Meurtre de Christian Dookhit en France : sa fille cadette pas indemnisée

Christian Dookhit, 47 ans, un Mauricien établi en France, avait été retrouvé mort près de la mairie de Brest en juin 2017. Le rapport d’autopsie avait conclu qu’il avait succombé à une hémorragie cérébrale à la suite de violents coups reçus à la tête et sur le corps. Il portait aussi des traces de brûlures. 

Le 24 novembre 2019, le verdict de la Cour d’assises du Finistère est tombé : les deux meurtriers du Mauricien écopent de 18 ans de prison. Il s’agit de Florian Mauboussin, 38 ans, et Nourredine Sabbah, 40 ans ; le troisième accusé, Jordan Hébert, a écopé de quatre ans de réclusion, dont trois avec sursis, pour non-assistance à personne en danger.

Christian Dhookit a également une fille à l’île Maurice.

La victime vivait en France depuis 35 ans. Issu d’une famille de huit enfants, dont trois sœurs et cinq frères, il en était  le benjamin. Marié à Delphine Duval, une Française, le couple a eu une fille, Yuna, 24 ans. Le couple était séparé mais Christian restait en contact avec sa fille qui a un fils de cinq ans. Il travaillait comme menuisier à Paris et vivait seul, tandis que son épouse et sa fille étaient à Brest. Il faisait souvent le va-et-vient entre la France et Maurice. 

Yuna n’est pas la seule qui pleure la mort de son père, il y a aussi Marie Eugénie Camille Dhookit, 12 ans, née le 12 décembre 2007 à Maurice à l’hôpital Jeetoo, et déclarée par Christian Dhookit et Désirée Pascale Daniella Lefranc. 

Daniella, 35 ans, est l'ex-concubine de Christian Dhookit. Elle nous explique l’avoir connu de longue date, car il habitait dans la même localité qu'elle à Pailles. Puis, il est parti en France et faisait le va-et-vient entre les deux pays. Mais en 2006, mère déjà d'un enfant et divorcée, Daniella a fait de plus amples connaissances avec Christian qui, lui aussi, venait de se séparer de son épouse. Daniella décide alors de se mettre en concubinage avec Christian et le couple donne naissance à leur fille Camille. Christian restait cependant toujours en contact avec sa fille Yuna, née en France de son premier mariage : « Nous sommes restés ensemble pendant trois ans, il travaillait à Maurice pour une compagnie. Par la suite, nous nous sommes séparés et Christian a décidé de retourner vivre en France auprès de sa fille aînée Yuna. Mais nous sommes restés en contact et nous avions une relation amicale malgré notre rupture. Il s'occupait toujours de notre fille Camille et parlait avec elle au téléphone chaque semaine".

Daniella poursuit : "C'était un père très attentionné et il envoyait toujours de quoi subvenir aux dépenses de sa fille. Christian avait promis à notre fille qu'il viendrait à Maurice en septembre 2017 pour assister à sa confirmation à l'église. Li ti dire li, mo meme pour organise tout pou to confirmation parski to mo ti la princesse. Mais il a été tué dans la soirée du jeudi 8 juin 2017 et ma fille pleure la mort de son papa », raconte Daniella.

Après le procès, nous explique Daniella, elle a su que l’État français avait dédommagé Yuna, la fille aînée de Christian, et même ses proches. Elle estime que sa fille Camille a tous les droits de bénéficier également d’une indemnité parce qu’elle est la fille légitime de Christian Dhookit. Elle a alors contacté l’ambassade de France à Maurice pour l’aider dans ses démarches. Elle dit être très satisfaite par l’accueil et l’attention que l’ambassade a portés à cette affaire. « Je suis une mère célibataire et j’ai lancé un appel au gouvernement français pour qu’il veuille bien aussi considérer ma fille comme une victime qui a perdu son père », dit Daniella.