Faits Divers

Meurtre de Deonarain Koonjul à Q-Bornes : un enterrement à la place d’un mariage

Savritee Koonjul, Deonarain Koonjul et Alvino Agathe Savritee Koonjul, Deonarain Koonjul et Alvino Agathe

Vendredi dernier, Dev Beekhary, senior Advisor auprès du ministre mentor sir Anerood Jugnauth, devrait marier son fils. Mais, le sort en a décidé autrement. À la place de la célébration du mariage de son fils, c’est aux funérailles de son beau-père Deonarain Koonjul, 84 ans, qu’il assiste.

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Cet octogénaire a été étranglé à son domicile à Quatre-Bornes, dans la nuit de dimanche à lundi. Son présumé meurtrier, Alvino Agathe, est maintenu en cellule policière.

« Tout était fin prêt, même les gâteaux étaient déjà prêts », lâche Dev Beekhary d’une voix basse, remplie de tristesse. Son beau-père, Deonarain Koonjul, 84 ans, était très impatient pour assister au mariage de son petit-fils. « C’était un grand événement pour mon père. Cela représentait beaucoup pour lui », affirme Sharda Beekhary, l’épouse de Dev Beekhary. D’une voix meurtrie, elle nous fait part : « J’ai toujours été aux petits soins pour protéger mon père. J’ai fait au meilleur de mes capacités pour qu’il retrouve sa santé suite à ses ennuis de santé. Aujourd’hui, je ne peux pas accepter la façon que mon père a perdu sa vie. Il n’a pas eu une mort naturelle. »

Depuis que Sharda a appris les aveux de ce criminel, elle se dit doublement bouleversée. Depuis lundi, il ne se passe plus un jour sans qu’elle ne pense dans quelles conditions son père a perdu la vie. Elle n’arrive pas à oublier la scène horrible et surtout cette atrocité qu’ont vécu ses parents entre les mains de leur bourreau, Alvino Agathe. « Je souffre énormément, j’ai tout perdu, c’est comme un vide en moi », pleure Sharda Beekhary aux côtés de son époux Dev.

Le couple Beekhary est encore sous le coup du traumatisme. « On a perdu un être très cher », affirme l’époux de Sharda. Le Senior Advisor du ministre mentor sir Anerood Jugnauth est tout aussi abattu que son épouse. Il se dit traumatisé quand il a regardé l’état de la chambre de ses beaux-parents, avec des traces de sang au sol. « Kouma zanimo linn rant dan lakaz dimoun, linn vinn kokin me li pa ti bizin touy mo boper », lâche-t-il tout en essayant de garder son sang-froid.

Appel à la peine de mort

Après un tel drame, les époux sont unanimes qu’il faut un durcissement des peines. « On souffre trop. Il faut que la peine de mort soit réintroduite », crie Sharda Beekhary. Son époux Dev abonde dans le même sens. « Notre société est malade. Le moment est venu pour engager une profonde réflexion en vue de réintroduire la peine de mort dans certains cas. Nul n’est à l’abri aujourd’hui. Je suis certain que la majorité de personnes est en faveur de la peine de mort », précise-t-il. Dev Beekhary va plus loin jusqu’à se demander comment le présumé meurtrier, Alvino Agathe, allait réagir si une telle atrocité allait se produire contre ses parents. Il s’interroge même sur la Déclaration des droits de l’homme. « Si l’accusé a des droits, qu’en est-il pour les proches des victimes ? Les droits de l’homme prévoient quoi pour les proches des victimes ? »

Une vague de sympathie s’est dégagée après la nouvelle de cette tragédie. Le gendre de Deonarain Koonjul saisit l’occasion pour adresser aussi ses remerciements : « Je remercie tous ceux qui nous ont exprimé leur sympathie dans nos moments de grandes douleurs. Je réalise comment les gens autour de nous sont tout aussi bouleversés. J’exprime mes félicitations au surintendant de police Daniel Monvoisin et son équipe qui ont effectué un travail formidable. Ils ont travaillé d’arrache-pied afin d’élucider ce cas de meurtre. C’est un exemple à suivre. »


Savitree Koonjul s’en remet lentement

À 82 ans, Savitree Koonjul, a eu le malheur d’assister impuissante au meurtre de son époux, Deonarain. Ce dimanche soir, le couple dormait à poings fermés quand Alvino Agathe s’est introduit dans leur maison. Après avoir visité une chambre, il tentait de quitter leur maison lorsqu’il a été surpris par Savitree. C’est à ce moment qu’Alvino Agathe s’est acharné sur l’octogénaire. « Il m’a étouffée avec un molleton avant d’arracher ma chaîne en or sur moi aussi bien que mes deux bagues en or. » Et lorsque Deonarain Koonjul fut réveillé par les bruits, le malfrat ne s’est pas fait prier pour lui rouer de coups, avant de l’étrangler. Deonarain Koonjul a poussé son dernier souffle sur place sous les yeux de son épouse. Sa veuve Savitree lutte encore contre les blessures qu’elle a subies. Son état de santé s’améliore graduellement. L’enquête policière est menée par la CID de Quatre-Bornes. Elle est placée sous la houlette de l’inspecteur Venkatachellum et de l’ASP Thug, sous la supervision du surintendant de police, Daniel Monvoisin.


Alvino Agathe maintenu en cellule policière

Le présumé meurtrier, Alvino Agathe, fait l’objet d’une charge provisoire de meurtre. Après avoir étranglé Deonarain Koonjul dans la nuit de dimanche à lundi dernier et après avoir infligé des coups et blessures à Savitree Koonjul, l’épouse de Deonarain, Alvino Agathe a été arrêté par la police. Il est maintenu en cellule policière. Lors de ses aveux, Alvino Agathe a expliqué aux enquêteurs qu’il s’était rendu chez les Koonjul pour commettre un vol. Il a fait main basse sur des bijoux, mais le vol a mal tourné. Les bijoux volés ont été retrouvés en partie sur Ravind Seekorum, chauffeur de taxi habitant à Palma. Une charge provisoire de Possession of Stolen Property a été logée contre ce dernier. Vendredi, Alvino Agathe est retourné sur les lieux du meurtre, à l’avenue Mgr Leen, Quatre Bornes, où il a participé à un exercice de reconstitution des faits.

 

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