Ce 16 octobre 2021, cela fait un an depuis la disparition de l’ancien activiste du Mouvement Socialiste Militant (MSM), Soopramanien Kistnen, âgé de 52 ans. Son corps a été retrouvé le 18 octobre 2020 dans un champ de cannes, à Telfair, Moka. Une enquête judiciaire a été initiée le 3 décembre 2021 devant le tribunal de Moka. Les conclusions sont toujours en attente. Elles seront remises au Directeur des Poursuites Publiques (DPP) pour aviser. Retour sur cette affaire qui fait toujours couler beaucoup d’encre.
Qui est Soopramanien Kistnen ?
Soopramanien Kistnen, âgé de 52 ans, était connu comme Kaya. Il était un fervent activiste du MSM et proche de l’ancien ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden. Il avait obtenu plusieurs contrats pour la construction des abris d’autobus. Toutefois, il ressort qu’il était aussi criblé de dettes. Son épouse, Shakuntala Kistnen, (Simla) le décrit comme un homme « fort » capable de résoudre ses problèmes.
L’ex-partenaire en affaires du défunt, Pooveden Subbaroyan (Vinessen) a déclaré au tribunal que Kaya lui a proposé un partenariat. C’est ainsi que la compagnie Rainbow Construction Ltd a vu le jour. Il a expliqué que son rôle était d’apporter un financement au sein de l’entreprise. Celui de Kaya était d’apporter des contrats grâce à ses contacts politiques dans la circonscription numéro 8 Moka / Quartier-Militaire.
Pooveden Subbaroyan a déclaré qu’il avait emprunté Rs 1,5 million à une banque pour investir dans la compagnie. Au début, cette dernière a décroché des contrats. Mais par la suite, la situation s’est détériorée suite à aucune entrée d’argent. Pooveden Subbaroyan a aussi avancé qu’en 2020, la compagnie Final Cleaning Ltd a été incorporée afin de décrocher des contrats de nettoyage. Il a ajouté que cette société avait participé à un exercice d’appel d’offres de la State Trading Corporation (STC), mais elle n’a pas décroché le contrat.
De son côté, l’ancien ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden a relaté sa relation amicale avec Kaya. Il est aussi revenu sur les « difficultés financières » de celui-ci. Avant d’ajouter qu’il a été « choqué » d’apprendre sa mort le 18 octobre 2020.
Suicide ou meurtre ?
Le sergent Rustom, affecté à la brigade criminelle de Moka, a expliqué que cette affaire a été traitée comme un cas de meurtre depuis le début. Le constable Jean Marie Norbert Manoovaloo, pour sa part, travaille à la Major Crime Investigation Team (MCIT). Il a confirmé que la police détient des éléments établissant qu’il y a eu un acte criminel dans le décès de Soopramanien Kistnen.
D’autre part, il y a eu des avis divergents des médecins légistes. Le Dr Ananda Sunnassee est celui qui avait effectué l’examen post mortem de Soopramanien Kistnen. La Dr Shaila Prasad-Jankee, quant à elle, s’est rendue sur les lieux le jour où le cadavre calciné a été découvert. Tandis que Dr Satish Boolell a témoigné suite à la requête de l’avocat de Simla Kistnen.
En premier lieu, le Dr Ananda Sunnassee a conclu que Soopramanien Kistnen a succombé à un œdème pulmonaire en raison de l’inhalation de fumée. Une thèse réfutée par la Dr Shaila Prasad-Jankee. Elle a catégoriquement déclaré que la victime avait été étranglée avant d’être immolée. Finalement, Dr Satish Boolell, a conclu sur la base des photos prises lors de l’autopsie et sur le rapport, que Soopramanien Kistnen a été victime d’un homicide par asphyxie.
Enquête policière
Le constable Jean Marie Norbert Manoovaloo a été interrogé sur le contenu de certains mails récupérés. Il ressort d’un premier échange de mails où il est question de négociations en cours en vue de l’achat de 256 000 « Covid-19 Rapid Test Kits ». Plusieurs noms de personnalités politiques et hommes d’affaires sont cités.
Le constable a fait état de l’avancée de l’enquête sur les contrats alloués par la STC durant la période de couvre-feu sanitaire dû à la Covid-19. Il a évoqué que la société de Deepak Bonomally, Bo Digital Co Ltd, a décroché cinq contrats totalisant Rs 318 millions pour l’achat des équipements médicaux : masques, thermomètres et Personal Protective Equipment (PPE). Il a déclaré que le nom de Final Cleaning Ltd, société du défunt, apparaissait comme un des soumissionnaires pour un projet de « sanitization of office premises and warehouses ». Toutefois, c’est Neetee Selec Co Ltd qui a raflé le contrat avec une offre de Rs 121 000. Le montant soumis par Final Cleaning était de Rs 565 529.
La Woman Police Constable (WPC) Rammunah est affectée à l’Information Technology (I.T) Unit de la police. Elle a expliqué avoir récupéré de l’ordinateur portable du défunt quatre séries d’échange de mails avec en-têtes : Covid-19 Rapid test kits, Covid-19 Campaign, Transfer of shares et Letter from Yogida Sawmynaden- Request for registration for cleaning campaign.
Dévoilement d’une stèle en mémoire de Kistnen
Une année après la mort de Soopramanien Kistnen, les leaders de la Plateforme de l’Espoir et les avocats, appelés « Avengers », ont organisé une marche symbolique à Telfair, Moka. Un dépôt de gerbes a aussi eu lieu ce vendredi 15 octobre sur les lieux où le cadavre de l’ex-activiste du MSM a été découvert. Ils ont aussi procédé au dévoilement d’une stèle en mémoire de Soopramanien Kistnen au rond-point de Telfair. Me Rama Valayden, Xavier-Luc Duval, Paul Bérenger, Roshi Bhadain et Nando Bodha étaient présents. Me Valayden a demandé au Premier ministre d’offrir un « reward money » de Rs 5 millions à tout informateur qui aiderait la police à identifier le ou les assassins de Kistnen.
Constituency Clerk
Shakuntala Kistnen a affirmé qu’elle n’a jamais parlé à Yogida Sawmynaden. Et aussi qu’elle n’a jamais travaillé comme Constituency Clerk pour ce dernier.
Le constable, Jean Marie Norbert Manoovaloo a présenté une lettre signée par la clerc de l’Assemblée nationale, Safeena Lotun, et datée du 28 janvier 2020. Celle-ci a confirmé, dans le document, que le ministre du Commerce a déclaré qu’il employait Shakuntala Kistnen, comme Constituency Clerk à compter de janvier 2020. Le policier a aussi confirmé que la clerc de l’Assemblée nationale a été avisée par la secrétaire permanente du ministère du Commerce, qu’à partir de janvier 2020, Shakuntala Kistnen recevra un montant mensuel de Rs 14 790 qui sera crédité au compte de Yogida Sawmynaden. Par la suite, l’ancien ministre a, dans une lettre en date du 20 juillet 2020, demandé d’arrêter le paiement de la somme de Rs 14 790 à Shakuntala Kistnen.
Kistnen papers
L’activiste Bruneau Laurette a affirmé que le défunt lui avait remis les « Kistnen papers » en septembre 2020. Quant au journaliste, Murvind Beetun de Top FM, il a affirmé avoir reçu lesdits documents, des mains de Bruneau Laurette, le 1er octobre 2020, soit deux semaines avant la mort de l’agent politique. Selon Murvind Beetun, les inscriptions ressemblaient à des dépenses électorales encourues dans le cadre des dernières législatives, le 7 novembre 2019, dans la circonscription numéro 8 (Moka / Quartier-Militaire). Le document a été produit en Cour par Noorjahan Zmanay, Senior Legal Assistant au bureau du DPP.
Caméra
Ce qui a attiré l’attention durant cette enquête judiciaire était les caméras de surveillance. Le constable Abeeram, affecté à la Safe City Control Room, a soutenu qu’il n’y avait pas d’images à La Louise, soit le 16 octobre 2020, la veille de la disparition de la victime.
Par ailleurs, le surintendant de police, Vijaycumar Dawoo, officier en charge du centre de contrôle d’Ébène a confirmé en Cour qu’il n’a pas d’enregistrements à La Louise pour le 16 octobre 2020. Il a affirmé que les cinq caméras du Safe City Project, sis au rond-point de La Louise, à Quatre Bornes, sont entrées en opération à partir du 29 octobre 2020 à 11h 50. Ce qui fait que les caméras n'étaient pas opérationnelles, le 16 octobre 2020, soit la dernière date où la victime a été aperçue en vie.
ADN non identifié
La Senior Forensic Scientist, Asha Auckloo a confirmé que l’ADN d’un homme avait été relevé sur un gant, mais qui n’a pas été identifié. Elle a ajouté que l’exercice de comparaison avec la base de données du Forensic Science Laboratory (FSL) n’a pas pu établir l’identité de cette personne. Asha Auckloo a soutenu avoir relevé l’ADN de Kaya sur une paire de ciseaux retrouvée sur les lieux.
Les pièces à conviction
Le sergent Mosafeer a expliqué en Cour que le sac qui avait été retrouvé sous le corps de la victime était partiellement brûlé. Il tombait en pièces lorsqu’il a été ramassé. Il a placé ce qui en restait dans une enveloppe qu’il a libellée comme « burnt material ». Dans cette même enveloppe se trouvait aussi le contenu du sac, soit un pantalon, un boxer, un agenda, des jeans et une ceinture.
Les contrats qui ont suscité la polémique
L’hôtesse de l’air, Neeta Nuckchedd, amie très proche de Yogida Sawmynaden, a révélé, en Cour, que la compagnie AV Techno World, de Vinay Appanna, a injecté dans la compagnie Neetee Selec Ltd, Rs 2,1 millions en mai 2020. AV Techno World a aussi investi la somme de Rs 600 000 pour l’importation de bois en Teck à Neetee Selec Ltd.
Quant à la compagnie Bo Digital de Deepak Bonomally, elle a injecté la somme de Rs 600 000 à Neetee Selec Ltd. Rocky Boodhoo, directeur de la compagnie Clear Ocean Hotel and Resort, a quant à lui, indiqué que la compagnie de Soopramanien Kistnen, Rainbow Construction Ltd, avait obtenu le contrat pour la construction de la clôture à Pomponette en vue d’un projet hôtelier. Il a déclaré que le défunt a obtenu uniquement Rs 1 980 225 sur les Rs 3,9 millions convenues dans le contrat. Cela puisqu’il avait érigé uniquement 600 mètres de clôture sur les 1 800 mètres prévus. Cependant, le contrat pour le projet hôtelier avait été résilié par le ministère des Terres et du Logement.
Ashvind Kumar Poonyth, comptable et secrétaire des compagnies de Vinay Appanna, a révélé que ce dernier a décroché des contrats publicitaires durant la période de confinement sanitaire due à la propagation de la Covid-19. Soit un contrat à hauteur de Rs 70 millions auprès du ministère du Commerce. Cela à travers sa compagnie, AV Techno World. Il s’agit d’un contrat pour l’achat d’écouvillon nasal, masques et autres équipements médicaux.
Il a aussi dit que Vinay Appanna a décroché un contrat auprès de la Corporation National de Transport (CNT) pour afficher des publicités sur les autobus de ladite corporation. Il s’agit d’un contrat de Rs 30 millions par an. Il a aussi décroché des contrats auprès de Mauritius Telecom. Selon le comptable, son patron en a obtenu pour construire des abribus à ses frais en échange d’espaces publicitaires sur ces abribus.
Quant à Deepak Bonomally, directeur de Bo Bigital, il a soutenu qu’avoir donné à la victime un contrat pour des travaux de construction au coût de Rs 325 000. Il lui a aussi remis un chèque de Rs 225 000 à son nom personnel. Il a aussi évoqué avoir même octroyé un contrat au défunt pour refaire des conteneurs pour le livrer au Central Electricity Board (CEB). Les conteneurs avaient été achetés auprès de la compagnie Neetee Selec Ltd pour Rs 600 000.
Les dettes du défunt
Khoumada Sawmynaden, le frère de Yogida Sawmynaden, a affirmé avoir fait des prêts à la victime. Au total, Rs 440 000, hormis les autres sommes que le défunt lui avait empruntées de temps à autre. Il a relaté que Kaya lui a remboursé Rs 250 000 en trois tranches, soit Rs 20 000, le 18 septembre 2020 à Moka, Rs 30 000, le 23 septembre 2020 à Ébène et Rs 200 000, le 1er octobre 2020 à Helvetia.
D’autre part, Yogida Sawmynaden a dit avoir offert Rs 390 000 à la victime au moyen de chèques. Il a ajouté que le défunt lui devait Rs 180 000 en loyers non payés pour un bureau que ce dernier occupait à Port-Louis. L’ancien ministre a souligné avoir par le passé réglé une partie des dettes de Kaya auprès des créanciers de ce dernier. Tout cela, sans lui réclamer de remboursement.
Parjure
- Le 23 février 2021, Deepak Bonomally a essuyé des avertissements de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath. Celle-ci a ordonné, le 1er mars 2021, qu'une enquête policière soit ouverte pour délit de « faux témoignage » contre Deepak Bonomally. Le 13 mai 2021, une accusation provisoire de faux témoignage a été logée contre Deepak Bonomally devant le tribunal de Moka. Il a retrouvé la liberté sous caution, le même jour. Au préalable, il a fourni une caution de Rs 10 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 25 000. Il a, par ailleurs, déposé une action devant la Cour suprême pour demander à ce que son témoignage dans l’enquête judiciaire soit ignoré. Demande qu’il a ensuite retirée.
- Le 2 mars 2021, la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath a lancé une mise en garde à Vinay Appanna. Cela pour un éventuel délit de parjure et des risques que comporte d’induire la Cour en erreur.
- Le 25 août 2021, la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath a servi sept avertissements. Le sergent Mosafeer en a écopé de deux et le sergent Mungur, a écopé de trois avertissements. Quant au Dr Ananda Sunnassee, il a été averti à deux reprises.
Yogida Sawmynaden se dédouane
Yogida Sawmynaden a maintenu n’avoir jamais eu de problèmes avec la victime. Il a évoqué que « c’est un complot politique ». Il a soutenu ne pas être au courant des « Kistnen Papers ». Il a réfuté la version de Pooveden Subbaroyan, à l’effet que le défunt avait menacé de le dénoncer à l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) pour malversations. D’autre part, il a été interrogé par rapport à Neeta Nuckchedd, dont la compagnie qui avait raflé un contrat de nettoyage de la STC. Contrat pour lequel la compagnie du défunt, Final Cleaning Ltd avait vu son offre, rejeté au profit de la compagnie Neetee Selec Co Ltd. Cela durant la période de confinement de 2020. S’agissant des autres contrats alloués par la STC, Yogida Sawmynaden a déclaré qu’il n’était pas impliqué dans l’exercice d’appel d’offres de la STC.
Deux hypothèses se chevauchent
Deux pistes sont explorées par la MCIT quant au meurtre de l’agent orange le vendredi 16 octobre 2020. La victime aurait été tuée pour avoir voulu dénoncer les magouilles autour des contrats alloués par la Santé et la STC. Il se peut aussi que l’un de ses créditeurs eût toutes les raisons de vouloir lui donner une correction, laquelle aurait mal tourné.
A-t-il été tué parce qu’il comptait déballer son sac à l’Independent Commission Against Corruption (Icac) ? Il était sur le point de révéler des magouilles entourant l’octroi de contrats par le ministère de la Santé et la State Trading Corporation (STC) en plein confinement sanitaire. Ou a-t-il tout simplement succombé après une correction infligée par des « bouncers » à la solde de l’un de ses gros créditeurs à qui il devait à peu près un million de roupies ? Ce sont là les deux principales hypothèses sur lesquelles se penche la Major Crimes Investigation Team (MCIT) pour élucider ce meurtre.
Si, au départ, la police a privilégié le suicide, le médecin légiste de la police, Ananda Sunnassee a révélé 24 heures plus tard que Kaya Kistnen a succombé à un œdème pulmonaire consécutif à une exposition à une source intense de chaleur. Alors qu’un étranglement et une strangulation par ligature ont été évoqués lors des travaux de l’enquête judiciaire par deux médecins légistes, aucune décoloration ou d’hémorragies n’a été décelée sur les muscles internes du cou de la victime. Son os hyoïde était intact, ce qui n’aurait pas été le cas lors d’une strangulation.
Qui aurait pu avoir mis le feu à sa dépouille? Des gros bras comme dénoncés par les avocats se faisant appeler les « Avengers » ? Les personnes dénoncées dans une lettre au Commissaire de police par intérim, Anil Kumar Dip, ont toutes un alibi. La voiture rouge qui aurait servi à transporter le cadavre à Telfair qu’ils ont évoqué au début de l’affaire n’a pas été retrouvée.
Safe city
Les caméras « Safe City » de la police n’ont été d’aucune utilité quant aux déplacements de Kaya Kistnen. Avait-il réellement l’intention de se rendre à l’Icac ou de solliciter une rencontre avec le Premier ministre afin qu’il s’épanche sur l’octroi des contrats pour lesquels il a été l’un des soumissionnaires ? Il n’existe aucun élément étayant une telle démarche. L’agent qui avait viré du mauve à l’orange en 2014 n’a jamais contacté l’ICAC, alors que celle-ci avait déjà ouvert une enquête sur les contrats alloués pour contrer les effets de la Covid-19.
Si Yogida Sawmynaden, son bon ami, Vinay Appana et l’ancien journaliste sportif, Deepak Bonomally avaient réellement l’intention de lui faire la peau, auraient-ils été assez bêtes jusqu’à laisser son corps dans un champ ? Quelques millions de roupies n’auraient-elles pas suffi pour le faire taire afin qu’il puisse régler ses nombreuses dettes ? En attendant que cette piste soit davantage explorée, l’ICAC a déjà interpellé le comptable Ashvind Kumar Poonyth. Celui-ci agit comme secrétaire pour nombre de sociétés de Vinay Appana qui est derrière la société de l’amie de Yogida Sawmynaden afin de connaître les dessous de ces contrats.
Il reste les créanciers de Kaya Kistnen. Ils étaient une vingtaine à qui ce dernier devait à peu près Rs 5 millions. Il y a ceux qui ne se sont pas manifestés jusqu’à présent. Ils lui auraient remis de l’argent pour la construction de leurs maisons sans qu’il n’ait rien sorti de terres. Ayant mené nombre de ses créditeurs en bateau, l’un d’eux aurait-il fini par le tuer en voulant lui donner une correction ? S’il ne leur a pas assuré que Yogida Sawmynaden allait lui faire obtenir un contrat mirobolant, il leur soutenait qu’il allait bientôt gérer la cantine de la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL), ce qui allait lui faire une grosse rentrée d’argent.
Aux autres, il affirmait que la société Clear Ocean Hotel & Resorts (COHR) devait lui payer Rs 2 millions pour clôturer les terres de l’État à Pomponette dans le cadre de son projet d’hôtel. Or, l’argent avait déjà été viré sur son compte personnel au lieu du compte de Rainbow Construction. Son associé dans cette société n’est autre que Pooveden Subbaroyan, alias Vinessen, l’un des braqueurs qui avaient emporté Rs 52 millions du coffre-fort au siège de la MCB le 11 février 2005 et au cours duquel Gérald Lagesse avait été tué. Le père de l’ancien planton de la MCB avait contracté un prêt de Rs 1,4 million qu’il a injecté dans Rainbow Construction sans n'avoir jamais été remboursé.
Un an après ce meurtre qui a fait couler beaucoup d’encre, on ne connait toujours pas la vérité. Reste à savoir si celle-si sera dévoilée, à moins que cette affaire rejoigne les nombreuses autres jamais élucidées.
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