avoir commis son crime, il a quitté les lieux en recouvrant le corps de la mère de ses enfants avec son drap. Burkut Ally, conscient d’avoir commis l’irréparable, est parti trouver refuge chez un ami, un ex-policier, à Vale. C’est une descente de l’équipe de la DCIU Northern, menée par le sergent Arnasala, qui a permis à la police de l’appréhender jeudi. 

Shabneez, la sœur de Burkut Ally : « Zot gagn problem akoz mesaz portab »

Shabneez

Shabneez Ibrahim Dawood, la sœur du suspect, vit à Upper Vale. Elle ne peut cacher son chagrin face au sort tragique qui s'est abattu sur la famille. Selon elle, son frère reprochait à Swapna d'échanger des messages avec d'autres personnes, provoquant ainsi de violentes disputes. La situation était devenue insupportable pour le couple. « Zot gagn problem akoz mesaz portab ».

Shabneez parle d'une période difficile pour la famille. Elle déclare avoir toujours entretenu une bonne relation avec sa belle-sœur et la considérait comme sa propre sœur. « Mo ti konsider li kouma mo prop ser », dit-elle.

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