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Meurtre de Ritesh Gobin, 11 ans : prison à vie pour Sachin Tetree

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Le couperet est tombé à 23 h 53, le lundi 25 janvier 2021, en cour d’assises. Sachin Tetree a été condamné à la prison à vie. A 21 h 45, ce maçon de 39 ans avait été reconnu coupable, à l’unanimité par le jury, de meurtre avec préméditation. Il lui était reproché d’avoir égorgé Ritesh Gobin, 11 ans, dans la nuit du 20 octobre 2018, à Petite-Rivière. Durant la plaidoirie sur la sentence à être imposée, Me Erickson Mooneapillay, avocat de Sachin Tetree, a soutenu que son client a agi « par amour » pour son fils. Il a invité la cour à imposer une sentence appropriée et proportionnée au délit. Me Azam Neerooa, Senior Assistant Director of Public Prosecutions, a, lui, demandé la prison à vie, rappelant que le petit Ritesh Gobin a été leurré par l’accusé pour qu’il l’accompagne sur un terrain en friche avant de l’assassiner. Dans le box des accusés, Sachin Tetree a demandé pardon à Kushboo Gobin, la mère de l’enfant. « Mo demann pardon mama garson-la ki lamem. Mo kone difisil me touzour mo demannn exkiz. » L’accusé a passé 827 jours en détention préventive.

Hurrydev et Kushboo Gobin ont dû mal à s’en remettre du crime atroce et de la manière odieuse dont leur enfant aîné a été tué. Ritesh, 11 ans, avait été égorgé le 20 octobre 2018, à Gros Cailloux, par Sachin Tetree, un ami de beuverie de son père Hurrydev. Les parents, qui en pleurent toujours, souhaitent que celui qui a commis ce meurtre en paie les frais. 

« Pa fasil, pa fasil. » Ces deux mots étaient devenus presque comme un refrain pour Hurrydev Gobin, plus connu comme Suraj. Depuis que son fils Ritesh, âgé de 11 ans, a été tué, le temps s’est arrêté pour Hurrydev Gobin, ce maçon de 44 ans, plus connu comme Suraj. En effet, Ritesh avait été égorgé le 20 octobre 2018, à Gros Cailloux, par Sachin Tetree, l’ami de beuverie de son père Hurrydev. Meurtrie, Kushboo, la mère de Ritesh, avance que Sachin Tetree mérite la peine de mort. D’ailleurs, elle a tenu à être présente tout le long du procès.

Hurrydev, le père de la victime, avoue que ce n’est que lors du procès qu’il a appris comment son fils avait été égorgé. « Li pa fasil ditou pou enn papa... ». Les yeux rouges en raison d’un manque de sommeil, il est un homme frêle et désemparé. Il est visiblement troublé par les circonstances dans lesquelles il a perdu son aîné et unique fils. « Mo zanfan ti popiler, korek ar tou dimoun, li kontan koze riye. Mo zanfan ti respekte tou dimoun. Mo leker fermal kan mo panse ki soufrans mo zanfan in pase. » 

Hurrydev et Kushboo ont quatre enfants, dont trois filles et un fils. L’état de leur bicoque, sise à la Cité Gros Cailloux, à Petite-Rivière, reflète que la vie n’a pas fait de cadeau à cette famille. Ignorant du drame qui avait frappé leur famille en octobre 2018, les enfants (outre Trishthy Gobin, aussi connue comme Boumi) étaient en train de courir et de jouer en toute innocence dans la cour. Trishthy, aujourd’hui âgée de 12 ans, était avec son frère le jour du drame. Elle a été témoin de la violence avec laquelle son « grand frère » a été tué.

Lorsque son père Hurrydev Gobin se confie au Défi Quotidien, Trishthy se cache derrière les rideaux, à l’image d’une enfant traumatisée. Hurrydev Gobin, les mains tremblantes, a le regard perdu avant de se reprendre. Tout à coup, il est pris de rage en pensant que c’est celui qu’il estimait comme un frère qui a commis ce meurtre atroce. De plus, Sachin Tetree était un habitué de sa maison. « Li pa ti ena kouran. Li pa ti ena manze. Monn ed li sa. Gete ki linn fer ek mo zanfan. »

Le père de Ritesh affirme que l’histoire de vengeance, qu’a évoquée Sachin Tetree dans ses dépositions à la police, est une histoire montée de toutes pièces. Il se remémore le jour du drame où il a vu le corps sans vie de son aîné, égorgé, dans un champ de canne, à Petite-Rivière. Alors qu’un peu plus tôt, Hurrydev Gobin était en compagnie de Sachin Tetree, avance-t-il. Les deux prenaient un pot avant de se séparer. Par la suite, il dit avoir eu la nouvelle que ses deux enfants étaient portés manquants.

hurrydev
Hurrydev Gobin  et Kushboo Gobin, le père et la mère de Ritesh Gobin.

« So zanfan ankor lamem li, mwa monn perdi mo garson » 

Accompagnés des autres personnes de la région, ils ont tous organisé une battue pour retrouver les deux enfants. Hurrydev Gobin avait même rencontré le frère de Sachin Tetree. Finalement, c’est sa fille Trishthy qui a pu s’échapper des griffes de l’agresseur et a accouru pour les alerter. Trishthy était en compagnie de son frère le jour du drame. Elle a été témoin de la scène effroyable suite à laquelle son grand frère a trépassé. Depuis, l’adolescente s’est murée dans le silence. Ses parents estiment que leur fille est hantée par cette tragédie. Actuellement, elle suit des traitements avec un psychologue à l’hôpital. 

Quant à Kushboo Gobin, la mère du petit Ritesh, elle est catégorique. « Sachin Tetree doit payer pour ce qu’il a fait au petit Ritesh. » Elle affirme que sa fille ressent toujours des séquelles de ce drame.  « A sak foi li al deryer lakaz li get dan direksyon kot ti ariv sala, mo tifi so latet fatige... », soutient la maman de la victime. La mère de Ritesh avance que Sachin Tetree mérite la peine de mort. D’ailleurs, elle a été présente tout le long du procès. « Li pa fasil kan ou aprann kouma ou zanfan in mor. Linn koup li, so latet ti pe apandan... », pleure cette mère tout en nous relatant les faits.

Résumé du juge Luchmyparsad Aujayeb au jury

C’est aux alentours de 18h que le juge Luchmyparsad Aujayeb a entamé son summing up au panel du jury, composé de six femmes et trois hommes. D’emblée, le juge a rappelé aux jurés qu’ils sont « seuls juges des faits ». « Vous devez uniquement prendre en considération ce qui a été dit entre les quatre murs de cette salle d’audience », a expliqué le juge. 

Ce dernier a mis l’accent sur les éléments qui constituent le délit de meurtre avec préméditation. « La préméditation implique que le présumé meurtrier a eu le temps de réfléchir calmement et penser comment il allait accomplir son crime. Et aussi qu’il a mesuré les conséquences et a néanmoins choisi d’aller de l’avant. »

Le juge a ensuite expliqué aux jurés les divers verdicts possibles. « Vous devez travailler de sorte à avoir un verdict majoritaire, soit que sept d’entre vous au minimum soient d’accord sur le verdict. Vous pouvez aussi rendre un verdict commun de huit contre un ou encore être à l’unanimité de neuf. Cela peut être soit coupable ou non coupable », a expliqué le juge Luchmyparsad Aujayeb aux jurés. 

Le juge a ajouté que dans l’éventualité où le jury n’arrive pas à se décider sur le verdict, il faudra dire un « no verdict ».

À ce moment-là, le Directeur des poursuites publiques (DPP) décidera s’il y a lieu d’un nouveau procès contre l’accusé devant un autre juge et un autre panel de jury, a précisé le juge Luchmyparsad Aujayeb.

 

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