Meurtre de Swaley Futta à Vallée-des-Prêtres - La fille ainée : «Ses fournisseurs lui réclamaient de l’argent»

Swaley Futta, un volailler de 53 ans, a été battu à mort à son domicile à Vallée-des-Prêtres, dans l’après-midi du samedi 6 juillet, par quatre hommes. Ils lui réclamaient le remboursement immédiat d’une dette et disaient agir au nom de leur patron, un de ses fournisseurs en volailles. Deux suspects ont été arrêtés.

La fille ainée de la victime a confié au Défi Quotidien que son père était à la maison lorsque les quatre agresseurs tenant des armes tranchantes ont fait irruption chez eux… alors qu’un 5e homme se tenait au volant d’un véhicule en stationnement devant leur domicile. « J’ai demandé aux agresseurs de conduire mon père à l’hôpital mais ils ont pris la fuite lorsque mon père est tombé inconscient au sol ».

Il était aux environs 14h30, le samedi 6 juillet, quand cinq individus circulant  à bord d’un 4x4 ont débarqué au domicile des Futta, à Vallée-des-Prêtres. Quatre d’entre eux, certains portant des armes tranchantes, sont descendus du véhicule tandis qu’un cinquième est resté au volant. L’un d’eux s’est adressé à Swaley Futta en présence des membres de sa famille. « Il a réclamé de l’argent à mon père », raconte la jeune fille. Swaley leur aurait alors expliqué qu’il discuterait de sa dette avec leur patron.  « Zot travayer zot, donc si ena pou kozer li preferable mo koz ek patron », leur a fait comprendre Swaley.  Joignant le geste à la parole, Swaley a pris son téléphone portable et a composé le numéro d’une personne pour lui parler. Alors qu’il était en conversation, un des quatre malfrats s’est permis d’arracher le téléphone des mains de Swaley avec violence. « Mo papa ti enkor lor telefon, enn ladan ine vini, rass so telefon et inn franci lor li », se remémore la jeune fille. L’homme a assené des coups à son père avec un objet que l’un des assaillants tenait dans la main.  « Lorsque j’ai vu qu’ils frappaient mon père, j’ai tourné le dos pour demander à ma mère d’intervenir, car à ce moment précis, nous étions trois femmes contre ces cinq hommes violents. C’est alors que j’ai entendu un bruit lourd. Je me suis retournée et j’ai vu du sang qui jaillissait abondamment du visage de mon père ».

Quelques secondes après, Swaley Futta s’est évanoui. En tombant près de la voiture des malfrats, une partie du corps de Swaley s’est retrouvé près des roues de leur voiture alors qu’il saignait abondamment. La jeune fille s’est précipitée vers son père mourant pour lui porter secours. Elle a tenté de le relever pour lui venir en aide. Impuissante et sous l’emprise de la panique, la jeune fille considérant qu’elle ne pourrait, seule, sauver son père, elle a demandé aux agresseurs de transporter le mourant à l’hôpital. « Mo pas konn condir donn mwa kudme met mo papa dan sa van la et amen li lopital », a imploré la jeune fille en s’adressant aux meurtriers.  Les quatre individus ont regagné leur siège à bord du 4x4 et le chauffeur a démarré en trombe pour prendre la fuite, laissant derrière eux Swalley Futta mourant dans les mains de sa fille.

Ce sont des voisins qui n’ont pas tardé à arriver pour porter secours à Swaley. Il a été transporté d’urgence à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, à Port-Louis, où les médecins de service n’ont pu que constater le décès de la victime.

Le rapport de l’autopsie pratiquée par le docteur Maxwell Monvoisin, médecin légiste de la police, a attribué le décès à un arrêt cardiaque. L’examen post-mortem a aussi révélé que les blessures subies par la victime, au visage et à la tête, avaient provoqué cet arrêt cardiaque.

Les funérailles de Swalley Futta ont eu lieu dans la nuit tardive du samedi 6 juillet, à Vallée-des-Prêtres.

Son épouse, Nashreen, garde de Swaley le souvenir d’homme aimable, sans histoires et qui ne se comportait jamais avec agressivité.

Swaley laisse derrière lui quatre filles, dont la cadette est âgée de 3 ans.